Glaire dans la gorge : causes, traitement, normal ?

Qu’appelle-t-on des glaires dans la gorge ?

Les glaires, ou jetages postérieurs, correspondent à des écoulements qui proviennent de la zone rhino-sinusienne et que le sujet ressent au niveau de sa gorge. Il s’agit de mucus, un liquide épais et visqueux, qui est sécrété par l’épithélium malpighien, c’est-à-dire la muqueuse qui recouvre l’ensemble du rhinopharynx. Le mucus constitue une barrière de première intention contre les agents pathogènes. « En temps normal, on avale du mucus sans même s’en rendre compte. Mais, lorsque la muqueuse est agressée par un microbe, un virus ou un agent allergène, elle va se défendre : elle se met à gonfler et à sécréter davantage de mucus. Ne pouvant plus s’écouler par le nez, les glaires s’écoulent par la gorge. À l’origine, les glaires sont transparentes mais si l’irritation perdure et devient chronique, elles peuvent s’infecter, s’épaissir et devenir jaunes ou verdâtres« , explique le Dr Anne-Sophie Hue, ORL spécialisée en chirurgie cervico-faciale. 

Quelles sont les causes des glaires dans la gorge ?

L’aspect des glaires permet de déterminer leur cause. Des glaires jaunâtres ou verdâtres sont généralement révélatrices d’une infection comme une rhinopharyngite ou une sinusite chronique. Les glaires transparentes indiquent quant à elles qu’il n’y a pas d’infection. Elles peuvent alors être liées à une allergie, une rhinite vasomotrice, un reflux gastro-œsophagien ou une pathologie pulmonaire. 

Sensation de glaire dans la gorge le matin : le signe de quoi ?

« La sécrétion de glaires le matin peut orienter vers une pathologie pneumologique ou une sinusite chronique qui se vidange le matin« , informe l’ORL. 

Sensation de glaire dans la gorge le soir : le signe de quoi ?

« Une sensation de glaire dans la gorge le soir oriente davantage vers une origine allergique ou une rhinosinusite« , indique la spécialiste. 

Quand et qui consulter en cas de glaire dans la gorge ?

En présence de glaires depuis plus d’un mois, il est nécessaire de consulter un ORL. Celui-ci procèdera à un examen clinique et à un examen nasofibroscopique des sinus, des fosses nasales et du pharynx afin de voir si le sujet présente des signes de reflux gastro-œsophagien (RGO) au niveau du larynx. 

Quels examens faire en cas de glaire dans la gorge ?

En cas de glaires dans la gorge, une nasofibroscopie sera réalisée en première intention. Un scanner des sinus et de la face sera réalisé en cas de doute sur une sinusite chronique. Un examen cytobactériologique des crachats (ECBC) permettra quant à lui de détecter une éventuelle infection respiratoire. En cas de reflux gastro-œsophagien, une fibroscopie oeso-gastroduodénale (FOGD) pourra être réalisée par un gastro-entérologue. 

Il est important de bien humidifier sa chambre et faire des lavages de nez fréquents

Quel traitement pour soigner des glaires dans la gorge ?

Le traitement est fonction de la cause des glaires. « Dans tous les cas, un lavage de nez au sérum physiologique est nécessaire le matin et le soir afin de nettoyer la muqueuse nasale et de relancer le drainage mucociliaire« , prévient le Dr Anne-Sophie Hue. En cas de rhinite allergique, un spray nasal antiallergique ainsi que des antihistaminiques par voie orale peuvent être prescrits. Une sinusite chronique peut constituer une indication à la prescription d’un traitement antibiotiques associé à une corticothérapie par voie orale et locale. Parfois, une intervention chirurgicale est nécessaire. En cas de reflux gastro-œsophagien, un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) peut être mis en place. En présence d’une pathologie pulmonaire, un traitement est instauré par le pneumologue. « De manière générale, il faut savoir que les glaires représentent un motif de consultation très fréquent. Avec l’âge, la muqueuse nasale fonctionne moins bien et réagit davantage à la pollution, aux microbes, aux virus, à la sécheresse de l’air. La présence de glaires devient physiologique à partir d’un certain âge. D’où l’importance de bien humidifier sa chambre et faire des lavages de nez fréquents« , argue notre interlocutrice. 

Merci au Dr Anne-Sophie Hue, ORL spécialisée en chirurgie cervico-faciale.


Source : JDF Santé