Quelle est la définition d’une omentectomie ?
L’omentectomie est l’ablation chirurgicale de l’épiploon. « En anatomie, l’épiploon est comme une couverture dans l’abdomen. Il est accroché à l’estomac et au côlon transverse depuis le haut de l’abdomen, et repose librement sur le côlon et l’intestin grêle jusqu’au petit bassin. L’épiploon est une membrane composée de graisses et de petits vaisseaux, explique le Pr Jean-Marc Classe, chirurgien viscéral à l’Institut de cancérologie de Nantes, Professeur de cancérologie et ancien chef de service de chirurgie oncologique. En pratique, l’omentectomie est réalisée en chirurgie fermée, par coelioscopie, ou ouverte, par laparotomie (incision abdominale). »
Indications : quand faire une omentectomie ?
L’épiploon est une zone qu’il est possible de biopsier, et son ablation n’est pas réalisée dans le cadre de pathologies bénignes. Par exemple, dans le cancer de l’ovaire débutant, il est l’organe choisi pour être analysé afin de connaître le stade de la maladie : nous parlons d’intervention de stadification. L’omentectomie est l’une des étapes de la prise en charge d’un cancer avancé afin de retirer les tumeurs posées dessus. « En cas de cancer digestif ou de cancer de l’ovaire par exemple, les cellules fabriquent de petits nodules cancéreux, qui vont se déposer partout dans l’abdomen, notamment sur l’épiploon, qui en est souvent le siège. Si le cancer est à un stade précoce, nous pouvons retirer l’épiploon pour savoir si l’épiploon est atteint. Lorsque la maladie est à un stade très évolué, l’omentectomie a lieu pour retirer l’ensemble des nodules présents sur l’épiploon« , précise le chirurgien. En effet, l’épiploon étant en contact avec d’autres tissus et plusieurs organes viscéraux environnants, les tumeurs peuvent se propager et aggraver l’état de santé du patient. Par exemple, dans le cas d’un cancer d’origine digestive, notamment le cancer colo-rectal, on peut voir apparaître dans l’évolution de la maladie des nodules sur le péritoine, l’intestin grêle ou l’épiploon. Il s’agit de nodules de carcinose péritonéale.
Comment se déroule une omentectomie ?
L’omentectomie est pratiquée de deux façons différentes : par coelioscopie ou par laparotomie.
► Par coelioscopie, le chirurgien réalise 4 incisions (petites ouvertures) dans l’abdomen afin de passer une caméra et ses instruments, pour intervenir sur l’épiploon. « L’épiploon est très mou et son ablation est un acte chirurgical faisant partie des gestes les plus simples que l’on enseigne aux internes. L’épiploon, une fois détaché, est placé dans un sac stérile qui se déploie lorsqu’il est lâché dans l’abdomen. Ce sac permet d’éviter que l’épiploon n’entre en contact avec la peau. Ensuite, nous sortons le sac par l’une des incisions« .
« Une fois l’épiploon retiré, le patient peut vivre normalement »
► La seconde technique de l’ablation de l’épiploon est la laparotomie. Et selon le Pr Jean-Marc Classe, « cette chirurgie est encore plus facile à réaliser pour un chirurgien qui connaît bien la chirurgie viscérale. Quand l’omentectomie fait partie d’une chirurgie plus complète, multiviscérale, alors on réalise une ouverture médiane, qui va du sternum jusqu’au pubis« . La cicatrice est donc verticale, et plus visible que par coelioscopie.
Quels sont les effets secondaires d’une omentectomie ?
L’omentectomie ne présente généralement pas de complications post-opératoires, car l’intervention est souvent sans difficulté, sauf en cas de lésion sur un organe environnant. Par contre, son anatomie fait que l’épiploon touche la rate, et dans certains cas, l’ablation de la rate doit également avoir lieu si elle est le siège de nodules.
Quelles sont les conséquences post-opératoires d’une omentectomie ?
L’omentectomie par coelioscopie est réalisée sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation de 2 à 3 jours. Il s’agit d’une intervention de stadification, l’hospitalisation est assez courte. La chirurgie peut même avoir lieu en ambulatoire. En revanche, l’hospitalisation est plus longue en cas de chirurgie par laparotomie : elle dure en moyenne 7 à 10 jours. Si un autre organe a dû être retiré (comme la rate, le rectum), si le patient est fatigué, alors la convalescence peut être également plus longue. « Une fois l’épiploon retiré, le patient peut vivre normalement. Nous ne connaissons pas précisément son rôle, mais nous savons qu’il n’existe pas de risque majeur de vivre sans épiploon », indique le Pr Jean-Marc Classe. En cas d’intervention de stadification, l’omentectomie permet de connaître le stade du cancer, l’objectif étant de mettre en place un traitement précis, le plus rapidement possible. A un stade avancé, l’omentectomie a lieu pour retirer les nodules cancéreux afin de stopper la progression du cancer au niveau viscéral. C’est une chirurgie complète, qui augmente les chances de guérison du patient.
Merci au Professeur Jean-Marc Classe, chirurgien viscéral à l’Institut de cancérologie de Nantes, Professeur de cancérologie et ancien chef de service de chirurgie oncolologie.
Source : JDF Santé
