La protéine C-réactive (CRP) est un marqueur biologique. Il s’agit d’une protéine que l’on peut doser au moyen d’une prise de sang, afin d’une part, de rechercher une inflammation ou une infection dans l’organisme. Autrement dit, cette protéine apparaît quand il y a une réaction inflammatoire. D’autre part, mesurer son taux dans le sang permet de surveiller la bonne réponse à un traitement. Alors comment se déroule un dosage de CRP ? Comment interpréter les résultats ? Que signifie un taux normal ? Au contraire, que faire quand la CRP est très élevée ou basse ? Quand s’inquiéter d’une augmentation ? Notre guide.
Définition : c’est quoi la protéine C-réactive (CRP) ?
L’inflammation est une réaction immunitaire à un agent infectieux comme une bactérie ou d’une réponse immunitaire déréglée et excessive. La protéine C-réactive est une protéine libérée par le foie en cas d’inflammation aiguë ou chronique dans l’organisme, qu’elle soit accompagnée d’une infection bactérienne ou virale, ou non. En réponse à une agression, elle peut rapidement atteindre un taux très élevé.
Quelles sont les causes d’une CRP élevée ou haute ?
Un taux supérieur à 6 mg/L doit donner lieu à une surveillance. « Le taux de la CRP est d’autant plus élevé que l’infection ou l’inflammation est grave. Par exemple, dans le cas d’une petite infection, l’élévation de la CRP sera discrète à modérée« , précise le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l’hôpital Beaujon (Paris). Son taux augmente juste avant l’inflammation (moins de 24 heures) et baisse une fois que l’inflammation est soignée. Une CRP élevée indique la présence d’une réaction inflammatoire. Son origine peut être multiple :
- Une infection bactérienne
- Une infection virale chronique
- Une maladie auto-immune
- Une pathologie rhumatologique
- Un trouble digestif
- Un traumatisme
- Un infarctus du myocarde
CRP augmentée : quand s’inquiéter ?
Un taux supérieur à 6 mg/L doit donner lieu à une surveillance. Une légère élévation laisse à penser qu’il s’agit d’une infection banale, passagère et sans gravité. Si la hausse de la CRP est causée par une infection bactérienne, une prescription d’antibiotiques peut parfois suffire à soigner l’infection et à faire baisser le taux de CRP. « Mais inutile de s’imaginer le pire, il est nécessaire d’attendre des examens complémentaires pour connaître l’origine précise de l’inflammation. Ainsi, il faudra reprendre l’examen clinique (interrogatoire, analyses complémentaires) pour rechercher la maladie (pathologies digestives, infections virales chroniques, pathologies rhumatismales…) responsable de ces symptômes« , tient à rassurer le spécialiste.
Quel est le taux normal de la protéine C-réactive ?
Le taux normal de la CRP doit être inférieur à 6 mg/L. Il peut être un plus élevé chez certaines personnes fumeuses ou en surcharge pondérale. Il peut également être modérément élevé lors d’une grossesse. Enfin, les normes peuvent être légèrement modifiées en fonction des techniques utilisées de chaque laboratoire, elles vous seront toutefois mentionnées sur la feuille de résultats.
Ce test, à lui seul, ne permet pas de définir la cause de l’inflammation.
Indications : quand faire un dosage de la protéine C-réactive ?
Mesurer le taux plasmatique de la protéine C-réactive permet de rechercher une éventuelle pathologie infectieuse ou inflammatoire (comme la polyarthrite rhumatoïde, une septicémie, un abcès, une colite (inflammation du colon), une myocardite (inflammation du cœur)…) chez des patients qui se plaignent de symptômes qui persistent et évocateurs d’une inflammation (rougeurs, gonflement, douleur, sensation de chaleur, mais aussi fièvre, troubles du sommeil…). Toutefois, « ce test, à lui seul, ne permet pas de définir la cause de l’inflammation. Pour cela, le patient doit avoir recours à des examens complémentaires en fonction du contexte clinique (prélèvement dans l’urine, le sang…). On va dire qu’il s’agit plutôt d’un outil d’exploration. En revanche, le dosage de la CRP permet de suivre l’évolution de l’inflammation et de voir si le traitement agit efficacement : si le traitement fonctionne, le taux de CRP est censé diminuer« , explique le Professeur Marcellin. La CRP constitue donc aussi un marqueur de surveillance d’un traitement anti-inflammatoire. Dans le cas d’une infection, mesurer le taux de CRP permet de voir si l’antibiotique est efficace et si l’inflammation est bien en train de disparaître. « Le dosage de la protéine CRP remplace la vitesse de sédimentation, le test qui mesurant la vitesse à laquelle les globules rouges chutent dans un tube de sang placé à la verticale et permettant de détecter une inflammation ou une infection. Ce test, pourtant utilisé pendant très longtemps, n’est plus réalisé car le dosage de la CRP est plus spécifique, fiable et sensible« , précise le Pr Marcellin.
Faut-il être a jeun pour la prise de sang dosant la CRP ?
Au cours d’une consultation médicale ou à l’hôpital, le médecin peut prescrire un dosage sanguin de la protéine C-réactive. Il s’agit d’un examen simple et relativement courant pour confirmer ou infirmer l’existence d’une inflammation. Pour le réaliser, il faut prendre rendez-vous dans un laboratoire d’analyse médicale. Il est préférable d’effectuer cet examen à jeun. Pensez à vous munir de votre ordonnance, de votre carte vitale ainsi que de votre carte de mutuelle.
► Après vous avoir mis un garrot autour du bras, le médecin va prélever une quantité de sang (généralement un tube) au pli du coude. Votre sang va être analysé afin de mesurer le taux plasmatique de la protéine C-réactive.
► Les résultats sont généralement disponibles par courrier 24 à 48 heures après l’examen. Si le laboratoire ne l’a pas déjà fait, le mieux est de transmettre les résultats du dosage (même si les résultats vous paraissent tout à fait normaux lorsque vous vous referez aux chiffres du laboratoire) au médecin prescripteur qui décidera ou pas d’effectuer des analyses complémentaires ou de vous prescrire un traitement.
Quelles sont les causes d’une CRP basse ?
Il n’y a pas de seuil minimal en-dessous duquel une pathologie est suspectée. Un taux inférieur à la valeur normale indique juste une absence de syndrome inflammatoire.
A RETENIR
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Merci au Professeur Patrick Marcellin, hépatologue à l’hôpital Beaujon (Paris).
Source : JDF Santé