Hépatite B : symptômes, vaccin, cause, quel traitement ?

Une hépatite est une infection virale du foie. On parle d’hépatite B quand le virus en cause est le VHB : le virus de l’hépatite B. Ce virus se transmet essentiellement lors d’un rapport sexuel non protégé et via le sang. Elle peut être aiguë (et disparaître dans les 6 mois) ou chronique (et durer plusieurs décennies). Sur le long-terme, une hépatite B chronique augmente le risque de développer une cirrhose et un cancer du foie. On considère que l’hépatite B est une maladie silencieuse. Est-ce que l’hépatite B est dangereuse ? Est-il possible de guérir de l’hépatite B ?

Définition : c’est quoi une hépatite B ?

L’hépatite B est une infection virale qui touche le foie. Le virus de l’hépatite B figure parmi les dix virus les plus meurtriers au monde. Une hépatite B peut se manifester de plusieurs manières :

  • De manière aiguë
  • De manière chronique
  • De manière fulminante
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Evolution d’une hépatite B chronique © drmicrobe – 123RF / Journal des Femmes Santé

Quels sont les symptômes d’une hépatite B aiguë ?

Une hépatite B peut se présenter de deux manières : asymptomatique (90% des cas) ou avec des symptômes proches de ceux de la grippe (10% des cas restants) tels que : 

  • Fièvre peu élevée
  • Fatigue
  • Perte de l’appétit
  • Perte de poids
  • Nausées
  • Vomissements
  • Douleurs abdominales
  • Ictère ou jaunisse (blanc des yeux tirant sur le jaune).

Dans la plupart des cas, la découverte de l’épisode de l’hépatite B est rétrospective. Une prise de sang effectuée des mois voire des années plus tard, témoignant d’un contact ancien avec le virus de l’hépatite B. En cas d’hépatite aiguë, le virus est éliminé par le corps en quelques semaines (maximum 6 mois généralement).

C’est quoi une hépatite B fulminante ?

Rarement, une réponse suraiguë, conduisant à une hépatite gravissime, dite fulminante. Dans ces cas très rares, l’évolution est fulgurante, avec destruction du foie, entraînant une accumulation de toxines dans le sang, puis une atteinte neurologique pouvant aboutir à un coma et au décès en l’absence d’une greffe de foie rapide,

C’est quoi une hépatite B chronique ?

La dernière possibilité en cas d’infection par le virus B est aussi inadaptée, c’est la tolérance de ce virus par l’organisme. « Dans ce cas, le virus ne sera pas éliminé par le corps du patient, et persistera de longues années induisant une hépatite chronique » précise le Dr Marion Lagneau gastro-entérologue. et directrice des affaires médicales chez Médecin Direct. A nouveau, au sein des personnes portant le virus de manière prolongée, plusieurs tableaux cliniques sont possibles.

► D’un côté, le virus peut rester « dormant » dans le foie et ne pas se multiplier, on dit que les patients sont des « porteurs sains »,

► D’un autre côté, le virus continue à se multiplier dans le tissu hépatique (mais sans donner de symptômes). Cela aboutit alors à des lésions hépatiques d’inflammation constituant une hépatite chronique persistante ou active, avec risque d’évoluer vers une cirrhose du foie. La survenue d’une hépatite chronique survient plus souvent après une hépatite aiguë n’ayant donné aucune manifestation clinique. « C’est comme si l’organisme de certains développait une sorte de tolérance au virus, lui permettant de s’installer tranquillement et de continuer sa reproduction. Ainsi, L’hépatite chronique B est une maladie silencieuse, pouvant évoluer vers des lésions hépatiques, notamment une cirrhose, ou un cancer du foie«  rappelle le Dr Marion Lagneau.

Transmission, cause : comment attrape-t-on une hépatite B ?

Le virus de l’hépatite B se transmet par le sang, le sperme, les sécrétions vaginales ou la salive. L’hépatite B fait donc partie des maladies sexuellement transmissibles. « Il existe un risque de contamination en cas de rapports sexuels non protégés, de transfusion sanguine avant 1991, de piqûre avec des seringues contaminées, chez les toxicomanes ou le personnel médical (risque contrôlé par l’utilisation de matériel à usage unique), de tatouages, piercing, scarification, coupures involontaires faites avec des instruments contaminés, de griffures entre enfants porteurs, petites coupures ou piqûres faites par des rasoirs, ciseaux à ongles, brosses à dents » énumère la gastro-entérologue.

