Une pyélonéphrite correspond à l’infection aiguë du rein par une bactérie, le plus souvent de type Escherichia Coli provenant de la vessie. C’est souvent la complication d’une infection urinaire (cystite) non ou mal soignée, résistante au traitement, qui remonte ainsi jusqu’au rein. Si l’infection est plus sévère, une hospitalisation est nécessaire, notamment si la pyélonéphrite est obstructive et empêche l’excrétion des urines. Quels sont les symptômes de la pyélonéphrite ? Quelle est la cause ? Quel est le temps de guérison d’une pyélonéphrite ? Quels traitements ? Quand aller aux urgences ? On fait le point.
Définition : c’est quoi une pyélonéphrite ?
La pyélonéphrite est causée par une bactérie présente dans les urines, le plus souvent de type E. Coli, qui remonte par les voies urinaires jusqu’au rein (on parle de pyélonéphrite ascendante). « Cela provoque une b en quelques heures, la pyélonéphrite » indique le Dr Nadia Abid, chirurgienne urologue.
Quels sont les symptômes d’une pyélonéphrite ?
Les symptômes d’une pyélonéphrite apparaissent de façon brutale.
► Symptômes chez l’adulte :
- une forte fièvre (supérieure à 38,5°C)
- des frissons
- des douleurs au niveau des fosses lombaires, d’un seul côté
- des douleurs abdominales.
- des troubles urinaires (brûlures à la miction, envies plus fréquentes ou, au contraire, anurie en cas d’obstacle, sang dans les urines)
- une tachycardie (accélération du rythme cardiaque)
- de la diarrhée
- des vomissements
- des nausées
- des ballonnements
- frissons
► Symptômes chez la personne âgée :
Les symptômes de la pyélonéphrite aiguë sont souvent différents chez la personne âgée, dont. l’état général s’altère brutalement avec :
- des confusions
- des perturbations des fonctions mentales
- des douleurs abdominales
- parfois de la fièvre
- une grande faiblesse
- une pâleur
Quels sont les symptômes d’une pyélonéphrite chez le bébé ?
► Symptômes chez le jeune enfant. Les symptômes de l’enfant sont identiques à ceux de l’adulte. Chez le bébé ou l’enfant en bas âge, les symptômes sont peuvent être :
- une fièvre inexpliquée
- des pleurs en urinant
- des urines de couleur ou d’odeur inhabituelle et la présence de sang dans les urines
- une perte d’appétit, un refus du biberon,
- des vomissements, une diarrhée, des douleurs abdominales ;
- un changement d’humeur et une fatigue, une irritabilité, des geignements
- une perte de poids.
Quelles sont les causes possibles d’une pyélonéphrite ?
Plusieurs causes existent quant au risque de développer une pyélonéphrite :
► « Une malformation comme le syndrome de jonction qui causent une mauvaise évacuation des urines qui stagnent et peuvent finir par s’infecter, elle peut être présente chez l’enfant » indique la chirurgienne urologue.
► Les cystites à répétition (infections urinaires basses) qui touchent majoritairement la femme parce que son urètre est plus court et proche de l’anus. « Les facteurs favorisants des cystites sont : ne pas boire assez, ne pas vidanger régulièrement sa vessie et notamment après les rapports sexuels (l’irritation locale favorise la remontée des germes), la constipation, la contraception, le changement de PH et les phases hormonales » détaille le Dr Abad. Les cystites, en cas de germes agressifs type E. Coli, peuvent faire remonter les urines vers les reins et provoquer la pyélonéphrite.
► Les calculs infectieux des reins qui présentent des germes peuvent être source de pyélonéphrite si ils passent dans les urines d’où l’importance de retirer l’ensemble des calculs rénaux.
► La grossesse, la ménopause et le diabète sont des facteurs favorisants car la sècheresse vaginale augmente l’irritation locale.
