L’infection urinaire est un mal redouté par toutes les femmes. Dès les premières bûlures à la miction, sensations de pesanteur dans le bas du ventre… la crainte de l’infection survient. L’infection urinaire est la pathologie urinaire la plus fréquente, et concerne presque exclusivement les femmes. Elle est également courante chez les enfants. Elle peut être due à la présence d’une bactérie ayant contaminé les urines ou à une simple inflammation. L’infection urinaire peut aussi être due à la présence d’un champignon ou d’un parasite, mais ceci est beaucoup plus rare.
Définition : qu’est-ce qu’une infection urinaire ?
L’appareil urinaire comporte l’urètre, la vessie, les uretères et les reins. Il est différent chez l’homme et chez la femme. Chez la femme, le tractus urinaire est très court, ce qui explique la plus grande fréquence des infections urinaires. Chez l’homme, l’appareil urinaire est plus long et comporte un organe supplémentaire, la prostate, qui est souvent atteinte lors des infections urinaires. C’est pourquoi elles peuvent être plus graves et se transformer en prostatites. L’infection urinaire désigne une infection bactérienne qui se limite à la vessie. Lorsque l’infection s’étend vers les reins, on parle de pyélonéphrite. La cystite est une inflammation de la vessie, infectée par une bactérie ou non (cystite interstitielle).
Infection urinaire chez la femme
Cette affection fréquente touche 50 fois plus souvent les femmes que les hommes pour des raisons anatomiques. L’urètre est très court chez la femme et débouche à proximité́ de l’orifice vaginal, tout près de l’anus, dans une zone où sont présentes des bactéries de la flore intestinale. Certaines de ces bactéries parviennent à remonter de la vulve jusqu’à la vessie par l’urètre et déclenchent une cystite aiguë, ou infection urinaire basse.
Symptômes d’une infection urinaire : douleurs, brûlures, urines odorantes…
La cystite se manifeste par des signes inconstants :
- des douleurs et sensations de brûlure pendant les mictions,
- des besoins d’uriner plus fréquents, des impériosités avec parfois des fuites,
- des urines troubles ou malodorantes, parfois de sang dans les urines.
- L’infection urinaire basse ne s’accompagne jamais de fièvre. En cas de fièvre, ce signe fait suspecter une ascension du germe en cause jusqu’au rein : une pyélonéphrite peut être en cause.
- Chez l’homme, un écoulement purulent peut apparaître, accompagné de douleurs pelviennes.
Comment savoir si on fait une infection urinaire ?
Il est nécessaire de consulter lorsque les symptômes persistent malgré une bonne hydratation, pour éviter les complications telles que la pyélonéphrite ou la septicémie. Le diagnostic se fait sur un échantillon d’urine, après un nettoyage intime correct, et sur les urines du milieu de la miction : une bandelette urinaire est trempée dans l’urine et la mise en évidence de globules blancs dans les urines à l’aide d’une réaction par code couleur sur cette bandelette signe l’infection. La présence de nitrites signe une origine bactérienne et conduit à la réalisation d’un examen cytobactériologique des urines (ECBU) réalisé en laboratoire qui permettra d’identifier la bactérie et sa sensibilité à différents antibiotiques. L’ECBU n’est pas systématiquement pratiqué et un traitement empirique peut être administré, dans le cas d’un épisode isolé.
Traitements d’une infection urinaire : antibiotiques, remèdes naturels…
La prise d’antibiotiques est souvent indiquée en cas d’infection urinaire. La durée de cette antibiothérapie varie d’une prise unique à des prises pluriquotidiennes sur plusieurs jours. Elle dépend du type de bactérie, des ses résistances et du nombre de récidives. L’ECBU (analyse d’urine) de contrôle n’est pas systématique.