En France, ce sont les transmissions par voie sexuelle et par injections avec du matériel contaminé qui sont majoritaires. 

En France, ce sont les transmissions par voie sexuelle et par injections avec du matériel contaminé qui sont majoritaires. Dans 25 à 30 % des cas, le mode de contamination reste inconnu. Le virus de l’hépatite B est encore actif même en dehors de l’organisme pendant environ 7 jours. La contamination peut s’effectuer pendant cette phase, lors de contacts apparemment anodins comme le partage d’une brosse à dent ou d’un rasoir. La transmission de la mère au fœtus lors de la grossesse est également possible. On estime à 20% les risques de transmission du virus d’une mère à son bébé.

L’hépatite B est-elle contagieuse ?

Oui, on estime que le virus de l’hépatite B (appelé VHB) est 50 à 100 fois plus contagieux que le VIH. Le risque de transmission du virus de l’hépatite B est donc très élevé.

Quelle est la période d’incubation d’une hépatite B ?

L’hépatite aiguë B se manifeste après une période d’incubation silencieuse de 10 semaines en moyenne.

Comment pose-t-on le diagnostic d’une hépatite B ?

Le diagnostic d’hépatite est confirmé par une prise de sang, appelée bilan hépatique, comprenant les dosages de bilirubine, transaminases, phosphatases alcalines, et la recherche de marqueurs du virus B.

• Dosage des phosphatases alcalines

Les phosphatases alcalines (PAL), sont des enzymes normalement présentes dans le sang, et en grande partie éliminées par la bile. Une augmentation du taux sanguin des phosphatases alcalines dans le sang peut être provoquée par une hépatite, une cirrhose, un cancer ou d’autres maladies des voies digestives. La valeur normale de la concentration sanguine en PAL varie entre 40 et 120 UI/l.

• Dosage de la bilirubine

La bilirubine est un pigment jaune dont l’augmentation dans le sang et les tissus entraîne un ictère (jaunisse). Le taux de bilirubine totale sanguin est inférieur à 17 micromoles/I chez le sujet sain. Son élévation peut traduire une hépatite.

• Marqueurs (anti) HBs, (anti) HBc

Le contact avec le virus B induit dans le sang la présence de marqueurs. Trois marqueurs sont analysés lors de la prise de sang : AgHBs, Ac Anti-HBS et Ac Anti-HBc. Ils permettent de déterminer le statut immunitaire exact de la personne à risque vis-à-vis du VHB.

•  Il est conseillé d’effectuer en même temps un dépistage du VIH et de l’hépatite C.

► En cas d’hépatite aigue : antigène Hb+ qui se négative après quelques semaines avec apparition d’anticorps anti HBC+ témoignant d’un hépatite B guérie. L’anticorps anti HbC + restera positif toute la vie, on appelle cela la cicatrice sérologique de l’hépatite, il témoigne seulement de l’hépatite ancienne guérie. Une personne vaccinée contre l’hépatite B : anticorps anti HbS + isolé.

► En cas d’hépatite B chronique : Antigène HbS +. Dans le cas d’une présence d’antigène HbS+, témoignant de la présence du virus dans le corps, d’autres marqueurs seront alors recherchés, qui permettent d’apprécier l’état d’activité du virus (appelé « réplication virale ») : ce sont les antigènes et anticorps et la recherche de la quantité de virus circulant dans le sang (la virémie). Comme l’explique le Dr Lagneau « ces marqueurs permettent de déterminer le stade d’évolution de la maladie ».

Prévention : comment éviter d’attraper une hépatite B ?

Il y a deux actions importantes en matière d’hépatite B :

  • éviter l’infection par la vaccination,
  • éviter la transmission par les personnes porteuses chroniques via le dépistage des personnes potentiellement porteuses saines et la vaccination préventive.

