Quels sont les symptômes du TDAH ? Adulte ? Femme ? Enfant ?

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité TDAH (ou ADHD en anglais) est un trouble neurodéveloppemental qui se caractérise par des difficultés à maintenir l’attention, à contrôler l’impulsivité et à moduler le besoin de bouger. Les symptômes apparaissent durant l’enfance et persistent généralement à l’âge adulte. Ces manifestations s’accompagnent fréquemment de problèmes émotionnels et comportementaux. La prévalence du TDAH chez l’enfant est de 3 à 5% ; chez l’adulte elle est comprise entre 2.5% et 2.9%. Invitée sur le plateau du 20H30 le dimanche, dimanche 5 février, la chanteuse Louane a parlé de ce trouble dont elle est atteinte depuis l’enfance : « ça ne se voit pas, mais c’est assez handicapant au quotidien ». Concrètement, « on va être en train de parler et je vais penser à autre chose et je vais perdre le fil de la conversation parce que je suis happée par cette pensée-là » a-t-elle expliqué. Louane est prise en charge pour son trouble de l’attention : « Je suis en partie vivante aujourd’hui grâce au soin de ma santé mentale. Prendre soin de soi, ça passe aussi par la santé mentale, accompagnée : il faut vraiment démocratiser le fait que, si on en a besoin, il faut se faire aider » témoignait-elle dans l’émission C à vous du 24 janvier.

Quels sont les symptômes du TDAH ?

Selon l’OMS, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité se caractérise par un schéma persistant (au moins 6 mois) d‘inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité dans plusieurs situations ou cadres : à la maison, à l’école, au travail, avec des amis ou des parents.

► Ces symptômes se manifestent avant l’âge de 12 ans, entre le début et le milieu de l’enfance (bien que certains individus ne présentent des symptômes cliniques que plus tardivement).

► Le degré d’inattention et d’hyperactivité-impulsivité est en-dehors des limites de la variation normale attendue pour l’âge et le niveau de fonctionnement intellectuel.

L’inattention désigne une difficulté importante à maintenir l’attention sur des tâches qui n’apportent pas un niveau élevé de stimulation ou des récompenses fréquentes, une distractibilité et des problèmes d’organisation.

L’hyperactivité fait référence à une activité motrice excessive et des difficultés à demeurer immobile, surtout visibles dans des situations structurées exigeant une maîtrise du comportement (à l’école par exemple).

L’impulsivité est une tendance à agir en réponse à des stimuli immédiats, sans réflexion ni prise en compte des risques et des conséquences.

La manifestation des symptômes peut varier d’un individu à l’autre et changer au cours du développement. Ils ne s’expliquent pas mieux par un autre trouble mental, comportemental ou neurodéveloppemental et ne sont pas dus à l’effet d’une substance ou d’un médicament.

Quels symptômes du TDAH chez l’adulte ?

« Le trouble de l’attention est moins visible, mais provoque encore de nombreux désagréments. Les difficultés d’organisation, de planification et de gestion se retrouvent au premier plan et leurs conséquences s’aggravent avec les responsabilités grandissantes« , précise Romane Nicolay. La distraction va se manifester par des rendez-vous manqués, des pertes de documents et des oublis fréquents, par exemple. Du côté de l’hyperactivité, on retrouve aussi les mêmes symptômes que chez l’adolescent c’est-à-dire l’agitation, l’inconfort lors de l’attente… L’adulte TDAH reste aussi impulsif. « Il a tendance à prendre des décisions trop rapidement et à ne pas réfléchir avant de parler. Il supporte mal les frustrations et son humeur est souvent variable« , développe la neuropsychologue. Le TDAH adulte « s’associe fréquemment à d’autres troubles, tels que les troubles anxieux, les troubles de l’humeur, les troubles de la personnalité, les troubles addictifs, les troubles du comportement liés à l’usage de substances et les troubles du sommeil » note la Haute Autorité de Santé. Les symptômes à l’âge adulte sont fortement influencés par le vécu, les échecs, les réussites et l’environnement personnel et professionnel.

Quels sont les symptômes d’un TDAH chez la femme ?

