Définition : c’est quoi la kinésithérapie respiratoire ?
La kinésithérapie respiratoire est une technique reposant sur la réalisation de manœuvres externes (pression sur le thorax, vibration…) permettant d’améliorer la respiration. Elle peut augmenter l’élimination des sécrétions présentes en excès dans les voies respiratoires (en cas de bronchites chroniques ou de bronchiolites par exemple). La kinésithérapie respiratoire est réalisée chez l’adulte et l’enfant.
Techniques par ventilation et drainage dites « de flux expiratoire contrôlé »
Ces techniques manuelles consistent à remonter les sécrétions vers les voies aériennes proximales (de la bouche) : la ventilation et le drainage sont les plus utilisés. Elles visent à obtenir un volume inspiratoire suffisamment important pour pouvoir engendrer, lors de l’expiration, un débit expiratoire efficace favorisant la mobilisation des sécrétions. La technique par ventilation est par exemple employée en cas d’asthme ou de bronchites chroniques.
Techniques par vibrations (clapping)
Ces techniques ne sont quasiment plus utilisées faute de résultats convaincants dans les études scientifiques menées sur le sujet. Les percussions thoraciques comme le « clapping » permettent de décoller les sécrétions bronchiques qui empêchent de respirer correctement. Egalement appelée « claquade », cette technique est pratiquée par un professionnel qui exerce des percussions de plus ou moins grande intensité avec la paume des mains au niveau du tronc.
Quelles sont les indications de la kiné respiratoire ?
La kinésithérapie respiratoire est utilisée quand le patient souffre de toux, d’encombrement, de difficultés à l’effort. Par exemple en cas de :
- mucoviscidose
- pneumothorax
- asthme
- BPCO
- emphysème pulmonaire
- insuffisance respiratoire
- pleurésie
- tuberculose
- bronchectasie ou dilatation des bronches (DDB)
- troubles neuromusculaires
- pneumonies
Kinésithérapie respiratoire et bronchiolite
Longtemps autorisée en France pour désencombrer les voies bronchiques des nourrissons atteints de bronchiolite, la kiné respiratoire n’est plus recommandée par les autorités de santé depuis novembre 2019. En cause, le manque de preuve dans la littérature scientifique en faveur d’un effet bénéfique de ce traitement, comme l’explique la Haute Autorité de Santé (HAS). L’analyse de trois grandes études a montré que la durée d’hospitalisation des nourrissons atteints n’était pas réduite par la kiné respiratoire. De plus, la HAS souligne que la kinésithérapie conventionnelle (posturale, clapping) est responsable d’effets indésirables significatifs alors que « les techniques par accélération douce des flux expiratoires sont mieux tolérées« . Les experts ont reconnu que son intérêt pouvait être discuté chez l’enfant en cas de comorbidités par exemple si, en plus d’une bronchiolite, il souffre d’une pathologie respiratoire chronique ou d’une pathologie neuromusculaire. Plusieurs syndicats de kinésithérapeutes ont tenu à rappeler dans un communiqué que leur rôle ne se cantonnait pas uniquement au drainage bronchique en cas de bronchiolite. « Le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin. Il rassure et accompagne les parents. » Et soulignent qu’ « à aucun moment la HAS ne dit qu’il ne faut pas consulter de kinésithérapeute en cas de bronchiolite ».
Comment se passe une séance de kiné respiratoire ?
Les séances de kinésithérapie respiratoire peuvent se dérouler à l’hôpital ou dans le cabinet du kinésithérapeute. Celui-ci examine le patient, l’interroge et consulte son dossier médical s’il en a un. Il commence ensuite les manipulations (manuelles ou à l’aide d’appareil ou d’accessoires) sur le patient qui est soit assis, semi-assis ou allongé. Il dispense aussi des conseils afin d’éduquer le patient dans le vécu quotidien de sa maladie. La durée de la séance varie selon le patient tout comme la fréquence des consultations. Elles peuvent être prises en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles.
Source : JDF Santé