La remise en question est une introspection qui permet de mieux se connaître et d’aligner ses actions sur ses valeurs. Bénéfique, elle n’est pas toujours facile à faire. Comment se remettre en question ? Quand le faire ? Quelles sont les limites ? Processus à suivre sur les conseils de la psychologue Noémie Le Menn.
Définition : c’est quoi une remise en question ?
La remise en question est un processus personnel au cours duquel nous examinons nos modes de pensée, nos croyances et nos actions. C’est un moyen de s’épanouir et d’évoluer en tant qu’individu, en sortant de notre zone de confort et en remettant en question nos schémas de pensée et nos idées préconçues. C’est une prise de recul qui permet de se demander si ce que nous pensons, croyons ou faisons est vraiment en accord avec qui nous sommes et ce que nous voulons dans la vie.
Quand faut-il se remettre en question ?
Se remettre en question c’est bien mais pas tout le temps et pas n’importe quand. « Si je ne m’épanouis plus dans mon travail, que j’envisage l’avenir négativement, que je n’ai plus de plaisir à travailler ou passer du temps avec mon entourage, que je fais des cauchemars, des crises d’angoisse et que mon entourage me trouve grognon alors il peut être intéressant de se remettre en question » cite pour exemple la psychologue. Voici d’autres situations dans lesquelles il serait bénéfique d’entamer un processus de remise en question :
- Conflits ou tensions dans mes relations amicales, familiales ou amoureuses
- Echecs dans ma vie professionnelle, académique ou personnelle
- Décisions importantes à prendre (déménagement par exemple)
- Désir profond de changement (reconversion professionnelle par exemple)
- Schémas récurrents et néfastes dans mes relations, comportements ou résultats (relations toxiques à répétition)
- Sentiment persistant de vide, de malaise ou d’insatisfaction dans un ou plusieurs domaines de ma vie
Comment se remettre en question ?
« Se remettre en question est un procédé de réévaluation cognitive qui consiste à se re poser des questions. C’est une façon de réfléchir sur sa manière de penser, d’agir, de ressentir et se questionner soi-même sur l’intérêt ou non de changer« indique la psychologue. Voici les questions à se poser (par exemple) pour cogiter sur son attitude :
- Est-ce que mes relations personnelles sont saines et nourrissantes ?
- Est-ce que je m’entoure de personnes positives ? Est-ce que je me sens respecté(e) et valorisé(e) dans mes interactions avec les autres ?
- Est-ce que je suis ouvert(e) à la communication et à la résolution de conflits de manière saine ?
- Est-ce que mon environnement de vie me convient ?
- Est-ce que je consacre suffisamment de temps à mes passions et à mes loisirs ?
- Est-ce que je suis ouvert(e) à découvrir de nouvelles activités et à sortir de ma zone de confort ?
- Est-ce que je m’engage activement dans des activités ou des causes qui me tiennent à cœur ?
- Est-ce que je maintiens un mode de vie sain, y compris une alimentation équilibrée et de l’exercice régulier ?
- Est-ce que je suis attentif(ve) à mes besoins émotionnels et mentaux et que je suis soutenu(e) lorsque cela est nécessaire ?
- Est-ce que je m’accorde suffisamment de temps pour me reposer et me ressourcer ?
- Suis-je satisfait(e) et épanouie dans mon travail actuel ?
- Qu’est-ce que je peux changer pour m’épanouie ?
» • Qu’est-ce que je peux changer pour m’améliorer ? » et » Cela permet de grandir en tant
qu’individus, d’évoluer et de s’améliorer. » « L’objectif n’est pas de chercher la perfection, mais de viser la croissance et l’amélioration » : Il s’agit de mieux s’épanouir ( s’améliorer pourrait signifier devenir » meilleur » sur une échelle de valeur…alors qu’il s’agit là d’ « améliorer » son bien-être psychologique ( sérénité, plaisir, sentiment ‘accomplissement de soi, d’être en phase avec soi-même…). Peut-être remplacer » amélioration » par » épanouissement » ?
