Aussi appelé le tassement discal, le pincement discal correspond à la diminution de la hauteur d’un disque situé entre les vertèbres (disque intervertébral). Le disque est pincé, aminci, ce qui entraîne l’apparition de douleurs au niveau du dos ou dans le cou. C’est souvent l’une des manifestations de la discopathie dégénérative. Est-ce qu’un pincement discal est grave ? Quelle différence avec une hernie discale ? Comment le soigner ?
Définition : qu’est-ce qu’un pincement discal ?
Le pincement discal, aussi appelé le tassement discal correspond à la diminution de la hauteur d’un disque intervertébral. Il s’agit habituellement de l’une des manifestations de la discopathie dégénérative. Le pincement peut se situer au niveau cervical, dorsal ou lombaire et peut concerner un ou plusieurs disques.
C’est quoi un pincement discal L5-S1 ?
Les disques le plus souvent sujet à un pincement discal sont les disques situés entre les vertèbres L5 et S1 (pincement L5-S1).
C’est quoi un pincement discal L4-L5 ?
Les disques situés entre les vertèbres L4 et L5 sont également très touchés. On appelle cela un pincement L4-L5.
C’est quoi un pincement discal global ?
Lorsque tout le disque est aminci, on parle de pincement global.
C’est quoi un pincement discal local ?
Lorsqu’une partie du disque est amincie, on parle de pincement local. La détérioration du disque provoque l’affaissement du disque.) Il peut également être asymétrique. C’est la dégénérescence du disque qui provoque son affaissement.
Le pincement discal est-il grave ?
Non, il s’agit d’un problème fréquent et normal car il est souvent lié à l’âge. Toutefois, pour soulager les symptômes et éviter les complications, il convient de consulter un médecin.
Quels sont les symptômes d’un pincement discal ?
« A la longue, il n’est pas rare que le pincement discal débouche sur un conflit radiculaire, c’est à dire avec une racine neurologique, explique le Dr Steffen Queinnec, chirurgien orthopédiste à la Clinique Geoffroy Saint-Hilaire. Selon la zone touchée, les symptômes se résument à des douleurs fortes et fréquentes dans le bas du dos ou dans le cou. L’affection peut aussi avoir un retentissement plus global, également musculaire« .
Quelles sont les causes d’un pincement discal ?
Les causes peuvent être variables, notamment selon la zone où est situé le disque pincé. Les principales causes sont :
- La déshydratation
- L’insuffisance d’apport en oxygène,
- La mauvaise évacuation du dioxyde de carbone qui engendrent le dessèchement et le vieillissement du disque intervertébral. Le phénomène favorise alors la perte des propriétés d’amortissement du disque et sa détérioration progressive entraînant ce qu’on appelle une discopathie dégénérative.
- Toute affection d’un disque intervertébral peut entraîner un pincement discal :
- Certaines maladies dégénératives, telles que l’arthrose ou la hernie discale, peuvent conduire à une usure discale à différents niveaux de la colonne vertébrale ;
- Des maladies inflammatoires et infectieuses peuvent également engendrer une inflammation du disque intervertébral.
D’autres causes sont plus liées au style de vie et aux mauvaises habitudes :
- Le fait de soulever et porter souvent des charges trop lourdes, surtout si l’on s’y prend de la mauvaise manière ;
- La sédentarité, c’est-à-dire le fait de rester assis toute la journée, surtout avec une mauvaise posture ;
- Le sport à outrance : s’entraîner de manière intensive et à haute fréquence.
- Des contraintes mécaniques au travail, à la maison ou en voiture ; du stress et de la fatigue qui aggravent les symptômes.
Quand et qui consulter en cas de pincement discal ?
► En cas de douleurs, le patient consulte d’abord son médecin traitant qui, dans un premier temps, va lui prescrire des antalgiques ou des anti-inflammatoires.
► Si la douleur ne cède pas après 10 ou 15 jours de traitement, le médecin l’orientera vers un rhumatologue. Ce spécialiste, consulté en cas de lombalgie chronique ou récidivante, pourra prescrire des examens poussés afin de connaître l’origine du mal de dos. Il peut notamment prescrire un bilan postural. « Un premier bilan comprendra souvent des radiographies et une IRM, précise le médecin. En cas de doute sur une possible indication chirurgicale, le patient peut être adressé à un spécialiste de la colonne vertébrale (orthopédiste ou neurochirurgien) qui pourra selon les cas poser l’indication« .
► Le patient peut également consulter un masseur-kinésithérapeute pour des actes de massage
► Un ostéopathe, qui pourra soulager les douleurs lombaires par des manipulations douces et non traumatisantes osseuses ou musculaires
► Un chiropracteur qui pratique des manipulation exclusivement au niveau du dos
► Un acupuncteur, qui pourra soulager les douleurs dorsales grâce à des aiguilles piquées sur certains points précis, notamment le long de la colonne vertébrale. « Il est cependant toujours indiqué d’avoir un avis médical avant d’envisager des manipulations, pour en éliminer les contre-indications« , insiste notre interlocuteur.
Quels examens pour diagnostiquer un pincement discal ?
Le diagnostic est clinique. Le médecin procède dans un premier temps à une évaluation de la souplesse du dos ainsi que de sa mobilité. Des radiographies du dos puis une IRM sont effectuées – et montrent alors parfaitement la différence de hauteur discale et celle de l’épaisseur de l’espace entre les vertèbres – afin de mettre en évidence la discopathie et une éventuelle complication comme une hernie discale.
Peut-on guérir un pincement discal ? Quel traitement ?
Les traitements seront adaptés selon la cause, mais la meilleure solution c’est encore la prévention. On préconise ainsi :
- La prise d’anti-inflammatoires (plutôt cortisoniques) pour soulager la douleur, notamment pour le cas du pincement l5 s1 ;
- La kinésithérapie, qui permet de renforcer les muscles et d’harmoniser leur fonctionnement et de pallier l’insuffisance du disque ; le massage effectué par un kinésithérapeute permet de réduire la douleur, en détendant les muscles et en luttant contre les attitudes posturales douloureuses, mais pas en période aiguë.
- Des infiltrations sous contrôle radiologique sont parfois envisagées.
- Une fois le traitement de la phase aigu terminé, il est nécessaire de travailler le réajustement postural, le gainage en faisant des exercices
Quand envisager une opération ?
La chirurgie est l’ultime recours dans des cas graves qui ne peuvent plus être soulagés avec les autres solutions. « La chirurgie est l’un des recours, mais rarement le premier, note le spécialiste. Il est notamment indispensable que le patient ait tenté une bonne réadaptation physique« . Selon les cas, l’intervention peut aller de la simple libération radiculaire, à des interventions plus lourdes, comme la pose de prothèses de disques ou des arthrodèses. « Ce ne sont pas des interventions anodines, présentant des risques comme toute chirurgie, mais imposant de fait une bonne réflexion et le respect du process habituel de soins« , conclut le Dr Queinnec.
Merci au Dr Steffen Queinnec, chirurgien orthopédiste à la Clinique Geoffroy Saint-Hilaire (Paris 5ème).
Source : JDF Santé