Révulsion oculaire : les causes des yeux révulsés ?

Définition : c’est quoi une révulsion oculaire ? 

La révulsion oculaire est un mouvement involontaire et incontrôlable des yeux. Ceux-ci deviennent alors complètement blancs. « La plupart du temps, ce phénomène survient lors d’une crise tonico-clonique, une forme d’épilepsie généralisée« , souligne le Dr Talal Mahfouz, neurologue.

Causes : pourquoi les yeux se révulsent ?

La révulsion oculaire provient d’une « mauvaise coordination des neurones dans le cortex cérébral« , explique le Dr Talal Mahfouz. La plupart du temps, ce phénomène intervient lors d’une crise appelée tonico-clonique, une forme d’épilepsie. Cette activité anormale des principaux neurones du cerveau peut se limiter à une seule partie du cerveau – on parle alors de crise focale – ou aux deux hémisphères du cerveau – on parle alors de crise généralisée. « Les crises généralisées sont divisées en deux parties : le petit mal et le grand mal. » Les crises tonico-clonique font partie du grand mal. La phase tonique dure environ 30 secondes et présente notamment des convulsions et une révulsion oculaire. Puis la phase clonique dure entre 30 secondes et 3 minutes et entraîne un relâchement musculaire et des secousses plus espacées mais brusques. La révulsion oculaire n’apparaît que chez les personnes touchées par cette forme d’épilepsie et non en cas de crises focales. « D’autres causes peuvent entraîner une révulsion oculaire comme des tics nerveux, des spasmes ou des blépharospasmes : secousses musculaires de la face pouvant entraîner une paralysie faciale périphérique« , assure le neurologue. 

Quels sont les symptômes d’une révulsion oculaire ? 

Les symptômes principaux sont les oscillations involontaires des yeux au point que ceux-ci deviennent totalement blancs. « Ces tremblements sont parfois multidirectionnels et abondants et cessent peu de temps après, lorsque la personne reprend connaissance et que ses yeux retrouvent un aspect normal. » D’autres symptômes réactionnels sont possibles comme une irritabilité, une sensibilité à la lumière, aux fumées et aux poussières… Lors d’une crise d’épilepsie tonico-clonique, la révulsion oculaire s’accompagne d’autres symptômes. 

Lors de la phase tonique, le patient présente les symptômes suivants : 

  • Cri rauque ou gémissement au début de la crise 
  • Perte de connaissance 
  • Raidissement des quatre membres 
  • Expiration forcée 
  • Asphyxie 
  • Grincement des dents 
  • Yeux révulsés. 

Lors de la phase clonique, le patient présente les symptômes suivants : 

  • Secousses brusques et rythmées 
  • Potentielles morsures de la langue, des joues ou des lèvres 
  • Salivation avec écume au bord des lèvres 
  • Relâchement musculaire. 

Est-ce le signe d’une crise d’épilepsie ? 

La révulsion oculaire peut en effet être le signe d’un début de crise d’épilepsie. Celle-ci est souvent précédée d’une crise dite tonico-clonique, décrite préalablement. 

Quel traitement pour soigner une révulsion oculaire ?

Les crises d’épilepsie peuvent devenir une urgence médicale si elles se reproduisent dans les 30 minutes après la première, dans les 5 minutes s’il s’agit d’une crise tonico-clonique. Pour soigner une révulsion oculaire, il faut avant tout traiter la cause. Pour cela, « il est nécessaire de confirmer le diagnostic de l’épilepsie tonico-clonique grâce à une imagerie médicale et un électro-encéphalogramme« , rappelle le Dr Mahfouz. Grâce à cela, le neurologue sera apte à choisir le traitement adéquat de l’épilepsie. Ainsi, le traitement de l’épilepsie repose généralement sur des médicaments antiépileptiques. Ceux-ci ont pour but de réguler l’activité électrique dans les neurones afin d’éviter de nouvelles crises ou du moins d’en limiter les symptômes. Selon l’Assurance maladie, il existe de très nombreux antiépileptiques prescrits selon leur mode d’action tels que le phénobarbital, les benzodiazépines et le valproate de sodium (les plus utilisés) mais aussi l’éthosuximide, la carbamazépine, l’oxcarbazépine, la lamotrigine, la lamotrigine, le topiramate, la gabapentine, la vigabatrine, la prégabaline, le zonisamide, le lacosamide ou le lévétiracétam. Attention cependant, certains antiépileptiques peuvent intervenir dans l’efficacité d’autres médicaments. Ils peuvent également avoir des effets secondaires comme la prise de poids, l’anémie, l’éruption cutanée et peuvent être dangereux en cas de grossesse.

Merci au Dr Talal Mahfouz, neurologue. 


Source : JDF Santé