Les JAKi, des anti-inflammatoires qui ne doivent plus être prescrits après 65 ans

Restriction d’utilisation de certains médicaments. Les inhibiteurs de Janus Kinase (JAKi), des médicaments anti-inflammatoires indiqués dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme psoriasique, dermatite atopique, pelade, arthrite juvénile idiopathique, rectocolite hémorragique) sont susceptibles d’entraîner des effets indésirables graves comme des troubles cardiovasculaires, des caillots sanguins, des infections graves, des cancers, voire de décès et ils ne doivent plus être prescrits notamment chez les patients de plus de 65 ans, insiste l’Agence du médicament (ANSM) dans un communiqué du 17 avril 2023. Avant de débuter un traitement par JAKi, les médecins prescripteurs (allergologues, cardiologues, rhumatologues, dermatologues, oncologues…) doivent informer les patients de tous les risques qui leurs sont associés.

Noms et liste des anti-inflammatoires JAKi concernés

Ces risques s’appliquent à l’ensemble des JAKi indiqués dans les maladies inflammatoires chroniques :

  • Cibinqo® (abrocitinib)
  • Jyseleca® (filgotinib)
  • Olumiant® (baricitinib)
  • Rinvoq® (upadacitinib)
  • Xeljanz® (tofacitinib)

→ Ne sont pas concernés par cette réévaluation : Jakavi (ruxolitinib) et Inrebic (fédratinib), des JAKi utilisés en hématologie pour le traitement de troubles myéloprolifératifs (maladies tumorales de la moelle osseuse caractérisés par une production en excès de cellules sanguines)

Quelles sont les nouvelles contre-indications des inhibiteurs de Janus Kinase ?

Suite à une réévaluation européenne de ces médicaments lancée par l’Agence européenne des médicaments en février 2022, les JAKi ne doivent plus être utilisés, sauf s’il n’existe pas d’alternative thérapeutique, chez les patients :

  • âgés de 65 ans et plus 
  • fumeurs ou qui ont fumé longtemps 
  • ayant d’autres facteurs de risque cardiovasculaire ou de tumeur maligne.

Quels sont les dangers des inhibiteurs de Janus Kinase ?

Les données d’un essai clinique mené chez des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques et présentant certains facteurs de risque (tabac, antécédents cardiovasculaires…) qui prenaient ces traitements ont mis en évidence :

► Un risque cardiovasculaire accru (ce risque avait déjà été mis en évidence avec Xeljanz (tofacitinib), en comparaison à l’utilisation d’anti-TNF-alpha. en 2021)

► Un risque de caillot sanguin
► Un risque de cancer, notamment de cancer cutané (un examen dermatologique régulier est recommandé pour tous les patients traités)

► Un risque de thromboembolie veineuse

► Un risque d’infections graves

► Un risque de décès

Les notices et les résumés des caractéristiques du produit des JAKi sont progressivement mis à jour avec les nouvelles recommandations et les mises en garde associées.

Source : Inhibiteurs de Janus kinase et traitement des maladies inflammatoires chroniques : restrictions d’utilisation pour diminuer le risque d’effets indésirables graves, ANSM, 17 avril 2023


Source : JDF Santé