Méningite : tout savoir sur l'inflammation des méninges (cerveau)

Définition : qu’est-ce qu’une méningite ?

La méningite correspond à l’inflammation des membranes enveloppant le système nerveux central (SNC) appelées « méninges« . Elle est le plus souvent d’origine infectieuse (bactérienne, virale ou fongique) et entraîne de manière commune une fièvre, des maux de tête et des signes neurologiques. Il existe deux grands types de méningites infectieuses : des méningites virales, bénignes le plus souvent, et bactériennes (causées par une bactérie), plus dangereuses et qui doivent être soignées d’urgence. Les méningites bactériennes dues au méningocoque Neisseria meningitidis imposent un traitement de l’entourage du patient en raison de sa nature contagieuse. La méningite touche surtout les enfants et les jeunes adultes.

Schéma d'une méningite provoquée par des bactéries
Schéma d’une méningite provoquée par des bactéries © 123rf/JournaldesFemmes

Qu’est-ce qu’une méningite bactérienne ?

La méningite bactérienne est causée par une bactérie. Forme la plus grave, elle nécessite une prise en charge urgente. Plusieurs bactéries peuvent être en cause : Neisseria meningitidis (méningite à méningocoque) ; Streptococcus pneumoniae (méningite à pneumocoque) ; bacille de Koch (méningite tuberculeuse). D’autres bactéries peuvent être impliquées dans les méningites bactériennes, qui représentent environ 10% des cas de méningite en France : haemophilus influenzae (chez le nourrisson), Streptocoque B, Escherichia coli, Listeria monocytogenes (chez l’enfant) et staphylocoque doré (le plus souvent dans le cadre d’une infection contractée en milieu hospitalier, après un geste opératoire notamment).

Qu’est-ce qu’une méningite à méningocoque ?

C’est une méningite bactérienne causée par une bactérie qui se transmet par l’inhalation de gouttelettes de salive projetées dans l’air par le nez et la gorge d’une personne infectée. La contamination nécessite donc un contact rapproché avec une personne porteuse. Il existe plusieurs types de méningocoques : les plus fréquents en France sont les méningocoques de groupe B (50%), C (10-15%), W (10-20%) et Y (10-15%). La méningite à méningocoques est une pathologie grave nécessitant une prise en charge d’urgence dont le diagnostic peut être fatal (10% des cas). L’incidence en France est d’un cas pour 100 000 habitants. Survenant généralement entre le début de l’hiver et du printemps, cette infection touche surtout les enfants et les adolescents. Sa période d’incubation dure entre 2 et 10 jours, la moyenne étant de 4 jours.

Qu’est-ce qu’une méningite à pneumocoque ?

Elle est liée à une bactérie dénommée Streptococcus pneumoniae. Le mode de contamination est similaire à celui de la méningite à méningocoques, sachant que la bactérie peut également être transmise par contact avec des objets souillés par des sécrétions respiratoires, ou après un traumatisme crânien ou une intervention ORL. Elle est plus courante en hiver et au printemps, et touche plus particulièrement les bébés et les personnes âgées.

Qu’est-ce qu’une méningite tuberculeuse ?

C’est une méningite bactérienne provoquée par le bacille de Koch, la même bactérie que la tuberculose. Il est transmis par voie aérienne, via les gouttelettes contaminées qui sont en suspension dans l’air expiré par les malades, en particulier lors de la toux.

Qu’est-ce qu’une méningite virale ?

La méningite virale correspond à une inflammation des méninges provoquée par un virus. Les méningites virales, beaucoup plus fréquentes, sont bénignes et d’évolution spontanément favorable. De nombreux virus sont en cause : entérovirus, adénovirus et mononucléose infectieuse, rougeole, rubéole, varicelle, etc. Le traitement est essentiellement symptomatique (antalgique).

Qu’est-ce qu’une méningite herpétique ?

