La goutte est un rhumatisme qui évolue par crises inflammatoires récidivantes entraînant des déformations des articulations. La maladie de la goutte touche près de 600 000 personnes en France. Quelles sont les causes d’une crise de goutte ? Comment prévenir et soulager cette affection ?
Qu’est-ce que la maladie de la goutte ?
La goutte est une maladie due à l’augmentation d’acide urique dans le sang (on parle d’hyperuricémie). L’acide urique est un déchet qui résulte de la dégradation des purines, normalement évacués dans les urines. Au-dessus de 60 mg/L, l’organisme ne parvient plus à l’éliminer et l’acide urique forme des cristaux qui se déposent dans et autour des articulations, provoquant une réaction inflammatoire et des crises chroniques très douloureuses. La maladie touche le plus souvent les hommes dès l’âge de 30 ans, mais aussi les femmes après la ménopause (entre 55 et 60 ans en moyenne). Tous les sujets ayant une hyperuricémie ne feront pas la goutte.
Quels sont les symptômes d’une crise de goutte ?
La goutte est un rhumatisme qui évolue par crises. Elle provoque des douleurs brutales et intenses au niveau d’une ou plusieurs articulations, qui surviennent souvent la nuit. Le simple contact des draps peut devenir insupportable par exemple. L’articulation apparaît rouge et enflée ; la douleur peut s’accompagner de fièvre et de frissons. Le gros orteil est le plus fréquemment touché (dans 70 % des premières crises de goutte), mais la cheville, le poignet, la main, le genou ou le coude peuvent également être concernés.
Quelles sont les causes de la maladie de la goutte ?
La goutte est provoquée par une augmentation d’acide urique dans le sang, due à un défaut de son élimination par les reins. Des antécédents familiaux de goutte, de même qu’une surcharge pondérale ou une hypertension artérielle peuvent favoriser l’apparition de la maladie. Certains médicaments peuvent également rendre l’élimination rénale de l’acide urique plus difficile. Par ailleurs, la consommation d’aliments riches en protéines animales, de bière, d’alcools forts et de boissons sucrées (sodas, jus de fruits) entraîne une production accrue d’acide urique.
Comment est-elle diagnostiquée ?
L’interrogatoire et l’examen de la personne atteinte permettent en général d’évoquer le diagnostic de goutte. La présence de facteurs de risque : surcharge pondérale, hypertension artérielle, antécédents familiaux de goutte… Lorsque le patient a des crises récurrentes typiques des crises de goutte, avec hyperuricémie, il est raisonnable d’établir un diagnostic clinique. En dehors des symptômes cliniques, une analyse de sang et/ou un dosage de l’acide urique contenu dans les urines (dosage urinaire) permettent généralement de confirmer le diagnostic. Par ailleurs, le diagnostic de la goutte peut être confirmé par la présence de micro-cristaux d’acide urique au niveau du liquide synovial ou un tophus (cristaux d’urate dans les zones sous-cutanées). Entre les périodes de crise, la Ligue européenne contre le rhumatisme (Eular) indique que l’identification de micro-cristaux d’acide urique au niveau des articulations asymptomatiques peut permettre un diagnostic. Le patient peut être affecté à la fois par la goutte et une arthrite septique. L’Eular recommande de faire une coloration de Gram et des cultures, même en cas d’identification de cristaux d’acide. La réciproque est également valable (il faut rechercher les cristaux en cas d’arthrite inflammatoire).
Quand consulter ?
Une articulation rouge et gonflée nécessite toujours une consultation médicale. En effet, si le diagnostic de goutte n’est pas confirmé, cela peut aussi être le signe d’une infection sous-cutanée ou articulaire qu’il faut traiter en urgence.
Quels sont les traitements pour soulager une crise de goutte ?
La goutte est une maladie de surcharge qui se manifeste par des crises. Il s’agit d’épisodes d’inflammation articulaire très aiguës dues aux microcristaux (dépôts) s’observant sous la peau à l’oreille par exemple ou autour des articulations et tendons. Un traitement continu par des médicaments abaissant l’acide urique (médicaments hypouricémiants : allopurinol, bénémide…) à un certain niveau permet la fonte des cristaux, leur disparition et donc une disparition des crises. On « guérit’ de la goutte en maintenant ces médicaments. Ce traitement est continu et doit donc être maintenu la vie entière. Son arrêt déclenche de nouvelles crises car les cristaux se reforment. En plus des médicaments, une crise de goutte est contrée par :
- le repos de l’articulation atteinte
- l’application locale de glace
- la prise d’un anti-inflammatoire ou de colchicine pour soulager les douleurs
- une crise aiguë peut être traitée en réalisant une ponction articulaire ou via l’injection de corticoïdes.
- un régime alimentaire contenant moins d’aliments riches en protéines animales (surtout la viande rouge et les abats), plus de produits laitiers et de légumes, puis 2 à 3 litres d’eau par jour.
- une perte de poids progressive et équilibrée réduit les crises de goutte chez une personne en surcharge.
Quelle alimentation permet de réduire les crises de goutte ?
La prise en charge de la maladie de la goutte passe obligatoirement par une alimentation spécifique limitant les aliments riches en acide urique ainsi que ceux qui stimulent la production d’acide urique et favorisant par contre les aliments accélérant l’élimination rénale de l’acide urique (eaux riches en hydrogénocarbonates (Vichy, St Yorre, Badoit…), aliments riches en vitamine C…).
Comment évoluent les crises de goutte ?
Les crises de goutte, qui durent plusieurs jours, se répètent à intervalles de quelques semaines à plusieurs années. Leur fréquence et leur durée tendent à augmenter au fil de l’évolution de la maladie, de même que le nombre de zones concernées. Après quelques années, de petits nodules non douloureux (des tophi) peuvent apparaître sous la peau. Dans certains cas, la goutte peut également se manifester par des calculs rénaux.
Source : Quelle alimentation pour la goutte ? Cédric Ménard, Books on Demand Editions, 2017
Source : JDF Santé