PCP : effets, quels types de drogue ?

Le PCP, pour phencyclidine est une drogue émergente détournée de sa fonction médicale et particulièrement dévastatrice qui appartient à la famille des Nouveaux Produits de Synthèse (NPS). À la fois hallucinogène et psychostimulante, elle peut être dangereuse pour la santé dès la première prise.

Définition

Le PCP, ou la phencyclidine, est initialement un médicament anesthésique développé dans les années 1950 et qui n’est plus utilisé en médecine humaine à cause de ses effets secondaires importants provoquant une agitation et une confusion. Il est synthétisé illégalement et vendu sous le nom de « poudre d’ange » ou « ozone », en particulier sur le darknet et aux USA. Il est fréquemment associé au cannabis, au LSD, aux amphétamines ou à la cocaïne. Il se présente sous la forme d’une poudre blanche cristalline à la saveur amère. Il est vendu sous forme de comprimés, de capsules ou de poudre. Il peut être fumé, sniffé, ingéré ou injecté par voie intraveineuse. Il n’existe pas encore de chiffres sur sa consommation qui reste très anecdotique en Europe mais beaucoup plus fréquente aux USA.

Composition

Le PCP se compose de phencyclidine, c’est-à-dire de 1-(1-phénylcyclohexyl)-pipéridine, une molécule qui appartient à la famille des cyclohexylamines, un puissant psychodysleptique, tout comme le LSD.

Pourquoi l’appelle-t-on la « drogue du zombie » ?

Le PCP est parfois appelé la « drogue du zombie » suite à certains faits divers survenus aux États-Unis. Grâce à ses propriétés anesthésiques très puissantes, il a permis à certains consommateurs de ne pas se rendre compte qu’ils s’étaient fait tirer dessus ou qu’ils avaient perdu un membre par exemple. Il peut aussi déclencher une crise psychotique avec des hallucinations et un délire ayant mené un consommateur, toujours aux États-Unis, à tuer et manger le corps de sa petite amie.

Effets immédiats après la prise

Le PCP agit en général quelques minutes après la prise et dure de 2 à 48 heures. Les effets dépendent de la dose consommée.

  • À faible dose, il agit comme un stimulant provoquant une agitation, une excitation, des troubles de la coordination, une accélération de la respiration et une augmentation de la tension artérielle et des sueurs. Il est aussi progressivement hallucinogène et provoque une distorsion de l’image du corps, des troubles de la pensée et une anesthésie à la douleur. Ses effets ressemblent à une psychose proche de la schizophrénie avec une amnésie, des diarrhées et des douleurs abdominales.
  • À plus forte dose, il devient sédatif et fait plonger le consommateur dans un coma dangereux avec des convulsions, de la fièvre, une hypersalivation, des vomissements et une baisse de la tension artérielle. Du fait de son action très lente, il peut provoquer un syndrome de sevrage plusieurs jours après la prise avec une tristesse et une angoisse intense. Une hospitalisation peut s’avérer nécessaire dans certains cas en raison de la violence des effets du PCP chez certaines personnes, y compris des jeunes en bonne santé.

Effets sur le long terme

Avec une utilisation régulière, le consommateur peut tomber dans une forme de dépendance, c’est-à-dire qu’il a besoin d’augmenter les doses et la fréquence de sa consommation pour ressentir le même effet. Il développe rapidement une insomnie chronique, une anorexie, une dépression avec des idées suicidaires, une psychose, des troubles de la mémoire, une confusion, et des troubles du langage. Tous ces effets peuvent persister plusieurs mois après la dernière prise. Chez les adolescents, il peut aussi être associé à un retard de croissance et des troubles de l’apprentissage.

Signes de dépendance

Dès la première prise, à cause du violent syndrome de sevrage qui peut survenir plusieurs jours après la prise, il n’est pas rare que le consommateur recommence à consommer du PCP ou bien d’autres drogue pour l’aider. Se développe ainsi une dépendance et qui se traduit par la nécessité d’augmenter les doses et la fréquence de consommation pour ressentir le même effet et soulager le syndrome de sevrage. Les conséquences sur la vie personnelle et professionnelle sont en général rapides et peuvent mener à la précarité, à des difficultés financières, familiales et judiciaires.

Comment s’en défaire ?

Il n’existe pas de traitement pharmacologique spécifique des symptômes associés à la consommation de PCP. Lorsque la dépendance s’installe, une prise en charge par un addictologue est recommandée, que ce soit en libéral, à l’hôpital ou dans un CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Un traitement anxiolytique peut être proposé pour aider à gérer le phénomène de descente et l’anxiété et qui s’est installée. Certaines thérapies comme la TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale) ont fait leur preuve dans ce type d’addiction.

Mes conseils d’addictologue

La consommation de PCP concerne des consommateurs habituels d’autres drogues comme le LSD par exemple. Parmi les conseils de « réduction des risques » pour les consommateurs que l’on ne peut pas empêcher de consommer, il faut savoir qu’il est déconseillé d’associer plusieurs drogues en même temps, qu’il faut commencer toujours sa consommation par la plus petite dose en laissant au moins 1h avant d’en reprendre. N’hésitez pas non plus à consommer accompagné de personne pouvant donner l’alerte en cas de perte de conscience et de coma.


Source : JDF Santé