Des plaques rouges peuvent apparaître à différents endroits du corps, parfois de manière très localisée (allergie, piqûres), qui s’étende à une zone plus large (zona, coup de soleil…) ou encore, qui peut se développer sur plusieurs parties du corps. Les conditions d’apparition, le contexte ainsi que les symptômes associés (douleurs, brûlures, démangeaisons, vésicules, croûtes, fièvre…) permettent d’en connaître la cause. Qu’est-ce qui peut provoquer des plaques rouges ? Comment les faire partir ?
1. Une piqûre d’insecte
Parmi les causes les plus fréquentes de plaques rouges, il y a les piqûres d’insectes ou d’araignée, indique d’emblée le Dr Isabelle Rousseaux, dermatologue. Quel que soit l’insecte, sa piqûre se manifeste par l’apparition d’une papule rouge sur la peau, d’un diamètre variant de 1 à 15 millimètres. La douleur n’est pas forcément immédiate, ni systématique. La plupart des piqûres d’insectes, quoique douloureuses, sont bénignes. Il faut néanmoins veiller à ne pas gratter l’endroit piqué, car cela peut provoquer une infection.
2. Un coup de soleil
Le coup de soleil est une brûlure plus ou moins grave par les rayons UVB du soleil. Il s’agit en général de brûlure au premier degré : les plaques rouges apparaissent sur les zones exposées la 6ème et la 24ème heure après l’exposition. Elles est sont due à une vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels. En appuyant dessus, la rougeur disparaît. La brûlure provoque des douleurs et éventuellement des démangeaisons nerveuses qui disparaissent en quelques jours. Parfois, le coup de soleil peut provoquer des brûlures au second degré avec apparitions de cloques entourées de plaques rouges.
3. Une urticaire
« L’urticaire est typiquement une allergie qui arrive assez rapidement. Le rash allergique à la suite de la prise d’un médicament (pénicilline, par exemple) ou d’un aliment est une forme d’urticaire. » poursuit-elle. Typiquement les plaques rouges causées par l’urticaire sont accompagnées de démangeaisons et de vésicules. La peau est gonflée, rouge ou rosée, la bordure des plaques est nette et les rougeurs blanchissent lorsque l’on exerce une pression avec le doigt. Les plaques sont fugaces, souvent évolutives et disparaissent en quelques heures sans laisser de traces.
4. Un eczéma
L’eczéma de contact est un autre type de réaction cutanée allergique : « II y a le plus souvent une relation de cause à effet comme le port d’une montre avec un élément en nickel » signale le Dr Rousseaux. Il se manifeste par des plaques rouges et sèches à bords irréguliers accompagnées de fortes démangeaisons. Des vésicules remplies de liquide clair apparaissent ensuite. Ces vésicules se rompent et suintent spontanément ou sous l’effet du grattage, lié aux démangeaisons importantes associées. Des croûtes se forment ensuite puis laissent, en disparaissant place à une peau normale sans cicatrice.
5. Une couperose
La couperose est une affection de la peau localisée sur le visage qui provoque des plaques rouges plus ou moins prononcées avec parfois, et il s’agit alors de rosacée, des œdèmes (gonflements) et des vésicules. Elle peut s’accompagner de sensations de brûlure. La couperose touche les petits vaisseaux sanguins qui se dilatent.
6. Un psoriasis
Il s’agit d’une maladie où la peau se renouvelle à un rythme anormalement rapide ce qui entraîne un surnombre des cellules de la peau (kératinocytes) et provoque des plaques rouges épaisses plus ou moins étendues, recouvertes de peaux mortes de couleur blanche, les « squames ». L’apparition du psoriasis dépend d’un certain nombre de facteurs : hérédité, immunité, environnement, prise de certains médicaments…
7. Une infection (zona, herpès…)
Les plaques rouges peuvent également avoir des causes infectieuses, bactériennes ou virales. Elles s’accompagnent alors souvent de fièvre. « Parmi les causes infectieuses, il y a l’érysipèle qui est une infection aiguë de la peau provoquée par un streptocoque, explique le Dr Rousseaux. Elle se manifeste brutalement sous la forme d’une plaque rouge, gonflée et douloureuse, notamment sur la jambe. » « Il y a aussi des plaques rouges dues à des virus, par exemple l’herpès ou le zona, ou encore au pityriasis rosé de Gibert. » précise le Dr Rousseaux. Au début des infections, il peut n’y avoir qu’une plaque rouge isolée et cela va évoluer. « Il faut suivre l’évolution et en fonction, on fait le diagnostic » signale la dermatologue.
Quand et qui consulter en cas de plaques rouges ?
« Il convient de consulter si les plaques rouges évoluent, si elles s’épaississent, si elles grattent, si ils brûlent ou font mal, a fortiori si on a de la fièvre » explique le Dr Rousseaux. Une consultation s’impose également si les plaques deviennent chroniques. Vous pouvez consulter votre médecin traitant dans un premier temps. Celui-ci vous orientera vers un dermatologue le cas échéant, afin d’affiner le diagnostic. « Un urticaire qui n’évolue pas bien peut provoquer un œdème de Quincke et il faut alors consulter aux urgences » prévient le Dr Rousseaux.
Quels examens pour poser un diagnostic ?
Le diagnostic des plaques rouges s’effectue par le médecin traitant puis par un dermatologue. « L’interrogatoire du patient ainsi que l’examen clinique vont orienter vers le diagnostic. S’il y a un doute, il peut y avoir une biopsie afin de faire une analyse, un bilan sanguin pourra être également demandé ». explique le Dr. Rousseaux.
Quel est le traitement pour soigner une plaque rouge ?
Le traitement des plaques rouges dépendra bien sûr de leur cause : tout dépend de l’évolution et du contexte.
► En cas de coup de soleil, le Dr Rousseaux recommande de se mettre à l’ombre, de rafraîchir avec des pulvérisations d’eau, et de mettre de la crème type Biafine®. En revanche, « si le coup de soleil est plus important, si la peau cloque, il faut consulter pour un traitement adapté qui comprendra des soins infirmiers ».
► En cas de piqûre d’insecte ou d’araignée, il existe des produits en vente libre dans les pharmacies mais « il convient de consulter s’il y a une grosse piqure d’araignée : le médecin prescrira une crème à la cortisone et des antihistaminiques » explique le Dr. Rousseaux. Il faut également consulter si des plaques circulaires, en forme de cible; apparaissent autour d’une morsure de tique : il peut s’agir d’un érythème migrant qui est l’une des manifestations de la borréliose de Lyme. Des antibiotiques vous seront alors prescrits.
► Il conviendra, le plus souvent, d’éviter l’automédication quand on ne connaît pas la cause des plaques. Par exemple, il ne faut pas appliquer de cortisone sur un zona qui requiert un traitement à base d’antiviraux et localement, de quoi assécher les vésicules et une crème antibactérienne pour éviter les infections.
Merci au Docteur Isabelle rousseaux, dermatologue.
Source : JDF Santé