Cette méningite virale provoquée par le virus Herpès Simplex (HSV) peut être particulièrement sévère et provoquer des hallucinations et un comportement agressif. La ponction lombaire permet d’étudier le liquide céphalo-rachidien et d’identifier le virus. Une tomodensitométrie cérébrale et un électroencéphalogramme peuvent être indiqués. L’aciclovir est le traitement antiviral de premier choix.

Qu’est-ce qu’une méningite lymphocytaire ?

Appelée également « méningite aiguë curable » ou « maladie d’Armstrong », elle est le plus souvent due à une infection par le virus des oreillons ou un adénovirus. Pour la majorité des individus, l’évolution est bénigne sans traitement. Il s’agit d’une infection transmise par certains animaux (les rongeurs en particulier). L’homme se contamine à la suite de prises alimentaires, ou après inhalation de poussières, qui contiennent des déjections de souris ou de hamsters infectées. L’incubation de la maladie, dure entre une à trois semaines.

Qu’est-ce qu’une méningite fongique ?

Causée par un champignon, elle est moins fréquente mais très sévère. Le principal champignon à l’origine de ce type de méningites est Cryptococcus neoformans, en particulier chez les patients atteints de sida. D’autres champignons peuvent être à l’origine de méningites comme le Candida chez les patients immunodéprimés ou les nouveau-nés. Plus rarement en France métropolitaine, on trouve des champignons tels que Histoplasma capsulatum ou Coccidioides immitis.

Qu’est-ce qu’une méningite foudroyante ?

Dans sa forme la plus grave, qualifiée de foudroyante, la méningite peut être mortelle. L’inflammation est le plus souvent d’origine bactérienne, majoritairement à méningocoque. Les moins de 5 ans représentent 38% des cas, puis la maladie décroit avant de connaître un nouveau pic d’incidence entre 14 et 20 ans. Le tableau est typiquement celui d’un enfant jeune, qui présente des signes cliniques de méningisme avec des maux de tête, une forte fièvre, une nuque raide et douloureuse, une difficulté à supporter la lumière appelée photophobie ou les sons, appelée phonophobie. Rapidement, peut apparaître sur la peau un purpura dit fulminans de par sa rapidité d’installation, caractérisé par des taches rouges sombres ne disparaissant pas lorsqu’une pression est exercée dessus. Dans ce cas, le SAMU doit être contacté pour mise en place d’un traitement en urgence à base d’antibiotiques. La méningite foudroyante peut être mortelle, mais prise en charge tôt, une guérison sans séquelle est possible.

Quels sont les symptômes de la méningite ?

symptômes de la méningite bactérienne
Symptômes de la méningite © 123RF- designua

Les symptômes communs de la méningite virale ou bactérienne sont :

  • une fièvre,
  • des maux de tête violents,
  • une raideur dans la nuque,
  • une sensibilité excessive de la lumière,
  • des vomissements,
  • une limitation de l’élévation des membres inférieurs (signe de Kernig)
  • une flexion involontaire des membres inférieurs à la flexion forcée de la nuque (signe de la nuque de Brudzinski).
  • Dans les formes sévères, des taches nécrotiques (bleues) ou purpuriques (rouges ne s’effaçant pas à la pression) s’étendent progressivement sur tout le corps.

La présence d’un purpura nécrotique (lésion hémorragique cutanée manifestée par des taches sur la peau de pigmentation pourpre ou violacée), d’une fièvre mal supportée, de troubles respiratoires, d’une photophobie, d’un malaise général, d’une confusion, d’une agitation, de convulsions, ou de troubles de la conscience (syndrome encéphalitique) doivent alerter et nécessitent une prise en charge en urgence. « Même si la plupart des cas de méningites sont causés par des virus et sont donc bénins, en cas de raideur de la nuque associée a une fièvre, une photophobie et des vomissements, il est important de consulter son médecin traitant ou le service des urgences le plus proche pour décider du traitement le plus rapidement possible«  recommande le Dr Claire Lewandowski, spécialisée en médecine générale.

Qu’est-ce qui cause la méningite ?

