Une pneumopathie correspond à une pathologie des poumons pouvant concerner une ou plusieurs parties et apparaître de manière progressive ou brutale. Les pneumopathies d’origine infectieuse sont les plus fréquentes. « En France, les pneumocoques sont la première cause de pneumopathie bactérienne communautaire et de méningite bactérienne chez l’adulte » indique Santé Publique France. Quels sont les symptômes ? Est-ce qu’une pneumopathie se soigne ? Quelle est la durée de guérison d’une pneumopathie ?
Définition : c’est quoi une pneumopathie ?
Une pneumopathie correspond à une pathologie des poumons pouvant concerner une ou plusieurs parties de l’organe et apparaître de manière progressive ou brutale. Les pneumopathies peuvent être d’origine infectieuse ou non. Les pneumopathies d’origine infectieuse sont les plus fréquentes. Elles témoignent d’une infection au niveau des poumons. Les autres types de pneumopathie non infectieuses sont les pneumopathies interstitielles désormais appelées pneumopathies infiltratives diffuses.
Il faut compter environ deux semaines pour soigner une pneumopathie
Quelles sont les causes d’une pneumopathie ?
Les causes de la pneumopathie infectieuse sont la contamination du poumon par voie aérienne généralement provoquée par une bactérie, un parasite ou un virus. Les pneumopathies interstitielles, qui affectent le tissu pulmonaire, regroupent plus d’une centaine de pathologies pulmonaires et peuvent être liées à une pathologie cardiaque, allergique, cancéreuse, médicamenteuses, auto-immunes ou provoquées par l’inhalation de particules d’amiante ou de silice. Certaines sont maintenant appelées pneumopathie infiltration diffuse, ce diagnostic nécessite des avis d’experts.
► Les pneumopathies infectieuses sont principalement d’origine bactérienne. Une des bactéries le plus souvent en cause est le pneumocoque, responsable de la classique pneumopathie franche lobaire aigue,. D’autres germes dits atypiques peuvent également être incriminés comme par exemple l’haemophilus influenzae ou la légionella pneumophilia. La coqueluche peut également donner des pneumopathies très invalidantes.
► Elles peuvent être également d’origine virale, le virus de la grippe, de la varicelle et de la rougeole sont alors le plus souvent impliqués. Plus rarement, une pneumopathie peut être provoquée par des champignons (pneumocytose) ou des parasites (microsporidioses). Ce type d’affections concerne principalement les personnes immunodéprimées. Le cas le plus classique de pneumopathie infectieuse est la pneumonie franche lobaire aiguë .
► La pneumopathie interstitielle désigne toutes les maladies touchant le tissu pulmonaire interstitiel, ce qui correspond au tissu de soutien des poumons. Les pneumopathies interstitielles correspondent à plusieurs types d’affections du tissu pulmonaire, qui peuvent, dans les cas les plus graves, évoluer en insuffisance respiratoire ou en fibrose pulmonaire (atteinte de la structure alvéolaire). Ce type de pneumopathie a différentes causes : infectieuse (bactéries, virus, parasites), cancéreuse, pneumoconiose (inhalation de fumées ou substances toxiques), médicamenteuse, etc. Dans de nombreux cas, les causes sont indéterminées. D’autres maladies d’évolution chronique comme la sarcoïdose sont possibles. Ces pneumopathies sont le plus souvent chroniques et d’évolution très variables. Les principaux symptômes sont une respiration difficile et de la toux au départ uniquement lors de l’activité, puis pour des efforts de moins en moins importants.
► La pneumopathie d’inhalation est une inflammation des poumons engendrée par un reflux gastrique anormal dans le système pulmonaire ou par le passage d’aliments dans les voies respiratoires lors d’une fausse route. La pneumopathie d’inhalation touche essentiellement les personnes âgées en mauvaise santé et les personnes dans le coma. Plus rarement, elle peut être un effet indésirable d’une anesthésie. Les principaux symptômes de pneumopathie d’inhalation sont une dyspnée (difficulté respiratoire), de la fièvre et une toux avec crachats. La pneumopathie d’inhalation peut être mortelle. Le traitement consiste généralement à mettre le patient sous oxygène et à lui donner des antibiotiques.
► Une pneumopathie ou pneumonie communautaire est une infection pulmonaire survenant en milieu extra-hospitalier. L’agent infectieux est généralement une bactérie du genre pneumocoque, mais d’autres bactéries, voire des virus, peuvent déclencher une pneumopathie communautaire. Parfois, l’agent infectieux véhiculé par le système d’aération ou de climatisation, c’est le cas des légionelloses). Selon les cas, la pneumopathie peut être parfaitement bénigne, mais aussi plus grave. Les symptômes les plus courants sont de la fièvre, une gêne respiratoire et une toux avec crachats. Le traitement dépend de la cause de la pneumopathie communautaire.
