Déroutante et bouleversante, la mort nous laisse parfois sans voix ou sur le chemin de la sidération. La société ne nous éduque pas face à la mort et parfois, nous ne savons pas comment réagir. L’injonction à consoler quelqu’un qui a perdu un proche peut se révéler paralysante. Les mots sont difficiles à trouver ou maladroits. « Savoir quoi dire est difficile, puisque les mots idéaux n’existent pas, rassure Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne. D’ailleurs, il vaut mieux parfois se taire que de dire des phrases inadaptées à la situation. » Certaines phrases maladroites, même sous couvert de bienveillance, sont à éviter comme : « Au moins, il ne souffre plus » ; « Courage, tu vas tenir le choc » ; « Ça va aller, ne t’inquiètes pas » ; « Il est mieux où il est » ; « Le temps guérit les blessures ».
Rester muet n’est pas non plus la meilleure solution pour réconforter la personne endeuillée. Alors, comment consoler l’inconsolable ? À cette question, la réponse de la psychologue est très claire : « Se taire ne veut pas dire être inactif. Vous pouvez a minima agir, en offrant votre présence et une écoute bienveillante à la personne endeuillée. » Plutôt que de parler, son conseil numéro 1 est d’offrir un espace sécurisant à l’autre afin qu’il expose ses émotions sans aucun jugement. Une présence silencieuse vaut parfois mieux que des phrases peu réconfortantes.
Vous pouvez tout aussi bien dire des phrases banales, mais qui font du bien, qui offrent de la légèreté. Voici quelques mots réconfortants à dire à une personne qui vient de perdre un proche pour lui montrer votre soutien, votre empathie et votre sollicitude : « Je suis là pour toi » ; « Sortons nous promener » ; « Je pense à toi » ; « Si tu as besoin de moi, sollicite-moi » ; « C’est difficile » ; « Tu peux exprimer ton chagrin et ta douleur » ; « Appelle-moi si tu veux parler, je t’écouterai ».
Reconnaître le vide laissé par le proche en lui donnant de notre présence ou en octroyant du temps à l’autre est salutaire. Évoquer ensemble des souvenirs joyeux du défunt lors de son vivant aide aussi au travail de deuil. « Vous pouvez raconter des anecdotes, partager vos souvenirs de la personne décédée afin de lui rendre hommage et de célébrer sa vie plutôt que de pleurer sa mort. » Le deuil nécessite plusieurs étapes et chacun le vit comme il peut. « Certains ont besoin de solitude, d’autres ont besoin de compagnie. Il faut respecter la temporalité psychique de chacun, ne rien presser » conseille la psychologue.
Enfin, le réconfort passe beaucoup par des actes. « Faire une course pour la personne endeuillée, lui préparer un plat maison, l’aider dans une tâche administrative sont autant de petites actions qui réconfortent l’autre dans les moments douloureux qu’il traverse. » conclut Amélie Boukhobza.
Merci à Madame Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne.
Source : JDF Santé