Myomectomie : convalescence, risques, pourquoi ?

Qu’est-ce qu’une myomectomie ?

La myomectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer un ou plusieurs fibromes utérins tout en préservant l’utérus. Cela permet donc de conserver la possibilité d’une grossesse ultérieure. Il s’agit d’une opération assez fréquente et banale qui peut être réalisée de trois manières différentes (hystéroscopie, cœlioscopie ou laparotomie) en fonction de l’âge de la patiente, des caractéristiques du fibrome, de sa taille, de sa localisation, et de la symptomatologie associée.

Quelles sont les indications d’une myomectomie ?

« Si la myomectomie est une opération très efficace, elle n’est pas anodine et expose à des complications. D’où l’importance de bien expliquer à la patiente les enjeux de l’intervention, pose d’emblée le Pr Xavier Carcopino, Chef du service de Chirurgie Gynécologique de l’Hôpital Nord à Marseille. Le fibrome est une tumeur bénigne de l’utérus extrêmement fréquente qui ne nécessite pas forcément de traitement, seuls les fibromes symptomatiques (qui provoquent des douleurs, des règles hémorragiques, des saignements en dehors des règles ou qui viennent comprimer d’autres organes) et responsables de complications vont être traités et/ou opérés. Le choix de la voie d’abord dépend essentiellement du type de fibrome, de sa localisation, de sa taille et de ses caractéristiques ».

Comment se passe une myomectomie par hystéroscopie ?

Cette technique est adaptée aux fibromes intracavitaires ou sous-muqueux, c’est-à-dire qui se développent à l’intérieur de l’utérus et qui peuvent être responsables de problèmes hémorragiques tels que saignements en dehors des règles ou règles hémorragiques, parfois les deux. Le chirurgien gynécologue introduit une petite caméra dans l’utérus sous anesthésie locale ou générale afin de réséquer le fibrome à l’aide d’une petite anse électrique. Il est également possible de détruire le fibrome en le vaporisant avec une énergie électrique qui va le brûler.

Comment se passe une myomectomie par laparotomie ?

Les fibromes que l’on va opérer par laparotomie sont ceux qui sont très volumineux qui se développent à l’extérieur de l’utérus. « Ce sont des fibromes sous-séreux ou interstitiels situés dans le muscle utérin et qui eux, sont plutôt responsables de douleurs, de pesanteur, de gonflement de l’abdomen ou de compression des organes avoisinants. Par exemple, un fibrome qui comprime la vessie va entraîner des envies d’uriner plus fréquentes. En revanche, ces fibromes ne provoquent pas de troubles hémorragiques puisqu’ils ne sont pas situés dans la cavité utérine. Cette intervention consiste à ouvrir l’abdomen pour retirer les fibromes utérins », développe le chirurgien gynécologue.

Combien de temps de convalescence après une myomectomie ? 

Le temps de convalescence dépend essentiellement de la technique chirurgicale. L’avantage majeur de l’hystéroscopie, c’est que l’on passe entièrement par les voies naturelles, il n’y a pas de cicatrice et c’est une opération dont on se remet extrêmement vite. « Hormis quelques petits saignements et douleurs abdomino-pelviennes, la femme est rapidement rétablie. En revanche, le temps de convalescence est plus long en cas de laparotomie ou de cœlioscopie, il faut compter deux à trois semaines pour reprendre le cours de sa vie après une coelioscopie et un mois après une laparotomie », indique le spécialiste.

Quels sont les complications et risques post-opératoires ?

Outre les complications liées à l’anesthésie, les autres complications sont liées à la voie d’abord. « La complication la plus redoutée de l’hystéroscopie opératoire est la perforation : en faisant la résection du fibrome, le chirurgien gynécologue va trop loin, fait un trou dans l’utérus et rentre dans la cavité abdominale. Il existe aussi un risque exceptionnel d’hémorragie et de devoir avoir recours à l’hystérectomie en urgence. Dans certains cas, il n’est pas possible d’effectuer la résection du fibrome en un etemps comme on l’espérait et il est nécessaire d’y retourner », explique le Pr Xavier Carcopino. Concernant la cœlioscopie et la laparotomie, les complications de la chirurgie peuvent comporter une infection, un accident thrombo-embolique ou la plaie d’un organe voisin. La myomectomie fragilise l’utérus en créant une cicatrice sur sa paroi, au même titre que le ferait une césarienne. Cet utérus cicatriciel peut être à l’origine d’une rupture utérine lors d’une prochaine grossesse : sous l’action des contractions utérines, l’utérus finit par se déchirer sur le point de fragilité qui est la cicatrice. Même si ce risque est faible (1%), il existe. C’est la raison pour laquelle il est habituel de recommander un délai de cicatrisation d’un an avant une autre grossesse.

Que manger après une myomectomie ?

À l’issue de l’intervention, il est possible de manger ce que l’on souhaite.

Peut-on faire l’amour après une myomectomie ?

La myomectomie par hystéroscopie peut provoquer de petits saignements pendant quelques jours. Tant que cela saigne, ce ne n’est pas très confortable. « La laparotomie et la cœlioscopie ne présentent pas de réelles contre-indications mais la période post-opératoire est généralement peu propice aux rapports sexuels« , remarque le chirurgien gynécologue.

Merci au Pr Xavier Carcopino, Chef du service de Chirurgie Gynécologique de l’Hôpital Nord à Marseille.


Source : JDF Santé