ORL : tout savoir sur le médecin de l'oreille, nez et gorge

La sphère ORL regroupe le visage, le nez, les sinus, l’oreille (externe, moyenne et interne), l’ensemble de la gorge (bouche, langue, larynx, trachée), les glandes salivaires, le cou et la glande thyroïde. Il s’agit donc d’une spécialité complexe : en plus de s’intéresser à l’ouïe, la voix, à l’odorat et au goût, l’oto-rhino-laryngologie englobe aussi la respiration, les troubles du sommeil, l’équilibre et même l’esthétique du visage.

Quelle est la signification de médecin ORL ?

ORL signifie oto-rhino-laryngologiste. Le médecin ORL est ainsi un spécialiste des affections de la sphère ORL, « une spécialité médicale qui est extrêmement vaste : on traite tout ce qu’il y a au niveau de la face, d’une partie de la tête, des oreilles, et également le cou« , explique Nathalie Aisenberg, ORL spécialisée en phoniatrie et médecin du sommeil. C’est pourquoi il existe des spécialistes en fonction des organes : rhinologistes, vestibulometristes, otologistes, audiometristes. « C’est l’une des seules spécialités médico-chirurgicales. Cela signifie qu’on peut aussi bien traiter l’organe par les médicaments que par la chirurgie« . L’ORL est habilité à établir des diagnostics et à mettre en œuvre des traitements médicamenteux et chirurgicaux. Il peut également prévoir des séances de rééducation, et proposer des dispositifs prothétiques.

Qui peut aller chez l’ORL ?

L’ORL intervient auprès des enfants, des adultes, et des personnes âgées. « Tous les jours, on voit des patients avec des problèmes différents« , explique notre interlocutrice. Le champ médical est donc très large : l’ORL peut être consulté en cas de troubles des organes de la sphère ORL, dus à des traumatismes, des malformations, au vieillissement ou à des pathologies infectieuses. Il est également apte à prendre en charge les pathologies de la thyroïde, les kystes du tractus, mais aussi les tumeurs bénignes et les cancers. Au niveau de la chirurgie esthétique de la face, il pratique des septoplasties, rhinoplasties etc. Enfin, il pratique également la chirurgie du ronflement. Chez les enfants, il soigne le même genre de pathologies qui touche le visage, les oreilles, le nez et la gorge, mais cela est plus compliqué : il faut de la patience. « L’audio de l’enfant est compliqué, et pas très fiable. Cela prend du temps« , explique le médecin. C’est pourquoi il existe des ORL spécialisés pour les enfants.

Pour quelles maladies peut-on aller chez l’ORL ?

Les pathologies et les symptômes qui peuvent amener à consulter un ORL sont extrêmement variés :

  • oreilles douloureuses,
  • oreilles bouchées,
  • otites à répétition,
  • bourdonnements,
  • acouphènes,
  • vertiges,
  • ronflements,
  • sinusite,
  • perte d’odorat et  de goût,
  • salivation excessive,
  • difficultés pour déglutir ou pour respirer,
  • troubles du langage,
  • angine,
  • oreille qui coule,
  • frein de la langue…

Faut-il (obligatoirement) une ordonnance pour aller chez l’ORL ?

Il est conseillé de solliciter un généraliste (médecin traitant) au préalable, pour avoir une ordonnance et être orienté vers un ORL si nécessaire. Il est toujours possible de consulter un ORL sans ordonnance. Néanmoins, le coût de la consultation chez un ORL sans adressage de son médecin traitant est plus élevé et est moins bien remboursé par l’Assurance maladie.

Comment se déroule une consultation ORL ?

Au cours d’une consultation, l’ORL commence par interroger le patient sur ses symptômes et ses antécédents personnels et familiaux. Si le patient a déjà passé des examens prescrit par le généraliste, il va les analyser. Il procède ensuite à un examen de l’organe affecté, pour évaluer la nature du trouble et sa gravité. Selon les cas, le spécialiste peut également demander des examens complémentaires pour établir son diagnostic. En fin de consultation, l’ORL rend ses premières conclusions. Il prescrit la prise en charge adaptée, et peut demander une nouvelle visite si l’état de santé du patient requiert un suivi.

Comment préparer sa visite chez l’ORL ?

Il faut penser à amener le carnet de santé : « il permet de voir tout l’historique des maladies de l’enfant. Parfois, rien qu’en lisant le carnet de santé, je comprends de quelle pathologie il est atteint« , explique Nathalie Aisenberg. « Parfois, il y a des règles à suivre, en fonction des examens : si je dois faire des tests d’allergie par exemple, il ne faut pas qu’il ait pris des traitements anti-allergiques. Si je dois faire une fibroscopie à un néné, il faut qu’il soit à jeun trois heures… » Tout dépend des consultations. Pour les adultes, emmener tous ses bilans facilite également le travail de l’ORL, car cela évide de perdre du temps à poser de nouveau des questions.

Quel est le prix d’un RDV ORL ? Est-ce remboursé ?

Le prix des consultations chez un ORL varie énormément en fonction de la spécialité du médecin, des actes pratiqués et du fait qu’il soit conventionné ou non. Pour un ORL rattaché au secteur 1, le prix d’une consultation est de 30 €.C es honoraires sont remboursées par l’Assurance Maladie à hauteur de 70%, à condition de respecter le parcours de soins coordonné : pour cela, il faut consulter le médecin traitant avant de prendre rendez-vous. En cas d’affection de longue durée (ALD), il est possible de consulter un ORL directement tout en bénéficiant de la prise en charge de l’Assurance Maladie. Le reste de la facture est remboursée par votre mutuelle, en fonction des taux auxquels vous avez souscrit.

Quelles études pour devenir ORL ?

Devenir médecin ORL nécessite de la patience, puisqu’il faudra passer par 11 à 13 années d’études. Pour commencer, une fois le baccalauréat en poche, il faut réussir le concours d’entrée au cycle classique des études de médecine. Une fois arrivé en 6e année, après avoir réussi les ECN (Epreuves Classantes Nationales), il faudra ensuite se spécialiser en oto-rhino-laryngologie, ce qui prendra encore 5 ans. « On est formé sur le versant médecine (les pathologies, les traitements médicaux), et notre internat se fait en chirurgie, où on apprend à opérer« , détaille la spécialiste. Si le candidat souhaite se sur-spécialiser, par exemple en oto-neurochirurgie (chirurgie de l’oreille interne et de l’os temporal), en rhinologie (maladies et chirurgie du nez et des sinus) ou en phoniatrie (trouble de la parole et de la déglutition), cela prendra encore deux ans d’études. Après sa thèse, le candidat obtient finalement le titre de Docteur en médecine.

Merci au Dr Nathalie Aisenberg, ORL spécialisée en phoniatrie et médecin du sommeil.


Source : JDF Santé