Rosacée, dermite séborrhéique, acné, psoriaris sont à l’origine de rougeurs disgracieuses autour du nez, provoquant grattements, brûlures et lésions diverses. Ces pathologies cutanées doivent impérativement faire l’objet d’une consultation chez un dermatologue afin de bénéficier de soins et de traitements adaptés à chaque cas. Le point avec le Docteur Marc Perrussel, dermatologue et vénéréologue du CHU de Rennes, membre du bureau du SNDV (Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues).
Qu’est-ce qui provoque des rougeurs autour du nez ?
Les rougeurs autour du nez sont des inflammations de la peau, qui s’avèrent très gênantes, tant sur le plan esthétique que pathologique. « Elles font partie des troubles dermatologiques qu’il faut absolument traiter et qui concernent aussi bien les adolescents que les adultes« , explique le Docteur Marc Perrussel, dermatologue et vénéréologue. En effet, ces rougeurs peuvent brûler et provoquer des démangeaisons, parfois même donner lieu à des coupures. On peut recenser plusieurs causes à l’origine de ces rougeurs :
► à l’adolescence, au moment de l’acné, des boutons apparaissent autour du nez, dus à un excès séborrhéique
► une hyperséborrhée peut aussi provoquer ces rougeurs : « C’est le cas de la dermite dite séborrhéique provoquée par la présence d’un champignon pathogène sur la peau auquel certaines personnes se montrent plus vulnérables« , poursuit le spécialiste. L’atteinte du visage s’exprime le plus souvent par de petites squames grasses sur le front, les sourcils et les ailes du nez.
► « Lorsque la dermite séborrhéique est associée à un psoriasis du corps, on parle de sébo-psoriasis« .
► Enfin, la rosacée sur fond de couperose, une affection qui touche les vaisseaux du visage, peut causer des rougeurs autours du nez.
« Il ne suffit pas de mettre une crème pour masquer »
Comment faire disparaître une rougeur autour du nez ?
A chaque pathologie son traitement ! « Il ne suffit pas de mettre une crème pour masquer, c’est un peu comme mettre de la peinture blanche sur des tâches de moisissure !« , souligne le spécialiste. Il faut prendre en considération que ces rougeurs, loin d’être anodines témoignent de peaux sensibles et vulnérables.
► Cosmétiques. « Si les cosmétiques et produits d’hygiène ne sont pas adaptés, c’est-à-dire s’ils ont trop agressifs ou décapants, ces rougeurs peuvent empirer et donner lieu à de graves complications, comme une rosacée cortico-induite ou dépendante« . C’est d’autant plus vrai pour les femmes qui souhaitent se maquiller. « On n’interdit pas à une femme de se maquiller, il vaut mieux se tourner vers une gamme de cosmétiques non comédogènes, c’est-à-dire qui n’obstruent pas les pores« .
► Médicament anti-fongique. La dermite séborrhéique doit « faire l’objet d’un traitement anti-inflammatoire et antifongique à base de Kétoconazole« .
► Corticoïdes. Le psoriasis nécessite des traitements locaux anti-inflammatoires, voire des corticoïdes.
► Laser. « La rosacée peut se traiter localement ou par voie orale avec de la tétracycline. On peut également ajouter des séances de laser vasculaire, qui émettent « dans le rouge », la cible étant le rouge cutané« .
► Réduire le sucre et le lait. Certains facteurs externes peuvent aggraver les pathologies : Les poussées d’acné peuvent être favorisées par une alimentation trop sucrée et la consommation de laitages.
► Eviter le tabac et le soleil. « On a souvent mis la rosacée sur le compte de l’alcool, or il s’agit d’un problème génétique qui est aggravé par le tabac ou une exposition intense au soleil« .
Comment sont les rougeurs en cas de mycose ?
La mycose peut effectivement se localiser sur le visage « mais elle se manifeste par des lésions arrondies qui sont assez faciles à détecter. On peut donc aisément déceler une mycose des autres pathologies cutanées » reconnaît le dermatologue.
Est-ce le signe d’un air trop sec ?
Les rougeurs autour du nez sont liées à un effet mécanique de frottement qui va assécher le nez. « L’air sec ne va faire qu’accentuer cet effet, pour les peaux à tendance sèche, qui vont davantage s’irriter« . Ce qui explique que certaines personnes sensibles aient eu plus de difficultés à supporter le masque. « De manière générale, le stress, les conditions environnementales ne sont que des facteurs déclenchants, les pathologies cutanées sont avant tout des problèmes de terrains, qui vont ensuite être réactivées sous forme de poussées par ces paramètres externes« , insiste le Docteur Marc Perrussel. C’est le cas pour l’acné qui touche aussi les adultes ou le psoriasis sous des formes chroniques.
Qui consulter ?
Il faut absolument consulter un expert de la peau, à savoir un dermatologue. « Ce qui pose souci, c’est la prise en charge dermatologique souvent compliquée, car il faut passer par le médecin généraliste pour disposer d’un courrier et accéder à un spécialiste« . Les dermatologues se font également de plus en plus rares : « Actuellement ce sont moins de 103 dermatologues qui sont formés par an alors que 150 partent en retraite« , alerte le dermatologue. Le risque, c’est que les gens se soignent tout seuls avec des produits non adaptés et aggravent leurs pathologies, pouvant conduire à des défigurations. « De plus, quel que soit l’âge, toute pathologie cutanée menace la qualité de vie et peut conduire à une dépression« . D’où la nécessité de consulter car le dermatologue donne rapidement et avec expertise un diagnostic en examinant la peau.
Merci au Docteur Marc Perrussel, dermatologue et vénéréologue du CHU de Rennes, membre du bureau du SNDV (Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues).
Source : JDF Santé
