Les pailles en carton finalement dangereuses pour la santé ?

La seule bonne raison qui peut nous faire accepter aujourd’hui l’usage des pailles en carton c’est l’environnement (parce qu’il faut reconnaître que les mettre en bouche est assez désagréable). Or selon une étude belge publiée dans le journal Food Additives and Contaminants le 24 août, « les pailles végétales ne sont pas nécessairement biodégradables et l’utilisation de telles pailles contribue potentiellement à l’exposition humaine et environnementale aux PFAS« . Les PFAS pour « poly- and PerFluorAalkyl Substances » en anglais ou « poly-et perfluoroalkyles » en français sont des polluants synthétiques connus pour être potentiellement nocifs pour la faune, les humains et l’environnement. Ils sont utilisés dans les pailles pour les rendre plus hydrofuges c’est-à-dire plus imperméables. En buvant avec de telles pailles, les humains peuvent ingérer une quantité de PFAS.

Les pailles en acier, meilleure alternative ?

Dans leur étude, les chercheurs ont examiné les concentrations de 29 PFAS dans 39 marques différentes de pailles, fabriquées à partir de cinq matériaux : le carton (ou papier), le bambou, le verre, l’acier inoxydable et le plastique. Résultat : « Les PFAS étaient présents dans presque tous les types de pailles, à l’exception de celles en acier inoxydable. Les PFAS ont été plus fréquemment détectés dans les matériaux d’origine végétale, tels que le papier et le bambou. » Les concentrations étaient plus élevées dans les pailles en carton. Selon les auteurs, il est difficile de savoir quelle part de PFAS pouvait avoir été ajoutée intentionnellement au produit ou être naturellement présent. Les plantes cultivées sur des sols contaminés peuvent absorber les PFAS qui peuvent ensuite se retrouver dans les pailles fabriquées à partir de ces plantes.

Des pailles pas si respectueuses de l’environnement

Quoiqu’il en soit, « ces pailles végétales « respectueuses de l’environnement » ne constituent pas nécessairement une alternative plus durable aux pailles en plastique » car tous les matériaux d’origine végétale « en particulier ceux en papier, censés être des produits recyclables, finiront très probablement dans les décharges ou seront incinérés, libérant ainsi les PFAS dans l’environnement« . L’alternative la plus durable semble ainsi être les pailles en acier inoxydable, qui peuvent être réutilisées, ne contiennent pas de PFAS et peuvent être entièrement recyclées. Les chercheurs espèrent maintenant de nouvelles recherches pour évaluer les facteurs favorisant la migration des PFAS dans les aliments et les boissons, ainsi que les risques humains associés.


Source : JDF Santé