"Rien n'est jamais de leur faute" : comment reconnaître une personnalité hautement conflictuelle (PHC) ?

Certaines personnes entrent en conflit avec une facilité déconcertante.


Il y a des personnalités plus difficiles à supporter que d’autres. Les personnes dites PHC ou « personnalité hautement conflictuelle » en font partie. « A l’origine de ce comportement conflictuel : une faible estime de soi, une histoire traumatique mal résolue, des schémas de pensée dysfonctionnels où tout désaccord, toute contradiction avec ces croyances est vécu comme menaçant pour soi ou comme un jugement destructeur et négatif. Ce sont des personnes qui peuvent chercher à combler un besoin inconscient de contrôle ou de validation par le biais du conflit. Il est important de souligner que derrière cette façade se cachent souvent des souffrances et des vulnérabilités profondes qui ont parfois leur raison d’être« , nous explique Daniela Silva Moura, docteure en psychologie et pathologies cliniques.

L’enjeu quand on interagit avec ce genre de personne, c’est d’apprendre à poser ses propres limites tout en restant empathique. Pour se protéger, il est essentiel de faire un travail sur soi pour reconnaître ses propres limites émotionnelles et être en capacité d’adopter une posture claire et ferme vis-à-vis de l’autre. Il ne s’agit pas de répondre par l’agressivité ni l’évitement systématique, mais de trouver un équilibre entre la fermeté et le respect. « L’erreur consisterait à se laisser entraîner dans l’escalade du conflit car c’est précisément ce que l’autre recherche : déclencher des réactions émotionnelles intenses chez l’autre« , développe notre interlocutrice. Concrètement, elle conseille de dire « je comprends que ce que tu me dis te tient à cœur mais je préfère qu’on en parle calmement » ou « je pense qu’on n’est pas prêts à avoir cette discussion, on y reviendra à un autre moment quand on sera plus calmes »

Mais comment distinguer un râleur d’une personne hautement conflictuelle ? Les personnalités hautement conflictuelles ont constamment tendance à provoquer ou à alimenter des tensions. On les retrouve dans tous les milieux : professionnel, amoureux ou amical. Ces profils sont souvent marqués par une espèce de rigidité émotionnelle, une tendance à interpréter les situations de manière négative, à rentrer dans des colères incontrôlables au point parfois d’en venir à la violence physique. « Elles ont des difficultés à gérer leurs propres frustrations, leurs propres insécurités, une sensibilité accrue à la critique, des difficultés à s’autoréguler émotionnellement », décrit la psychologue. Elles se déresponsabilisent totalement de leurs actes et de leurs propos. « Rien n’est jamais de leur faute. »

Quand ce type de comportement devient trop envahissant, il peut être nécessaire de s’éloigner. « À chacun de définir dans quelle mesure il est crucial, pour préserver sa santé mentale et son espace, de prendre une décision aussi radicale« , indique la psychologue. En parallèle, il est important de trouver du soutien auprès de ses proches, de ses collègues, de sa famille voire d’en parler à un tiers de confiance pour pouvoir prendre du recul, obtenir des outils et des réponses qui peuvent permettre de mieux comprendre la situation et de mieux la gérer. 


Source : JDF Santé