Occlusion intestinale : symptômes, décès, quand s'inquiéter ?

L’occlusion intestinale exige une hospitalisation urgente, et selon son type, elle est traitée par traitement médicamenteux, endoscopique ou chirurgical.

Qu’est-ce qu’une occlusion intestinale ?

Une occlusion intestinale (ou obstruction intestinale) correspond à une interruption partielle ou totale de l’activité de l’intestin, empêchant l’évacuation normale des selles et des gaz. Le Docteur Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue et proctologue à Paris explique que « ce blocage peut se produire au niveau de l’intestin grêle ou dans le côlon ». Il existe 2 types d’occlusion : 

  • Occlusion intestinale Haute : duodénum et grêle
  • Occlusion intestinale Basse : côlon et rectum

Qu’est-ce qu’une occlusion partielle ?

Une sub-occlusion intestinale est une obstruction partielle des intestins. Le Docteur Tarrerias rappelle qu’elle se traduit alors « par une forte réduction de la progression des matières fécales, des gaz et des douleurs abdominales qui s’accompagnent généralement de nausées et de vomissements« . Quelle qu’en soit la cause, une sub-occlusion intestinale doit être surveillée de près car elle peut à la longue se transformer en occlusion intestinale qui est une urgence médicale.

Schéma d'une occlusion intestinale
Schéma d’une occlusion intestinale © rumruay – stock.adobe.com

Quels sont les symptômes d’une occlusion intestinale ?

Les principaux symptômes de l’occlusion intestinale aiguë chez l’adulte comme chez l’enfant sont :

  • douleurs abdominales,
  • augmentation du volume de l’abdomen appelé météorisme abdominal,
  • arrêt des selles et des gaz
  • vomissements.
  • Lors d’une occlusion du côlon, une constipation peut également survenir.

La gastro-entérologue explique néanmoins que les symptômes de l’occlusion vont dépendre du niveau de l’atteinte : « On observera des vomissements et des douleurs du premier transit maintenu jusqu’à vidange complète de l’intestin et le colon d’aval pour les occlusions hautes, tandis que pour les occlusions basses on observera un arrêt rapide des matières, des gaz et vomissements secondaires. »

Qu’est-ce qui provoque une occlusion intestinale ?

Elle peut être due à :

  • une accumulation de matières fécales
  • une absence de contractions des muscles de l’intestin, souvent d’origine neurologique,
  • une inflammation ou une infection,
  • dans les suites d’une opération, une torsion d’une partie du tube digestif ou strangulation
  • une obstruction de la lumière intestinale par une tumeur,
  • ou une compression exercée par une structure extérieure. 

« Les causes de l’obstruction du côlon sont en revanche essentiellement les tumeurs ou les diverticules compliquées » précise le médecin.

Dans le cas d’une occlusion intestinale fonctionnelle, on parle d’iléus paralytique. Il s’agit d’une anomalie de fonctionnement des intestins qui empêche la bonne régulation du transit intestinal. En général, un iléus paralytique survient après un acte chirurgical pratiqué sur l’intestin comme une appendicite, une péritonite, ou une pancréatite

Les traitements naturels ne sont pas pertinents en cas d’occlusion intestinale

Occlusion intestinale après une opération

L’iléus paralytique provoque une occlusion intestinale dont l’origine est une anomalie fonctionnelle empêchant les intestins de réguler le transit. Il survient le plus souvent après un acte chirurgical de l’intestin. Une appendicite, une péritonite ou une pancréatite peuvent en être la cause. Après une intervention chirurgicale intrapéritonéale, une occlusion peut être provoquée par des adhérences intestinales. Cette occlusion de type mécanique peut se produire quelques jours après l’intervention voire des mois ou des années après. Le Docteur Tarrerias précise toutefois que « ce risque est réduit par le recours à la coelioscopie« .

Quels examens pour poser le diagnostic ?

L’examen clinique avec la pratique d’une palpation abdominale puis un toucher rectal, laisse en général rapidement la place à des examens complémentaires tels que :

  • scanner abdominal pour localiser plus précisément l’obstacle et déterminer son type ;
  • le prélèvement sanguin pour rechercher d’éventuels signes de gravité en présence desquels le malade sera dirigé vers la réanimation.

Une occlusion intestinale qui n’est pas prise en charge en urgence peut provoquer un décès.

Quels sont les traitements en cas d’occlusion intestinale ?

L’occlusion intestinale exige une hospitalisation urgente, et selon son type, elle est traitée par traitement médicamenteux, endoscopique ou chirurgical. Le traitement dépend de l’origine de l’occlusion intestinale, la localisation et la gravité. L’occlusion par strangulation nécessite généralement une prise en charge en urgence pour enlever la torsion. Le Docteur Tarrerias explique que le traitement repose « sur l’aspiration des liquides en amont de l’occlusion, le jeûne et l’hydratation par perfusion ». Ce traitement permet de lever la plupart des occlusions mais la gastro-entérologue précise en revanche que « la chirurgie peut être nécessaire en cas d’échec du traitement médical, visant alors à traiter la cause de l’occlusion »L’occlusion fonctionnelle nécessite un traitement médical (réhydratation, antalgiques et antispasmodiques par voie veineuse, lavement…). Les traitements naturels, efficaces sur certaines pathologies digestives, ne sont ici pas pertinents.

Quelles sont les complications possibles ?

A défaut de prise en charge, l’occlusion intestinale peut donner lieu à des complications, telles que des troubles graves du métabolisme (déshydratation, troubles cardiaques, insuffisance rénale…) ; une perforation de l’intestin avec infection de la cavité péritonéale par les germes contenus dans le tube digestif : péritonite ; une nécrose d’une partie d’un organe digestif lors d’une strangulation de durée trop longue ou un état de choc. Une occlusion intestinale qui n’est pas prise en charge en urgence peut provoquer un décès.

Merci au Docteur Anne-Laure Tarrerias, gastro-entérologue et proctologue à Paris.


Source : JDF Santé