
Une nuit se compose de plusieurs phases de sommeil. Il y a la phase d’endormissement, la phase de sommeil léger où le cerveau ralentit modérément, le corps commence à se détendre, mais reste facilement réveillable et la phase de sommeil paradoxal marquée par les rêves. Il y a aussi la phase de sommeil profond qui est le moment le plus réparateur pour le corps et le cerveau. « Pendant cette phase, l’activité cérébrale est très ralentie, la respiration et le rythme cardiaque sont réguliers. Le corps récupère le plus de la fatigue physique accumulée pendant la journée. Il est très difficile de vous réveiller ou d’être réveillé. Si l’on y parvient, vous êtes dans un état de torpeur appelée « inertie du sommeil », traduit en langage commun par « on est à côté de la plaque, la tête dans le gaz, dans les choux« , décrit Caroline Rome, sophrologue spécialisée dans le sommeil et auteure du livre « Le sommeil retrouvé » (éd. Solar). La première moitié de la nuit est plus riche en sommeil profond et la seconde, en sommeil paradoxal, c’est pourquoi on a l’impression de rêver particulièrement le matin.
En plus d’être récupérateur, le sommeil profond renforce le système immunitaire, participe à la production des hormones, augmente la mémoire et les apprentissages, développe la prise de décisions. A contrario, un manque de sommeil profond peut accroître les risques de maladies (diabète, obésité…). On a donc besoin d’avoir une bonne quantité de sommeil profond pour être en forme. Ce besoin varie selon l’âge, l’état de santé, et la qualité globale du sommeil : les jeunes adultes en ont souvent besoin un peu plus, tandis que la quantité diminue naturellement avec l’âge.
« Chez les adultes qui ne présentent pas de troubles du sommeil, la phase de sommeil profond« , explique le Dr Marc Rey, neurologue et Président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV). Plusieurs outils existent pour mesurer le nombre d’heures de sommeil profond, comme les montres connectées (Fitbit, Garmin, Apple Watch…). Les applications (Sleep Cycle, Pillow…) sont un peu moins précises que les appareils portés, mais restent utiles pour une estimation. La polysomnographie (à faire en laboratoire du sommeil) est l’examen médical le plus précis. Elle est généralement prescrite si on suspecte un trouble du sommeil (apnée, insomnie sévère…).
Pour augmenter son sommeil profond, il faut une bonne hygiène de sommeil : garder le plus possible des horaires de sommeil réguliers (se coucher et se lever à la même heure, même le weekend), éviter les écrans avant de dormir car la lumière bleue nuit au sommeil profond, éviter la caféine et l’alcool après 16h car ils perturbent la qualité du sommeil profond, faire de l’exercice régulier car le mouvement aide à mieux dormir et éviter les repas lourds le soir car une digestion difficile diminue le sommeil profond. « Une température fraîche dans la chambre, l’obscurité et le silence favorisent un sommeil plus réparateur« , nous précise le neurologue. De même, la lecture, la méditation ou la respiration ralentissent le rythme avant la nuit et sont profitables à un sommeil profond.
Source : JDF Santé