On parle du ventre comme de notre deuxième cerveau. Une nouvelle étude publiée dans la revue Gut le 24 août 2023 confirme ce lien. Selon l’hypothèse de l’anatomiste allemand Heiko Braak émise au début des années 2000, la maladie de Parkinson prendrait son origine dans le tractus gastro-intestinal. Des associations similaires ont été établies pour la maladie d’Alzheimer. Partant de cette hypothèse, des chercheurs américains et belges ont voulu déterminer l’incidence de symptômes gastro-intestinaux et d’opérations gastriques précédant le diagnostic de maladie de Parkinson. Ils ont examiné les dossiers de 24 624 patients américains atteints de la maladie.
Les troubles de la déglutition aussi plus fréquents
Résultat : la gastroparésie, la dysphagie (trouble de la déglutition), le syndrome du côlon irritable sans diarrhée et la constipation étaient plus souvent présents chez les malades. Pour les scientifiques, ces troubles « pourraient spécifiquement prédire la maladie de Parkinson ». « La corrélation entre la constipation et la maladie de Parkinson est confirmée par une abondance de littérature. Des rapports précédents ont indiqué que la constipation peut même précéder la maladie jusqu’à 20 ans avant« ont rappelé les scientifiques. En 1817, James Parkinson qui a décrit en premier la maladie éponyme mentionnait l’existence de troubles digestifs, en particulier la constipation. « La détection précoce des syndromes gastro-intestinaux pourrait contribuer à l‘identification des patients à risque de maladie parkinsonienne au cours d’une phase où les traitements modificateurs de la maladie peuvent empêcher la progression de la protéine α-synucléine » ont-ils souligné. L’importance de la protéine alpha-synucléine dans la maladie de Parkinson est aussi connue depuis plusieurs années.
L’opération de l’appendicite protectrice de Parkinson ?
Les auteurs ont aussi constaté que l’appendicectomie c’est-à-dire le retrait de l’appendice ou « appendicite » était associée à un risque diminué de maladie de Parkinson. Elle est ainsi « apparue comme protectrice conduisant à de nouvelles spéculations sur son rôle dans la physiopathologie de la maladie de Parkinson ». En revanche la vagotomie (section du nerf vague au niveau de l’abdomen) n’avait pas d’impact sur le diagnostic de cette maladie. Les scientifiques préconisent désormais de nouvelles études pour évaluer la sensibilité et la spécificité de ces troubles gastro-intestinaux et leurs corrélats clinicopathologiques pour la détection précoce des neuropathologies.
Source : JDF Santé