
Cette alerte fait suite à de nouvelles déclarations de cas graves liés à certaines interventions de médecine esthétique, recueillies par l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament). Ces pratiques, sous forme d’injections, « sont réalisées par des personnes non habilitées et mettent en danger la santé de leurs clients », prévient l’Agence. Les injections réalisées hors milieu médical exposent à de sérieux risques : infection, nécrose cutanée, réaction allergique, voire décès.
Ces interventions peuvent provoquer le botulisme, une maladie neurologique rare mais grave, car une intoxication à la toxine utilisée lors des injections peut entraîner des difficultés respiratoires nécessitant une hospitalisation. « Depuis notre dernière alerte (le 27 février 2025, ndlr), trois nouveaux cas graves de pharmacovigilance liés à des injections illégales […] faites en France ont été signalés », indique l’ANSM. Les formes les plus graves de botulisme peuvent nécessiter une admission en réanimation et conduire au décès. Les symptômes à surveiller : vision floue ou double, paupières tombantes, faiblesse musculaire, difficultés à marcher, à parler ou à avaler, et problèmes respiratoires.
À l’origine de ces cas : un traitement à base de toxine botulinique, utilisé en médecine esthétique sous divers noms commerciaux, comme le fameux Botox©, mais aussi Azzalure©, Vistabel©, Bocouture©, Dysport© ou encore Xeomin©. La toxine est administrée pour réduire temporairement l’apparence des rides et pour traiter certains troubles musculaires ou neurologiques. Son utilisation est strictement encadrée et ne doit être réalisée que par des professionnels de santé habilités, avec des produits disposant d’une autorisation de mise sur le marché. Pourtant, des injections clandestines circulent, souvent avec des produits achetés sur Internet, contrefaits et dangereux. On ne peut plus savoir s’il s’agit de « vrais » médicaments répondant aux exigences de sécurité et d’efficacité. Certains peuvent ne pas contenir la substance active annoncée ou contenir des produits toxiques à des doses dangereuses. Le risque de botulisme concerne toutes les injections illégales de toxine botulinique, pas seulement ces marques. Les ventes illégales proposent souvent des prix très attractifs pour attirer une clientèle mal informée.
Pour se protéger, l’ANSM recommande de rester extrêmement vigilant. Évitez les personnes sans qualification médicale, comme des particuliers, et les lieux non médicaux : domicile privé, institut de beauté ou salon d’esthétique. Méfiez-vous des promesses trop belles pour être vraies : « aucun effet secondaire » ou « injections indolores », et ignorez la publicité sur les réseaux sociaux. « La publicité pour un médicament soumis à prescription médicale obligatoire auprès du grand public est interdite en France », rappelle l’Agence. Suivre ces conseils permet d’éviter les risques graves liés à ces pratiques.
Source : JDF Santé