Quelles sont les 5 (ou 7) phases de la dépression ?

La dépression se définit comme un trouble de l’humeur, présent depuis au moins 2 semaines, avec des symptômes tels que la perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités, la modification de l’appétit ou du sommeil et la diminution de l’estime de soi. Les épisodes dépressifs handicapent au quotidien, sur le plan professionel et relationel. « Il serait utopique de croire qu’il existe 5 ou 7 étapes précises et bien ordonnées à franchir (dans la dépression, ndlr). Si cela était le cas, le dépistage et la prévention seraient à eux seuls efficients pour éradiquer la maladie » souligne d’emblée Rachel Iglesias, psychologue clinicienne. Néanmoins, il est possible de lister la progression de la maladie tout en se rappelant que d’une personne à une autre, cela est susceptible de changer. Explications avec Rachel Iglesias, psychologue clinicienne.

Liste des phases évolutives de la dépression

  1. La première phase est souvent celle des petits signes. « Cela se traduit par l’épuisement et le découragement. Les personnes sont soumises à un stress permanent mais elles n’y prêtent pas attention car elles rationnalisent le problème et le sentiment de mal-être, détaille Rachel Iglesias. Dans ma pratique, j’ai observé que le stress est la porte d’entrée où s’engouffre la dépression. Progressivement, et pas forcément dans le même ordre selon les individus, certains symptômes de la dépression vont apparaître ».
  2. La « phase 2″ se caractérise par la « perte d’envie » et une « humeur triste et maussade » constantes.
  3. En « phase 3″ apparaissent des troubles de l’appétit, du sommeil et de la concentration.
  4. En « phase 4″ s’installent les « idées noires et suicidaires ainsi qu’un sentiment profond de vide et de solitude ».
  5. La « phase 5″ de la dépression sévère, se caractérise par la perte d’autonomie. « À ce stade, certains patients dépressifs n’ont plus la capacité d’effectuer seuls les gestes du quotidien comme manger ou se laver » souligne la psychologue.
  6.  La « phase 6 » est la rémission, c’est-à-dire la disparition des symptômes, suite à une thérapie.
  7.  La « phase 7« , la rechute, une étape à une pas négliger. « Une fois qu’on a fait une dépression, les risques de rechute sont importants. Cependant avec les nouveaux antidépresseurs efficaces et l’amélioration de la prise en charge, au cabinet j’ai très peu de rechutes », tempère Rachel Iglesias.

Combien de temps durent les phases de la dépression ?

La phase « d’installation » c’est-à-dire la « phase 1 » au moment où les symptômes apparaissent insidieusement, est longue. « Cela est dû au fait qu’en général la personne a l’habitude de faire face à des évènements stressants, elle n’y prête donc pas attention » répète la psychologue. Elle dure plusieurs semaines, voire quelques mois. Puis peu à peu, le corps s’épuise et la condition peut se dégrader rapidement. « L’hippocampe s’épuise aussi. La personne est coupée d’une partie d’elle-même. En quelques semaines on peut passer d’une personne enthousiaste, bien souvent reconnue comme une « battante » voire une personne-ressource pour l’entourage à une personne renfermée, triste, pessimiste et en perte croissante d’autonomie », détaille la psychologue. Pour la psychologue, globalement, pour traiter une dépression, il faut compter entre « 3 et 6 mois » de thérapie.

Quels sont les signes de guérison d’une dépression ?

La guérison repose sur de la mise en place de thérapies. Il en existe différents types comme l’éducation thérapeutique pratiquée par Rachel. Elle permet de comprendre la maladie et « donner du sens à ce qu’on va faire ». La psychologue complète ensuite cela avec la pleine conscience et l’EMDR afin de solliciter le cerveau émotionnel. « Elles sont efficaces quand la région du néocortex responsable du langage est sous-activée comme c’est le cas dans la dépression », précise la psychologue. En thérapie, les blocages sont levés lorsque la personne accède à nouveau à ses capacités de pensée, d’abstraction et de planification. « L’alimentation et le sommeil sont également d’excellents indicateurs. Au quotidien cela se traduit par une amélioration de l’autonomie, une reprise des activités et des relations sociales. » Face à ces améliorations, Rachel Iglesias recommande de reprendre une psychothérapie plus classique (analytique, par exemple) afin que « la personne puisse retrouver une bonne image d’elle-même ». Selon elle, la faible estime de soi et le manque de confiance en soi sont les difficultés qui perdurent le plus, même après la guérison.

Merci à Rachel Iglesias, psychologue clinicienne.


Source : JDF Santé