Le dépistage permet d’identifier précocement les personnes porteuses d’une infection non décelable. Il va permettre :

  • D’éviter la contamination des enfants pour les femmes enceintes, en effectuant un vaccin des nouveau-nés à la naissance
  • De déceler précocement les porteurs de virus B afin de leur proposer un traitement évitant l’évolution vers une cirrhose.

    Quels risques d’avoir une hépatite B quand on est exposé au virus ?

    ► Personne immunisée

    Pour les personnes immunisées contre l’hépatite B, il n’y a aucun risque. Il s’agit des personnes ayant un antécédent d’hépatite B, c’est-à-dire la présence d’Ac anti-HBs+ et d’Ac anti-HBc+ et des personne vaccinées et répondeurs, c’est-à-dire chez qui on constate une présence d’Ac anti-HBs à 10 mUI/mL).

    ► Personne non immunisée

    Les personnes non immunisées sont les personnes non vaccinées ainsi que les personnes vaccinées mais non répondeurs : (Ac anti-HBs <10 mUI/mL).

    Traitement : comment soigner une hépatite B ?

    Selon l’INRS, si la personne contaminée présente un Ag HBs + ou inconnu, et que la personne ayant été exposée est non immunisée, il est indispensable d’injecter dans les 24 à 72 heures, des immunoglobulines anti hépatite B associées à une injection de vaccin contre l’hépatite B sur une zone distincte de celle de l’injection des immunoglobulines. Il sera nécessaire de continuer la vaccination pour les personnes non vaccinées. « Dans certaines conditions (ex: co-infection avec le VHD), l’interféron alpha (protéine antivirale) peut aussi être utilisé. L’utilisation de l’interféron alpha permet parfois, non pas d’éliminer complètement le virus, mais d’induire un contrôle immunologique du virus durable après l’arrêt du traitement. Malheureusement, l’interféron alpha a de nombreux effets secondaires et peut être très mal toléré par certains individus. C’est pourquoi son utilisation est peu fréquente en France« , détaille la Société Française d’hépatologie sur son site

    Quelles sont les chances de guérison en cas d’hépatite B ?

    L’hépatite B guérit complètement et sans séquelle dans plus de 9 cas sur 10. Sa gravité vient de son risque d’évolution vers une maladie chronique du foie dans 5 à 10% des cas.

    Y a-t-il un vaccin contre l’hépatite B ?

    La vaccination est préventive, mais après avoir été la cible de suspicions élevées quant au risque des vaccins, en particulier l’apparition de maladies neurologiques, le périmètre du vaccin a été mieux délimité.

    Le vaccin est recommandé pour :

    • Les enfants et adolescents de moins de 15 ans.
    • Les voyageurs qui séjournent dans des pays dans lesquels le taux des individus présentant une hépatite B est élevé. On appelle cela les zones d’endémie du virus B. Principales zones concernées : Afrique et Asie du Sud Est
    • Toutes les personnes à risque de contamination : personnes à partenaires sexuels multiples, usagers de drogues injectables, les personnes candidates à une greffe, les personnes infectées par le VIH, les personnes susceptibles d’être transfusées…

    Quel risque de transmettre l’hépatite B à son bébé pendant la grossesse ?

    On estime à 20% les risques de transmission du virus d’une mère atteinte à son bébé. Fort heureusement il existe aujourd’hui des traitements préventifs qui permettent d’éviter la contamination. Le dépistage de l’hépatite B est ainsi obligatoire pendant la grossesse, il est pratiqué au cours du 6e mois. En cas de charge virale très élevée découverte pendant la grossesse, le médecin peut prescrire un médicament antiviral pendant le 3è trimestre. Puis, le bébé recevra deux vaccins dans la salle d’accouchement, idéalement dans les 12 heures suivant la grossesse : un vaccin contre l’hépatite B et une dose d’immunoglobuline hépatite B (HBIG). Plus de 90% des bébés contaminés avant l’âge de 1 an développeront une hépatite B chronique.« Heureusement, le repérage systématique des femmes enceintes porteuses du virus B, et la vaccination de l’enfant dans les heures qui suivent sa naissance, permettent d’éviter la contamination de l’enfant » rappelle le Dr Lagneau.

    Merci au Dr Marion Lagneau gastro-entérologue. 


    Source : JDF Santé