La constipation accélérerait le déclin cognitif du cerveau

La constipation chronique toucherait 10 à 20% des adultes en France selon la SNFGE, plus particulièrement les femmes. Cette prévalence est encore plus élevée chez les personnes âgées en raison de facteurs liés à l’âge comme les régimes alimentaires pauvres en fibres, le manque d’exercice et la prise de certains médicaments. La constipation chronique (aller à la selle tous les 3 jours et plus) pourrait être un facteur de déclin cognitif révèle une étude dont les résultats ont été présentés lors de la conférence internationale de l’Association Alzheimer à Amsterdam (Pays-Bas), le 19 juillet. « Nos systèmes corporels sont tous interconnectés, a commenté Heather M. Snyder, Vice-présidente des relations médicales et scientifiques de l’association. Lorsqu’un système fonctionne mal, cela a un impact sur d’autres systèmes. »

Un âge cognitif plus vieux de 3 ans

Les scientifiques ont analysé les données de cohorte de plus de 110 000 personnes. Ils ont recueilli la fréquence de leurs selles en 2012-2013 et l’auto-évaluation de leurs fonctions cognitives de 2014 à 2017. Résultat : des selles moins fréquentes étaient associées à une fonction cognitive plus faible. Comparativement à ceux qui allaient à la selle une fois par jour, les participants constipés (une selle tous les trois jours ou plus) avaient une cognition significativement plus mauvaise, équivalent à 3 ans de plus de vieillissement cognitif. « Ces personnes avaient également 73% de risques supplémentaires de ressentir un déclin de leurs capacités mentales » indiquent les auteurs de l’étude.

Le ventre et le cerveau seraient encore plus connectés qu’on ne le pensait. « Bien manger et prendre soin de son intestin peut être une voie pour réduire le risque de démence » a défendu Heather M. Snyder. Une alimentation saine, riche en fibres et en polyphénols (fruits, légumes, céréales et graines complètes), une hydratation suffisante et une activité physique régulière pourraient aider à maintenir notre ventre et notre cerveau en bonne santé. « Il y a beaucoup de questions sans réponse sur le lien entre la santé de notre système digestif et notre fonction cognitive à long terme. Répondre à ces questions pourrait permettre de découvrir de nouvelles approches thérapeutiques et de réduction des risques pour la maladie d’Alzheimer et d’autres démences » a conclu Heather M. Snyder.


Source : JDF Santé