Purpura (rhumatoide, fulminans, vasculaire) : est-ce grave ?

Le purpura est une pathologie cutanée qui se manifeste par des petites éruptions rouges ou violettes sur la peau. On distingue le purpura fulminans, le purpura rhumatoïde et le purpura thrombopénique. Le purpura est secondaire à une inflammation de la paroi des vaisseaux ou à un déficit en plaquettes sanguines. C’est quoi le purpura ? Quelles sont les causes et les symptômes ? Est-ce que le purpura est grave ? Quels sont les traitements ?

Définition : c’est quoi le purpura ?

Le purpura est un syndrome clinique. « C’est une sortie des globules rouges à travers les petits vaisseaux sanguins. Ils se répartissent dans les tissus environnants » explique le Pr Gérard Lorette, dermatologue.

Quels sont les différents types de purpura ?

Purpura Fulminans. On distingue deux grands groupes de purpura : ceux qui ont une cause non inflammatoire et ceux ayant une cause inflammatoire. « Même si la plupart des cas de purpura sont bénins, en particulier les purpuras par capillarité, dus à une fragilité des vaisseaux capillaires ou pression importante dans les veines des membres inférieurs – il y a aussi des formes plus graves qui sont des urgences absolues, dont le purpura fulminans«  indique le Pr Gérard Lorette. Le purpura fulminans se manifeste par des lésions hémorragiques sur la peau qui s’étendent rapidement pour évoluer en gangrène. C’est aussi une maladie qui va toucher différents organes, elle est provoquée dans 80 % des cas par le méningocoque (bactérie responsable des méningites). « Il faut y penser devant l’apparition de petites taches comme des gouttes d’eau sur du ciment un jour d’orage » décrit le dermatologue. Ce purpura peut être accompagné de fièvre, maux de tête et douleur de nuque (signes méningés). Le purpura fulminans est une maladie mortelle qui requiert un traitement d’urgence (par la prise d’antibiotiques).

photo de pétéchies d'un purpura
photo de pétéchies d’un purpura © caymia-123RF

Le purpura rhumatoïde ou maladie de Henoch-Schönlein est une forme de vascularite (inflammation des vaisseaux sanguins) qui entraîne différents symptômes, un purpura en relief (palpable), des douleurs articulaires et abdominales, une atteinte rénale. Cette maladie est plutôt fréquente et souvent bénigne chez les enfants. En revanche, ses conséquences sont plus importantes à l’âge adulte et son traitement plus lent et difficile. Le purpura rhumatoïde est causé par une réaction immunitaire anormale.

Le Purpura thrombopénique désigne l’éruption de petites taches rouges dans la peau qui peuvent apparaître sur une ou plusieurs parties du corps. Il s’agit d’une hémopathie qui peut être idiopathique, elle est relativement fréquente aussi bien chez les enfants que chez les adultes. La thrombopénie peut être due aussi à un problème de fabrication de plaquette dans la moelle osseuse ou de destruction excessive des plaquettes. Le diagnostic peut nécessiter dans certains cas une ponction médullaire.

Qu’est-ce qui provoque un purpura ?

Le purpura peut être secondaire à plusieurs mécanismes, notamment à une inflammation de la paroi des vaisseaux (purpura vasculaire) ou à un déficit en plaquettes sanguines (purpura thrombopénique). « Le purpura peut être lié à une fragilité des vaisseaux capillaires. Ceux-ci ne sont alors plus continents et laissent passer les globules rouges » explique le Pr Gérard Lorette. Parmi les purpuras vasculaires, on distingue les atteintes inflammatoires appelées vasculites (ou vascularités) par exemple au cours d’une infection, un cancer, la prise de médicaments, une maladie systémique comme le lupus. Les purpuras non inflammatoires peuvent être liés à une anomalie plaquettaire. « Le purpura thrombopénique est causé par un manque de plaquettes sanguines, soit parce qu’une maladie entraîne une consommation de plaquettes trop importante soit parce qu’il y a une aplasie médullaire et que l’organisme n’en produit plus assez » explique le Pr Gérard Lorette. Le purpura thrombopénique peut avoir de très nombreuses causes, dont des causes médicamenteuses, des maladies auto-immunes ou une leucémie.

Quels sont les symptômes du purpura ?

Le purpura se manifeste par l’apparition de taches cutanées rouges ou pourpres« Selon le type de purpura l’aspect est différent » indique le Pr Gérard Lorette. « Le purpura pétéchial se présente sous la forme de tout petits points rouges (ou pétéchies) comme des têtes d’épingle » décrit-il. C’est l’aspect le plus classique. « Les taches peuvent aller jusqu’à des ecchymoses ou apparaître sous forme de vibices qui sont des lésions linéaires » précise le dermatologue. D’autres manifestations sont souvent associées au purpura thrombopénique comme des hémorragies, des gencives notamment.

Comment diagnostiquer un purpura ?

« Le diagnostic est clinique«  informe le Pr Gérard Lorette. Le purpura se reconnaît grâce à la présence de ses lésions qui ne disparaissent pas à la vitropression, c’est-à-dire quand on appuie sur la peau. « On ne fait pas forcément des examens très complexes en présence d’un pupitre » informe le Pr Gérard Lorette. Une analyse de sang, comportant un dosage des plaquettes peut être effectuée pour déceler la cause du purpura. S’il y a une thrombopénie, une ponction de moelle osseuse peut être réalisée. Une biopsie peut être réalisée lorsqu’il y a une atteinte inflammatoire de la paroi des vaisseaux. 

Est-ce que le purpura est une urgence ?

« Lorsque le médecin voit un purpura, il se demande d’abord quel est le degré d’urgence. Il y a deux urgences principales : le purpura fulminans, et le purpura thrombopénique, due à un manque de plaquettes. Lorsque le nombre de plaquettes est inférieur à 20 000, il y a urgence à cause du risque important de saignements. » Le purpura extensif constitue aussi un signal d’alarme chez l’enfant ou l’adolescent chez lequel il peut signaler une infection invasive à méningocoque, extrême urgence médicale. 

Quelle différence entre le purpura et l’érythème ?

Des taches rouges, pourpres ou violettes sur la peau, ne s’effacent pas à la pression (lorsque l’on appuie dessus), à la différence d’un érythème. « Un érythème est dû lui à une dilatation des petits vaisseaux sanguins, dans ce cas une pression avec le doigt fait disparaître la tache car on écrase le vaisseau dilaté » précise le Pr Gérard Lorette.

Quels sont les traitements du purpura ?

Le traitement dépend bien évidemment de la cause. Le purpura par capillarité, cas le plus fréquent, est souvent chronique et ne nécessite pas de traitement. Lorsqu’il y a une cause inflammatoire ou hématologique des traitements spécifiques sont requis. En cas de purpura avec signes hémorragiques, une transfusion de plaquettes est parfois nécessaire. S’il s’agit de purpura fulminans, une antibiothérapie est débutée en intra-musculaire (céphalosporine) sans attendre le diagnostic et avant le transfert à l’hôpital.

Merci au Pr Gérard Lorette, dermatologue au CHU de Tours et membre de la Société Française de Dermatologie (SFD).


Source : JDF Santé