NSDR : c'est quoi, comment se reposer sans dormir ?

C’est quoi la méthode NSDR ? 

Le NSDR (non-sleep deep rest) est une pratique de relaxation profonde qui permet de recharger les batteries sans s’endormir.  » Elle est issue de la tradition yogique du Yoga Nidra. Cette méthode est récemment devenue populaire, car Sundar Pichai, le PDG de Google, a mentionné dans une interview au Wall Street Journal qu’il l’utilise régulièrement. Le neuroscientifique Andrew Huberman, Professeur à l’Université de Stanford, a aussi longuement parlé de cette pratique. Il a, notamment, expliqué ses bienfaits et les tests qu’il a réalisés au sein de son laboratoire dans son très célèbre podcast« , détaille Marine Baaklini, professeure de Yoga. Le NSDR se différencie néanmoins du Yoga Nidra. « Elle a été voulue plus « digeste » pour être adoptée par un plus grand nombre. Ainsi, le NSDR n’inclut pas certaines parties qu’on retrouve dans un Nidra traditionnel, comme le Sankalpa, une phrase répétée au début et à la fin de Yoga Nidra« , poursuit la spécialiste. Elle explique le fonctionnement de la méthode. « Pendant une pratique de NSDR, l’activité des ondes cérébrales va fluctuer avec un passage des ondes cérébrales bêta (conscience de veille normale) aux ondes alpha et thêta. Les ondes cérébrales alpha étant associées à la relaxation et étant observées par exemple pendant des sessions de méditation, et les ondes thêta étant associées à la relaxation profonde ». 

Comment pratiquer la méthode NSDR ? 

Selon Marine Baaklini, la séance de Yoga Nidra débute avec quelques postures de Yoga pour retirer les tensions dans le corps. « Elles déverrouillent les parties du corps. Il est aussi tout à fait possible d’écouter un enregistrement de Yoga Nidra, allongé dans son lit lorsqu’on ne parvient pas à dormir et dans ce cas, pas de postures au préalable« , recommande-t-elle. Il faut, ensuite, s’allonger en « posture de shavasana « , c’est-à-dire sur le dos, bras et jambes tendus, paumes de mains vers le ciel, et rester immobile, les yeux fermés en écoutant la voix du professeur qui guide. La pratique dure entre 15 minutes et 1 heure. « Pendant la pratique, et selon sa durée et la formation du professeur), vous allez être guidé dans différentes étapes (scan corporel, respiration, images et symboles…) qui vont permettre de détendre le mental. Le scan corporel appelé « rotation de la conscience dans les parties du corps » en Yoga Nidra va par exemple changer l’activité au niveau du cortex moteur. Tout est codifié de façon précise pour que votre relaxation soit totale », avance la professeure spécialisée dans la gestion des hormones et la relaxation profonde. 

« Si vous avez du mal à dormir, il est important d’en parler à votre médecin »

Quels sont les bienfaits de la méthode NSDR ?

Les études menées par le Professeur Andrew Huberman à l’Université de Stanford ont montré que la pratique du NSDR produit des bienfaits immédiats. « Après une séance, les taux de cortisol (hormone du stress) baissent instantanément, et les niveaux de dopamine sont reconstitués« , souligne Marine Baaklini. Selon elle, en plus de soulager l’insomnie et les troubles du sommeil, la pratiquer permet une meilleure gestion de la douleur, des émotions et des événements de la vie en général. Les bienfaits sont aussi visibles sur le stress pendant la grossesse chez la femme enceinte avec une baisse de la transmission des hormones du stress au fœtus. Pratiquer le NSDR aurait également des effets positifs sur la réduction de la pression sanguine et de l’anxiété chez les personnes ayant de l’hypertension. « Il peut aussi stimuler la concentration« , complète Catherine Hallisey. 

Quels sont les dangers et les contre-indications de la méthode NSDR ? 

Les deux spécialistes sont catégoriques : tout le monde peut pratiquer le NSDR. Marine Baaklini souhaite néanmoins apporter des précisions. « Chez la femme enceinte, la posture de shavasana n’est pas recommandée, car elle peut comprimer la veine cave – il vaut mieux que la pratique soit faite allongée sur le côté gauche du corps. Chez les personnes atteintes de troubles psychiques, il ne vaut mieux pas pratiquer lorsque celles-ci ont un épisode de crise tandis que chez les enfants, il est essentiel d’attendre qu’ils aient 4 ou 5 ans, en fonction de leur maturité et réceptivité« , prévient-elle.

De son côté, la psychologue Catherine Hallissey préconise de ne pas utiliser cette méthode pour compenser de mauvaises habitudes de sommeil. « Si vous avez du mal à dormir, il est important d’en parler à votre médecin« , suggère-t-elle. 

Merci à Marine Baaklini, professeure de Yoga et à Catherine Hallissey, psychologue.


Source : JDF Santé