Les remèdes naturels comportent :
- la canneberge : arbrisseau originaire d’Amérique du Nord, la canneberge se reconnait facilement à ses baies rouges. Ces fruits renferment des vertus antibactériennes. Consommés sous forme liquide, en jus ou en EPS, ils agissent sur les infections des voies urinaires, notamment les cystites. Ils représentent un excellent traitement préventif des infections urinaires chez les femmes qui en sont atteintes à répétition.
- la busserole : la busserole est un sous-arbrisseau d’aspect similaire à celui de la canneberge. La différence est que ce sont les feuilles de la busserole qui sont utilisées en phytothérapie, car elles contiennent de l’arbutine. Une fois transformée par l’organisme, cette substance agit comme un antiseptique pour soulager les infections urinaires.
- l’echinacée : bouclier pour l’organisme, la racine de l’échinacée est connue pour ses vertus stimulantes sur le système immunitaire. En usage interne (en décoction, en teinture, ou en EPS par exemple), elle soulage la plupart des infections, notamment celles des voies urinaires.
- l’ortie : connues et souvent craintes à cause de leurs poils urticants, les orties dioïques et brûlantes renferment des propriétés diurétiques et anti-infectieuses. Leurs feuilles et fleurs sont traditionnellement utilisées pour irriguer les voies urinaires dans le cas d’une infection.
Infection urinaire chronique
Les infections urinaires sont dites « à répétition » lorsque leur fréquence est anormalement élevée, c’est-à-dire avec au moins 3 épisodes par an. 20 à 30% des femmes ayant eu une cystite aiguë ont une récidive de cystite. Dans ce cas, un traitement antibiotique peut être prescrit à chaque fois, mais il doit être précédé d’un examen cytobactériologique des urines (ECBU), avec un antibiogramme, pour s’assurer de l’absence de résistance bactérienne. Une échographie de la vessie et des voies urinaires est faite à la recherche d’une anomalie favorisant la survenue des cystites, voire une cystographie (examen plus évasif, réalisé dans un second temps). Un traitement antibiotique préventif peut être discuté, associé aux mesures habituelles évitant les infections urinaires.
Infection urinaire chez la femme enceinte
La grossesse augmente le risque d’infection urinaire. Environ 1 femme enceinte sur 10 est atteinte d’une infection urinaire. On rencontre plus souvent une cystite ou une bactériurie (présence de bactéries dans les urines). La pyélonéphrite (infection des reins) est plus grave et doit être traitée en urgence, en raison du risque pour le fœtus. L’infection peut être causée par une bactérie, un trouble hormonal ou une compression de l’urètre par l’augmentation de volume de l’utérus. Le traitement repose sur la prise d’antibiotiques adaptés à la femme enceinte et une bonne hydratation. Une analyse urinaire doit être réalisée chaque mois chez la femme enceinte afin de dépister une éventuelle infection.
Infection urinaire chez l’homme
Beaucoup plus rare que chez la femme, l’infection urinaire survenant chez l’homme est souvent plus sérieuse. Les complications sont plus fréquentes et sévères et peuvent nécessiter une hospitalisation, en cas de pyélonéphrite par exemple. Chez l’homme jeune , elles sont souvent liées à une infection sexuellement transmissible. Chez l’homme plus âgé, un adénome ou un cancer de la prostate peuvent en être responsables et ils doivent être recherchés.
Infection urinaire chez l’enfant
Chez l’enfant, au même titre que chez l’adulte, l’infection urinaire se définit par une présence de germes dans les urines. Elle concerne plus fréquemment la fille que le garçon et est une des infections les plus fréquentes en pédiatrie. Chez l’enfant de moins de deux ans, qui ne sait pas exprimer ses symptômes, plusieurs signes peuvent alerter sur une possible infection urinaire : fièvre isolée (sans cause apparente), fatigue, perte de poids, troubles digestifs ou urines malodorantes. En présence de ces symptômes, et pour éviter toutes complications, il est important de consulter un médecin pour un examen clinique à la recherche d’une cause et surtout une examen cytobactériologique des urines. Un enfant plus âgé se plaindra de douleurs abdominales ou de sensations de brûlures au moment d’uriner. Des urines troubles ou contenant du sang sont aussi les signes potentiels d’une infection, sans pour autant, représenter un signe de gravité. Apprendre aux petites filles à s’essuyer de l’avant vers l’arrière permet d’éviter que des bactéries présentes dans l’anus atteignent le vagin ou l’urètre et limite ainsi le risque d’infection. L’enfant doit apprendre à ne pas se retenir d’aller uriner. Il est important aussi que l’enfant prenne l’habitude de boire de l’eau régulièrement dans la journée et qu’il ne se retienne pas quand il a envie de faire pipi.
