Les 20 médicaments à ne surtout pas mélanger

1. L’ibuprofène et l’aspirine

L’ibuprofène est commercialisé sous divers noms de spécialités : Antarène®, Spedifen®, Spifen®, Advil®, Ibupradoll®, Ipraféine®. Son association avec de l’aspirine (ou acide acétylsalicylique), à des doses antalgiques ou anti-inflammatoires (≥ 500 mg/prise ou ≥ 3 g/jour) est fortement déconseillée. Il s’agit notamment d’Aspégic®, d’Aspirine du Rhône®. En effet, l’administration concomitante d’ibuprofène et d’un autre anti-inflammatoire non-stéroïdien (aspirine, kétoprofène, …) majore le risque d’hémorragies et d’ulcères au niveau du tube digestif.

2. Fervex® et le paracétamol 1 g 

Un sachet de Fervex® adultes comporte 500 mg de paracétamol. Sachant que la posologie maximale de cette molécule est d’1 g par prise, il est possible de compléter avec une prise de paracétamol dosée à 500 mg au maximum pour éviter un surdosage. Dans ce cas, les manifestations cliniques se caractérisent par des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales voire une atteinte du foie et une insuffisance rénale dans les cas les plus sévères.

3. Actifed® et Dérinox® (pour déboucher le nez)

La pseudoéphédrine est un vasoconstricteur, c’est-à-dire une substance qui réduit le diamètre des vaisseaux sanguins pour déboucher le nez. Elle est combinée au paracétamol ou à l’ibuprofène dans plusieurs spécialités s’administrant par voie orale (Actifed rhume®, Dolirhume®, Rhinadvil rhume®, …). L’association de la pseudoéphédrine avec un médicament contenant un vasoconstricteur nasal (Aturgyl®, Derinox®, Rhinofluimucil®) est formellement contre-indiquée en raison d’un risque majoré d’effets indésirables cardiovasculaires. Les conséquences possibles sont une hypertension artérielle, des palpitations cardiaques voire un infarctus du myocarde et un AVC hémorragique dans les cas les plus graves.

4. Le millepertuis et la pilule

Les médicaments à base de millepertuis (Mildac®, Prosoft®) sont contre-indiqués avec toutes les pilules contraceptives puisqu’elles renferment un progestatif (hormone similaire à la progestérone). Cette association induit une réduction de cette hormone au sein de l’organisme, ce qui diminue voire annule l’effet contraceptif pouvant conduire à une grossesse non désirée. Il existe également une interaction entre le millepertuis et les autres moyens de contraception progestatifs (implant sous-cutanée, anneau vaginal, patch).

5. Atarax® et Motilium®

L’hydroxyzine (Atarax®) est un antihistaminique principalement utilisé comme anxiolytique et la dompéridone (ex-Motilium®) est un anti-vomitif. L’association de ces médicaments est dangereuse et contre-indiquée puisqu’ils augmentent l’espace QT (visible sur l’électrocardiogramme), ce qui favorise la survenue de torsades de pointe se manifestant par des troubles du rythme cardiaque pouvant conduire au décès.

6. L’aspirine et le Préviscan®

En cas d’antécédent d’ulcère digestif, l’aspirine à doses antalgiques ou anti-inflammatoires (≥ 500 mg/prise ou ≥ 3 g/jour) est contre-indiquée avec la prise d’anticoagulants oraux : Préviscan®, Coumadine®, Mini-Sintrom®, Sintrom®, Eliquis®, Xarelto® et Pradaxa®. En l’absence d’antécédent ulcéreux, il s’agit d’une interaction déconseillée. Cette association médicamenteuse augmente le risque hémorragique.

7. Daktarin® gel buccal et Diamicron®

L’antifongique Daktarin® (miconazole) en gel buccal associé à l’antidiabétique Diamicron® (gliclazide) favorise la survenue d’hypoglycémies pouvant conduire à un coma. Il s’agit d’une interaction médicamenteuse contre-indiquée qui est retrouvée avec d’autres antidiabétiques oraux tels que le glibenclamide et le glimépiride. 

8. Subutex® et Fentanyl®

Le médicament Subutex® (buprénorphine) est utilisé pour traiter les dépendances aux opiacés comme l’héroïne. Son association aux morphiniques, employés contre les douleurs sévères, est contre-indiquée au risque de réduire brutalement leur effet antalgique et d’induire un syndrome de sevrage qui se manifeste par des bouffées de chaleur, des hallucinations, des diarrhées. Les morphiniques regroupent la morphine (Skenan®, Actiskenan®, Moscontin®) et ses dérivés (le fentanyl, l’oxycodone, l’hydromorphone).

9. Colchimax® et Zithromax®

La colchicine (Colchimax®, Colchicine Opocalcium®) principalement indiquée dans le traitement de la crise de goutte ne doit pas être prise de manière simultanée avec un antibiotique à base d’azithromycine (Zithromax® et génériques). En effet, cet antibiotique majore les concentrations de la colchicine dans l’organisme et donc le risque de surdosage potentiellement mortel.

10. La doxycycline et l’isotrétinoïne (ex-Roaccutane®)

La doxycycline (antibiotique) et l’isotrétinoïne (dérivé de la vitamine A, ex-Roaccutane®) sont des traitements antiacnéiques qui ne doivent pas être combinés en raison du risque d’hypertension intracrânienne pouvant déplacer les structures du cerveau et rendre aveugle. 


Source : JDF Santé