Quels sont les symptômes d’une pneumopathie ?
« Les signes cliniques peuvent être un malaise général, une fièvre, une toux grasse, parfois des douleurs thoracique et une gène respiratoire. Mais aucun signe n’est vraiment spécifique pour le patient. Les critères qui doivent inquiéter le médecin sont une polypnée (fréquence respiratoire élevée) et une fréquence cardiaque supérieure à 120 par minute » explique le Dr Marie-Pascale Schuller, pneumologue. Selon la nature de la pneumopathie, les symptômes de cette maladie peuvent être variables :
► On parle de pneumopathie atypique lorsque les symptômes ne sont pas aussi brutaux et caractéristiques que lors d’une pneumonie franche lobaire aiguë. La pneumonie atypique est d’ailleurs souvent difficile à diagnostiquer car les symptômes en présence (ex. : convulsions, céphalées, vomissements, douleurs abdominales) peuvent faire penser à une autre pathologie comme une crise d’appendicite. Ce genre de pneumopathie est souvent due à une bactérie. Le traitement est alors à base d’antibiotiques.
► Une pneumopathie hypoxémiante est une pathologie pulmonaire détériorant les alvéoles pulmonaires et les capillaires sanguins, ce qui provoque une hypoxémie. L’hypoxémie est caractérisée par une quantité insuffisante d’oxygène dans la circulation sanguine. De nombreuses pneumopathies différentes peuvent provoquer une hypoxémie, comme une pneumonie infectieuse ou une pneumopathie d’inhalation. Les principaux symptômes d’une pneumopathie hypoxémiante sont de la fièvre, une grande difficulté à respirer, de la tachycardie (rythme cardiaque trop rapide) et de la toux. L’hypoxémie peut dégénérer en syndrome de détresse respiratoire aiguë, assez grave. Il faut donc la surveiller scrupuleusement.
► La pneumonie varicelleuse est une grave complication de la varicelle, touchant essentiellement les adultes immunodéprimés (au système immunitaire affaibli) ou les femmes enceintes non immunisées contractant la varicelle au cours de leur grossesse. Les symptômes de la pneumonie varicelleuse se déclenchent normalement quelques jours après l’apparition des éruptions cutanées si caractéristiques de la varicelle. Ces symptômes sont une douleur thoracique, un essoufflement et une toux d’abord sèche puis grasse avec expectoration de crachats sanglants. Traitée très tôt avec des antiviraux spécifiques, la pneumonie varicelleuse peut être guérie. Mal ou non traitée, elle peut être potentiellement dangereuse.
Comment diagnostiquer une pneumopathie ?
« Tout d’abord, le médecin va entendre un foyer de crépitants lors de l’auscultation » explique le Dr Schuller. Le diagnostic sera ensuite confirmé par différents examens :
- un examen clinique du patient,
- un bilan radiologique (radiographie thoracique, tomographie par ordinateur, tomodensitométrie, etc.),
- en cas d’hospitalisation, d’autres examens peuvent être réalisés, en particulier s’il existe des critères de gravité : hémoculture, sérologie, fibroscopie pulmonaire avec prélèvements bactériologiques.
Quelle est la durée de guérison d’une pneumopathie ?
Il faut compter environ deux semaines pour soigner une pneumopathie, avec un temps de convalescence plus ou moins long (un mois en général).
Quels sont les traitements pour soigner une pneumopathie ?
► Pour les pneumopathies d’origine bactérienne une antibiothérapie est le traitement le plus adapté. « Le médecin prescrit une antibiothérapie dite « probabiliste » en première intention, en cas de non amélioration dans les 48h, une seconde consultation doit être faite pour adapter la prise en charge », précise le Dr Schuller.
► En cas de pneumopathie franche lobaire aiguë, de l’amoxicilline par voie orale, ou voie intra-veineuse sera prescrite.
► En cas de pneumopathie atypique, des macrolides par voie orale ou par voie intra-veineuse.
Quand hospitaliser une pneumopathie ?
Chez les personnes âgées ou présentant des signes indiquant une atteinte grave : une hospitalisation, un diagnostic bactériologique, et une antibiothérapie adaptée et par voie intraveineuse sont indiqués.
Comment éviter les récidives de pneumopathie ?
« Si l’évolution clinique est favorable une radiographie de contrôle doit être réalisée dans les 6 semaines après la première radio. Après cet épisode, une vaccination antipneumococcique est préconisée. Cette vaccination peut d’ailleurs être demandée par les patients présentant des facteurs de fragilité (bronchite chronique, asthme, diabète, obésité, problème cardiaque, traitements immunosuppresseurs pour cancer ou maladie chronique traitée par biothérapie…)
Merci au Dr Marie-Pascale Schuller, pneumologue en Île-de-France
Source : JDF Santé