Causes d’une infection urinaire : bactérie, reflux vésico-urétéral….
Les bactéries entraînant l’infection urinaire sont le plus souvent d’origine intestinales, et sont principalement représentes par l’Escherichia Coli, présentes en très grand nombre dans l’intestin. Chez la femme, la proximité des voies urinaires avec le vagin et l’anus favorise la survenue des infections urinaires. L’absence d’hydratation en cas de forte chaleur peut provoquer une infection urinaire.
Chez les enfants, les causes les plus fréquentes d’infections urinaires sont les malformations urinaires et le reflux vésico-uretéral. Toute infection urinaire haute nécessite la réalisation d’un bilan. Dans 40% des cas d’infections urinaires, il existe une lésion précise, facteur de risque d’atteinte rénale, et dans ce pourcentage de patients, il s’agit dans un cas sur deux d’un reflux vésico-urétéral. Celui-ci est une pathologie rénale plus fréquente chez l’enfant, et surtout chez la fille. Il correspond à la régurgitation de l’urine de la vessie vers le rein. Les symptômes sont ceux d’un obstacle sur les voies urinaires puisqu’il n’y a jamais de vidange complète de la vessie. Il provoque une infection urinaire et le plus souvent des douleurs abdominales ou lombaires hautes, survenant au cours de la miction.
Facteurs de risque d’une infection urinaire
Les malformations urinaires constituent un facteur de risque des infections urinaires. Les plus fréquentes sont la sténose de la jonction pyélo-uretérale, l’urètérocèle et le méga-uretère primitif. Ces malformations nécessitent le plus souvent un traitement chirurgical. Enfin, la présence d’un calcul urinaire (lithines) est un facteur favorisant les infections. Une échographie ou une cystographie doivent être pratiquées lorsque les infections urinaires sont fréquentes.
Conseils et prévention d’une infection urinaire
Pour réduire les risques, il est important de :
- boire beaucoup d’eau, entre 1,5 et 2 litres par jour,
- ne pas retenir trop longtemps ses envies d’uriner
- soigner son hygiène intime dans les zones anale et vulvaire, après avoir été uriner ou à la selle, ou après les rapports sexuels. En cas d’infections urinaires récidivantes, l’acidification des urines est une prévention efficace car certaines bactérie ne se développent pas en milieu acide.
- La consommation de vitamine C ou de jus de citron tous les matins limiteraient les récidives.
Chez le bébé, il est nécessaire de laver les parties génitales à chaque changement de couche. S’il est plus grand et qu’il se lave seul, aidez-le ou vérifiez que sa toilette est complète. Apprendre aux petites filles à s’essuyer de l’avant vers l’arrière permet d’éviter que des bactéries présentes dans l’anus atteignent le vagin ou l’urètre et limite ainsi le risque d’infection. L’enfant doit apprendre à ne pas se retenir d’aller uriner.
► Les infections urinaires sont plus fréquentes chez la femme comme leur tractus urinaire est plus court.
► Quand l’infection urinaire s’étend aux reins, on parle de pyélonéphrite.
► 20 à 30% des femmes ayant eu une cystite aiguë ont une récidive.
► Environ 1 femme enceinte sur 10 est atteinte d’une infection urinaire.
► La prise d’antibiotiques est souvent indiquée en cas d’infection urinaire.
Source : JDF Santé