Les 3 symptômes au début de la maladie de Parkinson

On parle de « triade parkinsonienne ».


La maladie de Parkinson détruit les neurones à dopamine dans le cerveau (ceux qui contrôlent notamment les mouvements). Certains signes apparaissent avant que le diagnostic soit établi, ils sont « précurseurs ». Peu caractéristiques, ils n’alertent généralement pas du futur diagnostic mais sont rapportés par les malades après. « La maladie de Parkinson peut être peu symptomatique au début mais dès qu’elle évolue, le patient développe les symptômes associés » souligne le Dr Stéphanie Cantiniaux, neurologue et spécialiste de la maladie de Parkinson. Et d’ajouter que « les symptômes ne diffèrent pas selon le sexe mais selon le stade d’évolution, la forme ou l’âge« . Ainsi « les formes qui débutent plus tardivement, à un âge avancé voient les signes axio s’installer plus précocement et causer plus rapidement des troubles de la marche. Chez un patient plus jeune, la durée d’évolution de la maladie et des signes est plus lente » remarque la neurologue.

Au début, la « triade parkinsonienne » doit alerter

Trois symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson sont utilisés pour poser le diagnostic. On parle, pour les qualifier, de « triade parkinsonienne ». Il s’agit de :

  1. tremblement au repos
  2. lenteur à accomplir les gestes et mouvements (kinésie)
  3. rigidité/raideur des membres ou « syndrome extra-pyramidal »

« Les patients ne présentent pas forcément les 3 signes en même temps, certains ne trembleront même jamais. En général, ils en présentent au moins 2. Le signe le plus caractéristique et le plus gênant étant la lenteur des gestes alternatifs » note le Dr Cantiniaux, neurologue. Les symptômes de la triade parkinsonienne peuvent ne toucher qu’un seul côté du corps. En dehors de ces signes, les patients rencontrent des troubles digestifs comme de la constipation, des nausées ou la sensation d’être barbouillé. « D’autres symptômes peuvent également apparaitre, même s’ils sont plus atypiques, tels que la dystonie d’un membre ou du visage avec par exemple une apraxie des yeux (difficultés à ouvrir les paupières), poursuit la neurologue. On note aussi d’importantes fluctuations de la tension artérielle qui peuvent causer une dystonie neurovégétative (troubles de la vidange de l’estomac). »

Comment évolue ensuite la maladie de Parkinson ?

La maladie évolue en 3 phases :

► Première phase ou « lune de miel » : c’est le stade où le diagnostic étant établi, on prescrit un traitement à la dose qui permet au patient d’être asymptomatique ou presque (signes très légers car bien contrôlés). Le patient vit normalement. Cette phase dure de 18 mois à 6 ans.

► Deuxième phase : c’est le stade des fluctuations motrices et non motrices c’est-à-dire que les symptômes de la triade reviennent et conduisent le neurologue à augmenter le traitement et le fractionner dans la journée. Les symptômes répondent encore au traitement mais seront moins bien équilibrés, ils seront fluctuants dans la journée. Ce stade peut durer pendant 10, 15, 20 ans. Plus le temps passe, plus les symptômes s’aggravent et de nouveaux apparaissent (troubles de la marche, chutes, troubles de l’élocution et de la concentration).

► Troisième stade : c’est le stade le plus invalidant de la maladie, les symptômes ne répondent plus au traitement et le patient développent des signes axio avec des troubles sévères de la marche, de l’élocution, de la déglutition, de la mémoire.

Quels sont les symptômes psychologiques de la maladie de Parkinson ?

Les patients atteints de la maladie de Parkinson sont en carence de dopamine, l’hormone qui contrôle les mouvements du corps et participe à un bon état psychique. « C’est pourquoi lors de l’évolution de la maladie, les patients seront déprimés plus ou moins profondément et peuvent présenter des modifications comportementales. On note également une apathie, un désintérêt pour ce qui se passe autour et une perte de motivation » remarque notre experte.

La maladie de Parkinson entraine-t-elle des douleurs ?

« Les douleurs principales sont celles dites neuropathiques en lien avec le syndrome parkinsonien » précise le Dr Cantiniaux. La douleur neuropathique concerne une zone innervée par un nerf. Le nerf en essayant de récupérer a tendance à devenir hyperexcitable ce qui entraîne des douleurs de type brûlure ou au contraire de sensations de froid douloureux, impression de compression, sensations de décharges électriques, crampes…

Quels sont les symptômes au stade avancé ?

« A un stade avancé, on rencontre des troubles cognitif sévères (mémoire notamment) chez environ 30% des patients avec des idées délirantes (démence parkinsonienne) et des hallucinations favorisées par les médicaments » répond notre interlocutrice.

Merci au Dr Stéphanie Cantiniaux, neurologue et spécialiste de la maladie de Parkinson.


Source : JDF Santé