Chez les filles, le TDAH peut se manifester différemment. « Elles ont tendance à présenter une forme dite inattentive c’est-à-dire avec plus de symptômes d’inattention que d’hyperactivité/impulsivité« , révèle la neuropsychologue. A contrario, les garçons ont tendance à présenter une forme impulsive/hyperactive prédominante. « Cette présentation différente peut, malheureusement, retarder le diagnostic du TDA/H chez la femme et, dès lors, sans prise en charge, engendrer plus de difficultés. Cependant, cette différence tend à disparaître à l’âge adulte« , indique la spécialiste. Pour elle, on constate une différence au niveau des comorbidités qui s’ajoutent donc au trouble de base. « Les femmes auront tendance à présenter des troubles internalisés (dépression, anxiété, troubles alimentaires …) tandis que les hommes auront tendance à présenter des troubles externalisés (addictions, troubles du comportement…) ». 

Quels sont les symptômes d’un TDAH chez l’enfant ?

Chez l’enfant présentant un TDAH, la scolarité va être un des plus grands problèmes, les symptômes interférant sur ce plan. Romane Nicolay détaille les manifestations dans ce cadre. « En classe, ces enfants éprouvent un besoin incontrôlable de bouger, ils n’arrivent à rester sur leur chaise qu’en faisant d’intenses efforts. Ils sont fort maladroits et commettent de nombreux oublis, ce qui entraîne des réprimandes et des moqueries à répétition. Les activités scolaires n’étant pas adaptées à leur trouble, ils n’arrivent pas à maintenir leur attention. Ces enfants se font remarquer en classe en criant leurs réponses et commentaires, ils peuvent vite devenir le « bouffon de la classe »« . Pour la neuropsychologue, malgré l’effort et l’investissement parental à la maison, le temps consacré aux devoirs est « un véritable enfer« . « Les devoirs vont comporter beaucoup d’erreurs, ils vont être désorganisés et brouillons« , décrit la spécialiste. À l’adolescence, l’hyperactivité évolue en agitation interne, souvent interprétée comme de la nervosité, de l’impatience ou de l’ennui. « L’attention, quant à elle, ne fluctue pas, elle demeure stable indépendamment de l’âge tandis que les demandes en matière d’organisation et de concentration vont augmenter« , décrit la professionnelle. Les difficultés attentionnelles et organisationnelles ont être à l’origine de mauvais résultats scolaires. Qu’ils soient d’ordre scolaire ou familial, les échecs de l’adolescent TDAH peuvent favoriser une mauvaise estime de soi avec des attitudes défensives (voire un repli), une démotivation, la dépression et des contestations gratuites et incessantes. « En raison de son impulsivité, l’adolescent TDAH peut difficilement maîtriser les dangers ainsi que les limites et les conséquences de ses actes. À cet âge, il est à la recherche de sensations et de nouveautés pouvant augmenter le facteur de risque d’accident de toutes sortes« . 

Quels sont les symptômes d’un TDAH chez le bébé ? 

Chez le bébé, il est difficile de poser un diagnostic certains présentant déjà des symptômes précurseurs et d’autres pas. « Certains parents vont rapporter des symptômes présents dès la grossesse, avec un enfant qui bouge déjà énormément dans le ventre, ou dans la jeune enfance avec des difficultés à l’endormissement ou une activité déjà accrue. D’autres vont seulement constater des difficultés à l’entrée en école primaire« , explique Romane Nicolay. Les symptômes d’inattention sont moins facilement repérables que les symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité, car ils font moins l’objet de plaintes et de gêne fonctionnelle.

Quel test faire pour diagnostiquer un TDAH ?

Selon les recommandations internationales, le TDAH est diagnostiqué sur la base d’un entretien clinique réalisé par un professionnel formé et spécialisé. « Il est important de préciser que ce n’est pas sur base de questionnaires, de méthode d’imagerie ni de tests neuropsychologiques (test attentionnel, test d’inhibition …) que l’on peut attester d’un TDAH« , prévient Romane Nicolay. Il existe plusieurs pistes de prise en charge : thérapeutiques (thérapie cognitivo-comportementale,  psychoéducation, programmes de guidance parentale…) ou médicamenteuse (éthylphénidate (psychostimulant) et l’atomoxétine (non psychostimulant)..). Attention néanmoins. Ces derniers ne guérissent pas les personnes atteintes de TDAH, mais soulagent les symptômes et facilitent leur quotidien. 

Merci à Romane Nicolay, neuropsychologue spécialisé dans l’évaluation et la prise en charge du TDAH. Source : CIM-11, OMS / Haute Autorité de Santé.


Source : JDF Santé