Et c’est ce » mieux-être « , qui augmente l’agréabilité, le pouvoir de conviction, la résilience, la persévérance, les capacités cognitives ( par éliminations des surcharges émotionnelles et mentales) , qui améliore la performance…
Quels sont les bienfaits de la remise en question ?
La remise en question est un processus bénéfique à plusieurs niveaux :
► Croissance et épanouissement : la remise en question pousse à se connaître davantage, explorer ses valeurs, croyances et motivations profondes. Cela permet de grandir en tant qu’individus, d’évoluer et de s’épanouir.
► Relations sociales : en remettant en question ses propres comportements, attitudes et réactions, on peut être plus conscients de l’impact que nous avons sur les autres. Cela peut conduire à une communication plus authentique, à une meilleure compréhension mutuelle et à des relations plus saines et plus épanouissantes.
► Adaptabilité et flexibilité : remettre en question ses schémas de pensée et comportements habituels favorise le développement d’une plus grande flexibilité mentale. Cela rend plus ouverts au changement, plus capables de s’adapter aux nouvelles situations et plus enclins à apprendre de nouvelles choses.
► Décision et responsabilité : la remise en question permet de prendre ses responsabilités. Examiner ses actes et ses choix permet de prendre conscience de notre pouvoir personnel et de notre capacité à influencer positivement notre vie. Cela renforce le sentiment d’autonomie.
► Apprendre à nommer et dire ce que l’on ressent. « Si le faire dans les situations heureuses est généralement assez faciles, il est important de savoir le faire dans les moments de souffrance plutôt que de se replier sur soi-même » encourage notre experte.
L’objectif n’est pas de chercher la perfection, mais de viser la croissance et l’épanouissement.
Quels sont les risques de la remise en question ?
« La remise en question n’est absolument pas de l’auto flagellation. Cela ne sert à rien de se culpabiliser ou de s’auto-humilier, c’est même contre productif. Pour cela, on évite de se dévaloriser en supprimant les phrases telles que « je suis nul, je suis bête, j’ai raté ». Il faut réapprendre à se parler correctement, avec respect, comme si vous parliez à votre enfant ou votre meilleur ami » propose Noémie Le Menn.
Pourquoi je n’arrive pas à me remettre en question ?
La remise en question peut être un processus difficile et inconfortable, car cela implique de remettre en question nos certitudes et de sortir de notre zone de confort. « Se remettre en question implique un changement qui peut faire peur mais il faut souligner le fait qu’on ne parle pas d’un changement de personnalité, la remise en question ne va pas vous transformer totalement mais vous améliorer et vous faire évoluer positivement » encourage notre interlocutrice. Le conflit de loyauté est un autre frein important à la remise en question. « La fidélité envers des comportements ou styles particuliers peut pousser à reproduire la culture et les valeurs familiales. De nombreuses personnes invoquent des excuses telles que « ma mère était comme ça, mes parents m’ont élevé(e) comme ça, dans mon milieu ca se passe comme ça » pour ne pas se remettre en question. Il faut ainsi traverser le conflit de loyauté, se rappeler que chaque époque diffère et que ne pas reproduire exactement les valeurs et les croyances de ses parents n’implique pas forcément une rupture » renchérit la psychologue.
Quelles sont les limites de la remise en question ?
La remise en question excessive peut conduire à un excès d’autocritique et à une baisse de l’estime de soi. Il est important de maintenir un équilibre sain entre l’examen de soi et l’acceptation de soi. L’objectif n’est pas de chercher la perfection, mais plutôt de viser la croissance et l’épanouissement. Une tendance à remettre en question constamment peut conduire à une paralysie décisionnelle. Il est important de trouver un équilibre entre la réflexion introspective et l’action concrète. « Il est important de faire les choses progressivement, ne pas remettre tout en question mais certains points étape par étape. Il faut voir la personnalité comme une maison avec des murs dont certains sont porteurs. Ceux-ci ne voient pas être ébranlés brusquement, on prend le temps et on ne bouscule pas les « fondations » de la personne » avertit notre interlocutrice.
Merci à Noémie Le Menn, psychologue.
Source : JDF Santé