
La fin de vie est une période déchirante généralement marquée par une dégradation progressive de la santé. Elle peut durer quelques jours, semaines ou mois, parfois plus, selon la situation médicale et personnelle. C’est souvent le moment pour la personne de faire « un bilan de vie », de se réconcilier avec ses proches, de demander « pardon » ou encore de faire la paix avec elle-même. Aussi, beaucoup de personnes repensent à leur existence, à leurs choix, leurs réussites ou leurs regrets et en découlent des émotions très fortes.
« Parmi les patients que j’accompagne jusqu’à leur fin de vie, nombreux sont ceux qui me disent ne pas avoir assez profité des petites choses de la vie, comme le fait de pouvoir marcher, de pouvoir voir, ce qui n’est pas le cas de tout le monde, de pouvoir sentir le soleil sur sa peau, confie Julie McFadden, infirmière en soins palliatifs en Californie et fondatrice d’une chaîne YouTube dédiée à la thématique de la mort.
« Mais le plus grand regret que les personnes mourantes me partagent, c’est : j’aurais dû mieux apprécier ma santé et aimer mon corps tel qu’il était, quand il fonctionnait« , révèle-t-elle sur le podcast Disruptors animé par Rob Moore. La santé est souvent perçue comme un acquis, un « fond de toile » sur lequel on construit sa vie. Quand on est en bonne santé, on peut passer beaucoup de temps à vouloir plus d’argent, plus d’amour, plus de reconnaissance… Mais lorsque la santé commence à se fragiliser, ces choses perdent de leur importance et on se rend compte à quel point le simple fait de se mouvoir librement, marcher, respirer sans douleur, manger avec appétit, dormir, sont précieux. « Par extension, les gens regrettent souvent d’avoir repoussé leur retraite, ils disent qu’ils auraient préféré ne pas avoir à travailler toute leur vie et attendre la retraite pour faire réellement ce qui les animait« , poursuit-elle.
Alors avant qu’il ne soit trop tard, l’infirmière en soins palliatifs insiste sur la gratitude de la vie et la conscience du présent. « Autant que possible, ne prenez pas votre vitalité pour acquise. Vivez pendant que vous êtes vivants, remerciez votre corps », insiste-t-elle. Lorsque le stress et les aléas de la vie nous propulsent dans une routine automatique, il faut penser à se reconnecter à ce qui est « bon ici et maintenant », à regarder la vie avec des yeux nouveaux, curieux, et à valoriser les petits riens.
Source : JDF Santé