« Va vite te coucher sinon tu vas louper le train du sommeil ». A l’image d’un train composé d’une locomotive et de plusieurs wagons, le train du sommeil est une représentation de ce qu’on appelle « un cycle de sommeil ». Ce cycle est divisé en plusieurs wagons qui représentent chacun une phase de sommeil différente. La locomotive correspond à la phase d’endormissement, le premier wagon représente la phase de sommeil lent léger, le deuxième la phase de sommeil lent profond et le troisième la phase de sommeil paradoxal. Notre nuit est une succession de 4 à 6 trains dont le trajet de chaque train dure environ 1h30. Grâce à ces différentes phases, nous récupérons mentalement et physiquement.
On peut rater le train si on retarde le moment d’aller se coucher quand surviennent les premiers signes de fatigue. Et si on « rate » le train, c’est comme à la gare, il nous faudra attendre un petit moment avant de pouvoir monter dans le prochain. On risque de perdre l’envie de dormir, d’avoir une insomnie ou un sommeil de moins bonne qualité et d’être fatigué le lendemain. A quelle heure passe ce fameux train ? « A des heures différentes car on n’a pas tous le même rythme de sommeil, répond Caroline Rome, sophrologue spécialisée dans le sommeil et auteure du livre « Le sommeil retrouvé » (éd. Solar). Quelqu’un qui a des gènes de couche-tard, va avoir sa porte de sommeil (ou la porte du train, si on poursuit la métaphore, ndlr) qui va s’ouvrir plus tard que les autres, vers 23h30-minuit par exemple. Quelqu’un qui est plutôt couche-tôt aura une porte de sommeil qui va s’ouvrir vers 22h« .
Il faut écouter son corps et repérer les premiers signes de somnolence pour prendre le train en marche. « Les plus évidents sont les yeux qui piquent, les paupières lourdes ou le fait de bailler, mais il y en a plein d’autres. Sentir son corps de plus en plus lourd, une pesanteur plutôt agréable, mais qui devient désagréable quand on lutte contre ». Le fait d’avoir froid ou des petits frissons, le fait de relire 3 fois la même phrase de son livre signifie que le train est presque à quai. « Il y a aussi le fait de changer frénétiquement de position parce que le corps cherche déjà sa position de sommeil sans que vous en ayez conscience », poursuit notre interlocutrice. Dès que ces signes apparaissent, il est grand temps d’aller se coucher.
« Si on n’est pas prêt à se coucher immédiatement, le temps qu’on se mette dans son lit, qu’on se prépare, qu’on se lave les dents, on va repérer l’heure à laquelle surviennent ces signes de fatigue et le lendemain, on anticipe et on commence à se préparer à aller au lit 10 minutes avant pour être sûr de ne pas le louper« , conseille Caroline Rome. De même, si on vit avec quelqu’un qui n’a pas le même rythme de sommeil que nous, « mieux vaut ne pas se caler sur lui et prendre son train à soi, sinon le cerveau se déshabitue et perd ses repères« .
Source : JDF Santé