► Chez l’homme, on recherche une cause de reflux ou de calcul « mais les pyélonéphrites sont très rares chez eux » remarque notre experte.
Comment pose-t-on le diagnostic d’une pyélonéphrite ?
Le diagnostic de la pyélonéphrite repose sur les signes cliniques. La réalisation d’une analyse d’urine à l’aide d’une bandelette réactive trempée dans l’urine permet de poser le diagnostic (ECBU) si il y a une infection elle sera positive aux leucocytes et aux nitrites. « L’ECBU nous informe sur le germe responsable de l’infection et les antibiotiques sensibles. On fera une cystographie rétrograde (UCRM) pour voir si les urines remontent dans les reins : on remplit la vessie de produit de contraste et on fait des clichés pour voir si les urines sont remontées. Souvent on réalise une échographie rénale ou un scanner pour écarter la pyélonéphrite obstructive parce que s’il y a un phénomène de stagnation d’urine dans le rein, les antibiotiques ne fonctionneront pas et le rein se remplira de pus. A ce moment là, il faudra le drainer » explique la chirurgienne urologue.
Quand aller aux urgences pour une pyélonéphrite ?
« Dès l’apparition des symptômes, et surtout en cas de fièvre, il faut consulter rapidement », prévient le Dr Abid.
Quels sont les risques de complication d’une pyélonéphrite ?
Une pyélonéphrite correctement prise en charge évolue généralement favorablement. « Il ne faut surtout pas s’auto médiquer » avertit notre interlocutrice. « Comme la pyélonéphrite touche le tissu rénal, le risque de séquelles réside dans de petites cicatrices locales qui altèrent le fonctionnement du rein. Si on est atteint par des pyélonéphrites à répétition, on risque l’insuffisance rénale. Il est également possible que l’infection provoque un abcès du rein si la pyélonéphrite tarde trop à être prise en charge. On peut également voir une pyonéphrose (infection purulente du rein) ce qui peut nécessiter une ablation du rein » détaille le Dr Abid.
Quel est le traitement pour guérir une pyélonéphrite ?
Le traitement classique d’une pyélonéphrite (infection bactérienne) est constitué d’antibiotiques (céphalosporines ou fluoroquinolones) pour combattre la bactérie et d’antalgiques pour atténuer la douleur. Le repos nécessaire impliquera un arrêt de travail d’une quinzaine de jours. Boire beaucoup d’eau est également indispensable. Le traitement dure entre 1 semaine et 10 jours en fonction des antibiotiques. Si l’infection est plus sévère, une hospitalisation est nécessaire, notamment si la pyélonéphrite est obstructive et empêche l’excrétion des urines. Il est dans ce cas urgent de réaliser un drainage des urines.
Comment prévenir une pyélonéphrite ?
► Il ne faut pas se retenir d’aller aux toilettes « ce qui est normal c’est d’aller 6/7 fois aux toilettes par jour ».
► Uriner après les rapports sexuels
► Boire beaucoup d’eau
► On évite de trop se laver les parties intimes, la flore vaginale qui protège des infections se régénère toute seule. Des savons trop agressifs peuvent la détruire. On ne lave jamais l’intérieur du vagin, seulement l’extérieur.
► La position dans les toilettes : il est préférable de s’asseoir parce que la position debout empêche de bien vider sa vessie avec un risque d’urines qui partent dans le vagin. Par ailleurs, être debout implique de forcer pour uriner et cela augmente le risque de descente d’organe.
Quel est le temps de guérison d’une pyélonéphrite ?
Une pyélonéphrite guérit grâce au traitement antibiotique adapté au germe, pris à la dose prescrite et pendant toute la durée indiquée par le médecin. Ce traitement doit être pris de 7 à 10 jours dans les pyélonéphrites aiguës simples et pendant 10 jours dans les pyélonéphrites à risque de complications.
Merci au Dr Nadia Abid, chirurgienne urologue.
Source : JDF Santé