Méningiome sous progestatif : l'ANSM crée un comité pour évaluer les risques

Colprone®, Estima®, Climodiene®… Utilisés pour traiter l’endométriose, les fibromes, les règles longues et/ou abondantes, les troubles du cycle ou encore la ménopause, les progestatifs sont dans le viseur des autorités sanitaires françaises qui veulent faire le point sur un possible risque de méningiome (tumeur des membranes (les méninges) qui entourent le cerveau). Un risque de méningiome est déjà associé à l’utilisation d’acétate de nomegestrol (Lutényl®), d’acétate de chlormadinone (Lutéran®) et d’acétate de cyprotérone (Androcur®) ce qui a conduit l’Agence du médicament (ANSM) à émettre plusieurs recommandations à destination des patient(e)s concernés en France, depuis 2019. Mais ce risque « ne peut pas être exclu avec les autres progestatifs » informe l’ANSM le 20 janvier. « Des signalements de méningiomes chez des personnes traitées par progestatif seul ont été rapportés«  annonce-t-elle. Le 13 janvier, l’ANSM a créé un comité scientifique temporaire (12 mois) « Progestatifs et risque de méningiome » composé de représentants d’associations de patients et de professionnels de santé chargé d’émettre « un avis sur les conditions d’utilisation des progestatifs au regard du risque de méningiome, afin que les personnes pour lesquelles ces traitements sont justifiés puissent continuer à en bénéficier dans des conditions sécurisées« 

Quels sont les progestatifs commercialisés en France ?

Médicament Progestatif présent et son dosage
Climodiene, Misolfa, Oedien, Qlaira, Visanne et génériques dienogest – 2 mg
Climaston et Duphaston dydrogesterone – 10 mg
Colprone médrogestone – 5 mg
Estima 100 mg, Progestan 100 mg, Utrogestan 100 mg et génériques progesterone – 100 mg
Estima 200 mg, Progestan 200 mg, Utrogestan 200 mg et génériques progesterone – 200 mg 

Que faire si on est sous progestatif ?

Pour l’instant, aucune recommandation n’a été émise par l’Agence du médicament en dehors des patients traités par Lutéran®, Lutényl® et Androcur®. Il ne faut pas arrêter son traitement sans avis médical. Les recommandations qui découleront du Comité scientifique temporaire « seront publiées et diffusées dans l’attente des résultats de nouvelles études épidémiologiques qui permettront de démontrer ou d’infirmer le risque de méningiome » précise l’ANSM.

Un méningiome est une tumeur des membranes qui entourent le cerveau : les méningesDans l’immense majorité des cas, ces tumeurs ne sont pas cancéreuses mais sont susceptibles d’être à l’origine de troubles graves et de nécessiter alors une intervention chirurgicale lourde et à risque. Les symptômes évocateurs d’un méningiome cérébral sont : maux de tête fréquents, troubles de la vision, du langage ou de l’audition, vertiges, troubles de la mémoire… En cas de doute, consultez votre médecin pour lui parler de vos symptômes.

Source : Risque de méningiome et progestatifs : l’ANSM réunit un nouveau comité d’experts patients et professionnels de santé, ANSM, 20 janvier 2023.


Source : JDF Santé