Même à faible dose, ce médicament qu'on a tous chez nous augmenterait le risque d'anémie

Pâleur, fatigueL’anémie peut survenir n’importe quand. Elle correspond à une baisse du taux d’hémoglobine dans le sang entraînant un déficit d’apport en oxygène aux tissus puisque c’est l’hémoglobine qui en est le transporteur. On estime que 30% des personnes âgées de 75 ans ou plus dans le monde sont anémiques, rappellent des chercheurs de l’Université Monash dans Annals of Internal Medicine le 20 juin, L’anémie chez les personnes âgées est le plus souvent attribuée à une carence en fer, des comorbidités médicales et/ou une inflammation (maladies chroniques). La cause est inconnue dans environ un tiers des cas. Selon les scientifiques australiens, elle pourrait être médicamenteuse.

Ils ont suivi 19 114 personnes âgées de 70 ans et plus, en bonne santé, en Australie et aux Etats-Unis. Ils les ont séparées en deux groupes : un prenait 100 mg d’aspirine tous les jours, l’autre recevait un placebo. L’aspirine (acide acétylsalicylique), délivré sans ordonnance, est le médicament le plus consommé au monde pour soulager la fièvre, les courbatures ou les maux de tête. La concentration d’hémoglobine a été mesurée annuellement chez tous les participants. La ferritine a été mesurée au départ et 3 ans après. 

Résultat : le risque de développer une anémie s’est avéré être 20% plus élevé dans le groupe aspirine que dans le groupe placebo. L’incidence de l’anémie dans le groupe aspirine était de 51 cas/1000 contre 43/1000 dans le groupe placebo. Les concentrations d’hémoglobine ont diminué davantage chez les volontaires prenant de l’aspirine. De même, leur taux de ferritine a subi une « baisse globale plus importante de 11,5 % par rapport au groupe placebo » lors de la mesure à la troisième année. « L’aspirine à faible dose a augmenté l’anémie et diminué la ferritine chez les personnes âgées par ailleurs en bonne santé, indépendamment des saignements. Une surveillance périodique de l’hémoglobine doit être envisagée chez les personnes âgées sous aspirine » ont conclu les auteurs de l’étude.


Source : JDF Santé