La leucémie myéloïde est une maladie du sang qui touche les globules blancs. Cette pathologie représente environ 20% des leucémies de l’adulte. En France 8 000 personnes par an sont atteintes, avec une découverte de 700 nouveaux cas. La forme chronique de la maladie touche principalement les adultes âgés de plus de 50 ans, avec une prédominance masculine. Le nombre de cas est en augmentation, compte-tenu du vieillissement général de la population. La proportion de personnes atteintes dans la population mondiale est de 1 à 2 cas pour 100 000 personnes. Quelle est la différence entre la leucémie myéloïde chronique et aiguë ? Quels sont les symptômes et leur évolution ? Quels sont les traitements et le taux de survie ?
Définition : c’est quoi une leucémie myéloïde ?
La leucémie signifie excès de globules blancs dans le sang. « Le terme « myéloïde », par opposition à lymphoïde, fait référence aux cellules du lignage myéloïde. La leucémie myéloïde est une maladie du sang qui touche les globules blancs dont la principale fonction est de nous défendre contre les infections et notamment les bactéries et les champignons » indique le Dr Christophe Willekens, hématologue. La leucémie myéloïde se caractérise par la prolifération incontrôlée dans la moelle osseuse de cellules souches hématopoïétiques qui sont à l’origine des globules blancs. Cette fabrication excessive entraîne une augmentation anormale de globules blancs non fonctionnels dans la moelle osseuse et le sang. Les globules blancs, ne parvenant pas à arriver à maturité, contribuent à l’affaiblissement du système immunitaire. La leucémie myéloïde aiguë est une forme agressive.
Différence entre la leucémie myéloïde aiguë et chronique
Les types de leucémies sont multiples, il est important de distinguer leurs caractéristiques. « La leucémie myéloïde chronique est une maladie qui se développe lentement, sur plusieurs années, au niveau de la moëlle osseuse. La leucémie myéloïde aiguë est une maladie à manifestation plus rapide dont le pronostic vital est engagé à court terme. Une leucémie myéloïde chronique peut se transformer en type aiguë après plusieurs années. La leucémie myéloïde aiguë est généralement découverte brutalement et la prise en charge doit être rapide. La prise en charge de la leucémie myéloïde chronique est moins agressive » détaille le Dr Willekens.
A quel âge peut-on développer une leucémie myéloïde ?
La maladie touche plutôt des sujets âgés, « la médiane d’âge se situe autour de 70 ans » note l’hématologue.
Quels sont les symptômes de la leucémie myéloïde ?
« La maladie est souvent découverte de manière fortuite lors d’un bilan de contrôle. Des anomalies sur la prise de sang en lien avec une anémie (baisse du taux d’hémoglobine) seront observées. L’anémie se manifeste par une fatigue, un essoufflement à l’effort et une pâleur. Il est également possible de saigner sans traumatisme au niveau du nez, des gencives ou des muqueuses. Le malade est plus sujets aux infections par manque de globules blancs fonctionnels » rappelle notre expert.
Quelle est l’évolution d’une leucémie myéloïde ?
Tout dépend du type de leucémie mais dans le cas d’une leucémie myéloïde chronique, on observe 3 phases :
► Une phase chronique durant laquelle les globules blancs sains et les plaquettes sont encore fonctionnels.
► Une phase d’accélération au cours de laquelle le nombre de globules blancs et de cellules immatures augmente dans le sang, avec apparition des premiers symptômes.
► Une phase de transformation aiguë blastique durant laquelle plus d’un tiers des cellules sanguines et de la moelle sont immatures (blastes). A ce dernier stade et en l’absence de traitement, l’espérance de vie est de 3 à 6 mois.
Comment diagnostiquer une leucémie myéloïde ?
« Le diagnostic de leucémie myéloïde est fait par une analyse du sang et un myélogramme, réalisé par le biais d’une ponction de moelle osseuse, associées à des analyses génétiques« indique notre interlocuteur.
Qu’est-ce qui provoque la leucémie myéloïde ?
« Dans la grande majorité des cas, on ne retrouve pas de facteurs causaux mais on sait qu’une exposition à de la chimiothérapie ou radiothérapie dans le cadre d’un traitement contre le cancer ou une exposition à des radiations nucléaires peuvent favoriser le risque de développer une leucémie myéloïde » poursuit notre expert. Par ailleurs, on observe des prédispositions génétiques. « Ces anomalies génétiques, découvertes récemment, peuvent se transmettre de génération en génération » ajoute le Dr Willekens.
Sans traitement, l’espérance de vie est de 5 ans.
Traitements : comment guérir une leucémie myéloïde ?
Le traitement de la leucémie myéloïde doit prendre en compte les caractéristiques génétiques et celles du patient (âge, activité physique etc). Certaines leucémies myéloïdes chroniques ne nécessitent qu’une simple surveillance tandis que les formes aiguës peuvent impliquer l’hospitalisation et la réanimation. Le traitement médicamenteux combine chimiothérapies et/ou thérapies ciblées. « Les traitements de la leucémie myéloïde aiguë ont connu de grandes avancées avec principalement l’apparition des thérapies ciblées, médicaments agissant sur les signaux responsables de la croissance des cellules cancéreuses ou leur survie. Le taux de rémission a augmenté. 2 patients sur 3 de plus de 75 ans peuvent être mis en rémission grâce aux traitements à disposition. Ils seront sous traitement en continu et pourront vivre presque normalement » souligne l’hématologue. Pour les patients jeunes ou pouvant le supporter, un traitement plus lourd est envisagé (incluant potentiellement une greffe de moelle osseuse).
Quelle est l’espérance de vie avec une leucémie myéloïde ?
L’impact sur le pronostic vital et la survie du patient dépend du type de leucémie myéloïde. L’espérance et la qualité de vie des sujets atteints de leucémie myéloïde chronique s’est considérablement améliorée avec l’apparition des thérapies ciblées. La phase chronique permet de vivre normalement pendant plusieurs années. En cas de leucémie myéloïde aigue, l’espérance de vie réduit considérablement mais une guérison reste l’objectif en particulier chez les sujets jeunes.
Merci au Dr Christophe Willekens, hématologue à Gustave Roussy.
Source : JDF Santé