« Depuis une semaine, je trouvais que les fils me « piquaient » et qu’ils étaient un peu longs. Et puis hier, surprise : j’ai tiré sur les fils et le stérilet est sorti !« , nous raconte Elsa. Un témoignage étonnant mais qui n’est pas exceptionnel. Précisions du Dr Thierry Harvey, Chef de service de la maternité de l’hôpital des Diaconesses à Paris.
Perdre son stérilet, cela arrive, confirme le Dr Thierry Harvey, mais « cela reste rare : 2 à 5 % des cas« . Il faut juste le savoir afin de réagir au mieux, au cas où. Le plus souvent, le DIU est expulsé dans les premiers mois qui suivent sa pose. En fait, il y a deux cas de figures, nous explique le gynécologue. Soit il est expulsé totalement et la patiente retrouve le DIU dans ses sous-vêtements, soit il est partiellement expulsé et dans ce cas, les fils sont plus longs et créent une gêne chez la patiente.
Des douleurs et saignements peuvent accompagner son expulsion. Mais il arrive toutefois que la patiente ne s’en aperçoive pas. Problème : l’efficacité du dispositif est alors diminuée. En cas de signes inhabituels, il faut donc consulter rapidement afin de vérifier que le DIU est bien en place et si besoin le remplacer. « L’augmentation du flux des règles avec un stérilet Miréna peut par exemple être un signe d’expulsion« , note le Dr Harvey. Dans les rares cas où le stérilet n’est pas visible à l’échographie, il faut compléter les investigations par une radiographie de l’abdomen afin de localiser le DIU et le récupérer sous coelioscopie.
DIU et contre-indications. L’autre risque, plus ennuyeux : c’est la perforation utérine au moment de l’insertion du dispositif. Il est encore plus faible (0,001%). Pour prévenir ce risque, il faut respecter certaines contre-indications, comme celle d’attendre au moins 6 semaines après un accouchement.
Des professionnels pas suffisamment formés ? Selon le gynécologue Thierry Harvey, ces événements rares s’expliquent le plus souvent par un manque de formation des médecins. « Poser un DIU sur un mannequin, c’est facile, ça reste théorique. Mais quand arrive la pratique dans la vraie vie, c’est différent. Quand un médecin pose un DIU, il doit notamment s’assurer que sa patiente n’est pas stressée afin qu’elle ne bouge pas brusquement ou qu’elle fasse un malaise ! On a beau s’être entraîné, ça reste de l’humain avant tout. » En cas de doute, et lorsque le gynécologue est équipé, l’idéal est de faire une échographie juste après afin de vérifier que le DIU est correctement posé.
Mais on se rassure : le stérilet est une contraception sûre. Efficace à environ 99 %, il peut être gardé entre 4 et 10 ans et retiré à n’importe quel moment, dès que la femme le désire, par un médecin ou une sage-femme.
Merci au Dr Thierry Harvey, gynécologue.
Source : JDF Santé