L'éponge menstruelle, mauvaise idée pendant les règles ?

Grâce à sa haute capacité d’absorption, l’éponge menstruelle est un dispositif de protection hygiénique qui peut être utilisé pendant les règles. De quelle façon ? Faut-il l’enlever lors d’un rapport sexuel ? Est-elle compatible avec un stérilet ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Il faut la changer tous les combien de temps ? Réponses de Camille Tallet, sage-femme à Lyon.

Qu’est-ce qu’une éponge menstruelle ?

Une éponge menstruelle est une éponge végétale qui vient de la mer et qui est utilisée pour ses propriétés absorbantes pour les règles. « Il est important de choisir une éponge menstruelle avec un marquage CE, gage de la qualité du produit. Elle peut être utilisée pendant 6 mois après avoir été rincée, séchée et rangée dans un pochon« , souligne Camille Tallet, sage-femme.

Comment l’utiliser pendant les règles ?

L’éponge menstruelle peut être utilisée dès le premier jour des règles. Ce dispositif intravaginal permet de collecter le sang pendant une moyenne de 2 à 4 heures selon le flux des règles.

► Avant sa première utilisation, l’éponge doit être nettoyée avec un mélange d’eau et d’une goutte d’huile essentielle de Tea tree (arbre à thé). On la laisse tremper pendant 2 heures et ensuite on la rince et on la laisse sécher. « Même si les éponges ont été rincées quand elles ont été pêchées, il faut bien la nettoyer avant son utilisation« , préconise notre interlocutrice. 

Au moment des règles, il faut l’essorer et l’humidifier avant son introduction dans le vagin : « on va se laver les mains, s’installer confortablement et introduire l’éponge au fond du vagin« , explique l’experte. L’éponge peut être associée à une culotte de règles pour éviter les petites fuites. L’éponge va se gorger de sang et va peser dans le vagin. Ce poids permettra d’indiquer qu’il est temps de la rincer et de la replacer. « On peut utiliser deux éponges, introduites l’une après l’autre quand les flux sont plus abondants. Et même de la couper en deux selon la nature des flux. L’éponge menstruelle est donc plus un contenant qu’un absorbeur et ne va pas dessécher la paroi vaginale comme le ferait un tampon. Elle est donc très intéressante pour les patientes souffrant de sécheresse vaginale« , précise-t-elle.

L’éponge menstruelle peut-elle être dangereuse ? Si oui, quels dangers ?

L’éponge menstruelle n’est pas dangereuse. Les précautions avec l’utilisation de l’éponge menstruelle sont les mêmes que pour les autres dispositifs d’hygiène intime et notamment pour le choc toxique. Il ne faut pas la garder trop longtemps (pas plus de 2 à 4 heures selon son flux). « En effet, le choc toxique correspond aux symptômes que l’on peut ressentir quand on a quelque chose à l’intérieur de soi : un tampon, une cup ou une éponge menstruelle. Des plaques s’observent d’un coup sur le corps, un syndrome grippal peut se mettre en place, des nausées… Et en fait cela provient en général d’une brèche créée dans le vagin par un ongle au moment de l’introduction du dispositif et dans laquelle peut s’introduire un Staphylocoque doré« , souligne Camille Tallé.

Faut-il la retirer lors d’un rapport sexuel ?

L’éponge menstruelle peut être utilisée lors d’un rapport sexuel comme dispositif intra-utérin. « En effet, en rajoutant du spermicide à l’éponge, on va pouvoir la garder à l’intérieur du vagin pendant le rapport sexuel », note-t-elle.

Que faire si l’éponge menstruelle est coincée ?

Si l’éponge menstruelle est coincée, c’est souvent qu’elle n’est pas assez remplie. Deux solutions peuvent être envisagées :

  • prendre une douche et placer le pommeau de douche au niveau du vagin pour gorger d’eau l’éponge et ainsi la retirer,
  • s’installer confortablement et pousser comme si on allait à la selle
  • tousser fort pour faire descendre l’éponge et pouvoir la récupérer entre le pouce et l’index.

Peut-on l’utiliser si on a un stérilet ?

Si on a un stérilet, il n’est pas recommandé d’avoir recours à une éponge menstruelle afin de ne pas tirer sur les fils de ce dernier à l’introduction dans le vagin.

Merci à Camille Tallet, sage-femme à Lyon et co-autrice avec Élise Thiébaut du livre Au bonheur des vulves. Ed. Leduc 2021.


Source : JDF Santé