Différents agents infectieux sont impliqués dans les méningites. L’inflammation peut avoir pour origine un virus, il s’agit dans ce cas du type de méningite le plus répandu (environ 70% des cas de méningites), généralement bénigne, à caractère saisonnier. Une bactérie peut être en cause: ce type de méningite est moins fréquent mais potentiellement plus sévère, pouvant engager le pronostic vital. Les méningites bactériennes peuvent être associées à des signes neurologiques identiques aux encéphalites, elles sont alors désignées sous le terme de  » méningo-encéphalite « . Un parasite ou un champignon peuvent être en cause dans de très rares cas.

La méningite est-elle contagieuse ?

Dans la plupart des cas (infection virale et bactérienne), le mode de contamination se fait par un contact direct avec de la salive, des expectorations, du mucus nasal ou des excréments. C’est le cas par exemple chez les nourrissons et les jeunes enfants qui mettent les jouets dans leur bouche ou partagent leurs couverts. Les contacts intimes, tels que le baiser, peuvent également répandre le germe. On peut aussi le contracter en touchant un objet manipulé par une personne infectée avant de se frotter le nez, la bouche ou les yeux. La vie en communauté, et espaces confinés, favorisent la transmission.

Quels examens confirment le diagnostic de méningite ?

En cas de suspicion de méningite, une consultation en urgence doit être faite auprès du médecin traitant ou des Urgences. La présence d’un symptôme de complication peut nécessiter une prise en charge hospitalière avec la réalisation d’une ponction lombaire (prélèvement de liquide céphalo-rachidien). L’analyse de ce liquide en laboratoire (aspect, nombre et type de cellules, biochimie, examen bactériologique direct et culture) pourra confirmer la méningite et déterminer le germe en cause. Dans certains cas, un scanner peut être réalisé avant la ponction. Parallèlement, une prise de sang sera faite et mise en culture.

Quels sont les traitements de la méningite ?

Le traitement de la méningite dépend du germe en cause.

  • En cas d’infection virale, seul un traitement antalgique et antipyrétique est nécessaire (sauf pour la méningite herpétique qui nécessite un traitement antiviral de type aciclovir en raison du risque de complication).
  • En cas d’infection bactérienne, le traitement antibiotique doit être administré le plus rapidement possible. Si un purpura est associé au syndrome méningé, des antibiotiques sont donnés avant même les résultats de la ponction lombaire, parfois même avant sa réalisation si la ponction ne peut pas être pratiquée dans un délai suffisant. En cas de signes gravité, ils seront donnés après la prise de sang et avant la ponction. Dans les autres cas, l’analyse du liquide céphalo-rachidien est nécessaire pour savoir si les antibiotiques sont nécessaires. Des corticoïdes peuvent également être prescrits en fonction des cas.

En cas de méningite à méningocoques, l’entourage du malade et toutes les personnes ayant été en contact plus ou moins rapproché dans les 10 jours précédant l’hospitalisation doivent également subir une antibiothérapie à visée préventive.

Quelles sont les séquelles après une méningite ?

En général, la méningite virale évolue spontanément vers la guérison entre 3 et 8 jours. Contrairement à la méningite d’origine bactérienne, la méningite virale n’entraîne normalement pas de séquelles. Cela dit, des troubles de la vision et de l’audition ainsi qu’une paralysie peuvent survenir dans certains cas. En revanche, si la méningite bactérienne est prise en charge trop tardivement, les risques de séquelles invalidantes sont estimés à 10-20% selon Santé Publique France. Ces séquelles incluent les troubles de la vision (voire la cécité), une perte d’audition, des troubles de langage et de la mémoire, convulsions, paralysie.

Vaccin contre la méningite

En France, plusieurs types de vaccins contre les méningocoques sont disponibles. 

  • La vaccination contre le méningocoque C est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018.
  • Depuis avril 2022, la vaccination contre le méningocoque B est recommandée et prise en charge par l’Assurance maladie pour l’ensemble des nourrissons.
  • La vaccination contre les méningocoques est aussi recommandée pour les personnes porteuses de certaines maladies, pour les professionnels exposés, et pour se rendre dans certains pays.


Source : JDF Santé