« Lorsque l’on se fait piquer par une tique, il y a plus de 95% de chance de n’avoir aucune maladie« , rassure d’emblée le Dr Alice Raffetin, coordonnatrice du Centre de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques, Paris et région Nord. En effet, pour être atteint par la maladie de Lyme, il faut être piqué par une tique porteuse de la bactérie Borrelia. Or, « lorsque l’on se promène dans une zone humide où se trouvent les tiques, seules 15% des tiques sont infectées. »
1. Une tache rouge autour de la piqûre, le premier signe d’alerte
L’érythème migrant est le premier signe visible après une piqûre de tique. Il s’agit d’une atteinte cutanée qui apparaît sur le corps au niveau de la piqûre. Celle-ci prend la forme d‘une tache ovale ou ronde qui peut s’étendre de façon centrifuge pour atteindre jusqu’à 30 cm de diamètre. « Cette lésion ne fait pas mal, n’est pas chaude et ne gratte pas donc elle peut facilement passer inaperçue selon sa localisation. Cette phase apparaît en général une semaine après la piqûre et peut survenir jusqu’à trois mois après« , explique le Dr Alice Raffetin. Il n’y a aucune séquelle après un érythème migrant. En revanche, dans certains cas, « l’érythème migrant peut devenir multiple. Des taches apparaissent alors à plusieurs endroits du corps« , poursuit-elle. Lorsque l’érythème n’est pas traité initialement, la bactérie peut migrer à distance de la piqûre : on parle de formes disséminées.
2. Une petite boule sur le lobe de l’oreille
Le lymphocytome est une petite boule rouge à violacée (nodule) de 1 à 3 cm de diamètre, parfois douloureuse, peut se développer principalement au niveau du lobe de l’oreille, du mamelon ou des testicules.
3. Des lésions rouges sur les doigts ou les orteils
Forme cutanée rare et tardive de la maladie de Lyme, l’acrodermatite chronique atrophiante correspond à une lésion cutanée de l’extrémité d’un membre (main ou pied) le plus souvent, rouge à violacée, plane, compliquée de poussée d’œdème au début, puis d’une atrophie de la peau dans les phases très tardives.
4. De l’arthrite au niveau des articulations
« Lorsque la bactérie est dans le sang, elle peut aller se loger dans plusieurs compartiments du corps, notamment les articulations. La maladie de Lyme atteint principalement les grosses articulations comme le genou. Dans la majorité des cas, celui-ci gonfle énormément mais n’est pas forcément douloureux : c’est typique d’une arthrite de Lyme« , poursuit notre interlocutrice.
5. Une paralysie faciale
La maladie de Lyme peut également présenter des symptômes au niveau du système neurologique comme par exemple, « la radiculite qui a lieu lorsque la bactérie se place au niveau du trajet d’un nerf. Cela engendre des douleurs ressemblant à une sciatique par exemple, survenant principalement la nuit et ne répondant pas au traitement habituel de la sciatique. Ceci doit faire évoquer une neuroborréliose », précise le Dr Alice Raffetin. Autre signe caractéristique : la paralysie faciale qui est parfois accompagnée de vives douleurs au niveau du nerf facial. Celle-ci est réversible grâce à traitement et ne laisse aucune séquelle le plus souvent.
6. Une fièvre modérée
Certains symptômes peuvent être accompagnés de fièvre mais celle-ci n’est souvent pas très élevée. Des maux de tête peuvent également apparaître dès le début des premiers symptômes mais sont souvent liés à la fatigue ou bien lorsqu’une atteinte neurologique existe.
Comment traiter les symptômes typiques de la maladie de Lyme ?
Tous les symptômes de la maladie de Lyme sont traités par antibiotiques. Seule la durée de prise du traitement varie selon le symptôme :
- L’érythème migrant : 10 à 14 jours d’antibiotique
- Le lymphocytome : 21 jours d’antibiotique
- L’acrodermatite chronique atrophiante : 28 jours d’antibiotique
- L’atteinte articulaire : 28 jours d’antibiotique
- L’atteinte neurologique : 14 à 21 jours d’antibiotique.
Malgré les antibiotiques, certains patients peuvent présenter des symptômes post-infectieux comme ça peut être le cas après une infection à Covid ou Chikungunia. « Certains patients présentent des cascades immunitaires qui entraînent des douleurs articulaires chroniques, de la fatigue, des fourmillements et pour autant tous les examens sont normaux. Ces symptômes finissent par disparaître et 99% des patients guérissent malgré le syndrome post-infectieux. On entend parfois dire que la bactérie devient chronique mais cela n’a encore jamais été démontré par la science. Tout l’enjeu de la recherche est de mieux identifier les mécanismes de ces dérégulations afin de soigner le patient le plus précocement possible de ces symptômes post-infectieux« .
Merci au Dr Alice Raffetin, coordonnatrice du Centre de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques, Paris et région Nord.
Source : JDF Santé
