Définition : que veut dire anthropophobie ?
Couramment appelée « phobie sociale« , l’anthropophobie désigne, en psychologie, une peur des relations humaines. Il s’agit d’un terme peu utilisé, tiré du grec « anthropo » signifiant « homme » et « phobie » qui signifie « la peur ». Dans le cadre d’activités sociales ou de performance, la personne phobique peut alors craindre d’être observée, humiliée, jugée, rejetée par les autres. Cette peur peut engendrer un comportement d’évitement voire d’isolement.
Symptômes : comment savoir si on est anthropophobe ?
Selon la psychiatre Irène Kaganski, les personnes atteintes de phobie sociale peuvent avoir peur de parler en public, d’exprimer leur avis, de parler à une personne autoritaire, de manger en public etc… La présence d’autrui peut ainsi engendrer différents symptômes tels que :
- Des rougissements,
- Une anxiété importante,
- Une difficulté à parler,
- Des tremblements,
- Des sueurs,
- Une sensation de gorge nouée,
- Des maux de ventre,
- Des vomissements,
- Des malaises.
« Cette phobie sociale survient de façon très forte généralement à l’adolescence. Les personnes souffrant de phobie sociale ont très peur d’être regardé par les autres. Cela peut conduire à la phobie scolaire qui peut être très grave puisque la personne ne supporte plus d’être avec les autres au point de s’isoler complètement », alerte le Dr Kaganski. Une agoraphobie, c’est-à-dire la crainte de la foule dans les lieux publics, peut également être développée à la suite d’une phobie sociale.
Causes : d’où peut venir l’anthropophobie ?
De nombreuses causes peuvent être à l’origine de l’anthropophobie. Cette phobie d’autrui peut être la résultante de la puberté, lorsque les sentiments de honte et d’humiliation peuvent être largement ressentis. Elle peut également être déclenchée à la suite d‘un événement traumatisant, d’un échec, de difficultés professionnelles, amoureuses… « On finit alors par se dire qu’on est mieux tout seul et on réduit les relations parce qu’elles sont décevantes », poursuit le Dr Kaganski. Les personnes atteintes de phobie sociale peuvent alors avoir tendance à se réfugier dans les jeux vidéo car, malgré le nombre de personnages, les relations ne sont pas incarnées. Mais attention, « s’enfermer dans le virtuel favorise l’idée que l’on a des relations réelles : dans le virtuel, les relations ne sont pas effrayantes car on ne se montre par et on ne voit pas les autres ».
Y a-t-il un test pour savoir si on est anthropophobe ?
Selon la Haute Autorité de Santé, l’évaluation de la phobie sociale repose sur le test de Liebowitz et l’échelle des peurs FSS III validée en français pour l’ensemble des phobies. Le test, élaboré par le psychologue Michael Liebowitz en 1987, permet d’évaluer l’anxiété et l’évitement dans des situations sociales et de performance.
Traitement : comment soigner l’anthropophobie ?
La thérapie cognitivo-comportementale individuelle (TCC) est le moyen le plus adapté de soigner les symptômes de la phobie sociale. « Les psychothérapies d’inspiration psychanalytique ont pour but de chercher les origines traumatiques de ces phobies dans l’histoire de la personne. » Pour calmer l’anxiété, un des principaux symptômes de la phobie, des anxiolytiques peuvent également être proposés.
Merci au Dr Irène Kaganski, psychiatre psychanalyste.
Source : JDF Santé