Qu’est-ce qu’une gammapathie monoclonale ?
La gammapathie monoclonale est une anomalie biologique qui se caractérise par la production anormale d’un anticorps monoclonal par des plasmocytes. « Chaque individu dispose d’un répertoire d’anticorps extrêmement large qui permet de protéger son organisme contre des agents exogènes (bactéries, virus) contre lesquels son système immunitaire a réagi et est prêt à réagir de nouveau. Ce système est effectif dès la naissance, et même in utéro« , indique le Dr Vincent Ribrag, onco-Hématologue à l’Institut Gustave Roussy. Lorsqu’un plasmocyte se multiplie de manière excessive, il produit une trop grande quantité d’un type d’anticorps, ce qui a pour conséquence l’apparition de cette gammapathie monoclonale. On distingue deux types de gammapathies monoclonales : la gammapathie monoclonale de signification indéterminée (M-GUS) et la gammapathie monoclonale associée à des hémopathies malignes.
Quels sont les symptômes d’un pic monoclonal ?
La gammapathie monoclonale est le plus souvent asymptomatique. Elle est découverte de manière fortuite, lors d’un bilan biologique réalisé pour une autre raison. Dans certains cas, la gammapathie monoclonale peut se manifester par des signes évocateurs d’hémopathie comme une fatigue, des douleurs osseuses, des engourdissements ou des fourmillements ou lors d’un bilan de fracture spontanée ou pur un traumatisme minime.
Comment peut-elle évoluer ? Est-ce grave ?
La gammapathie monoclonale est une anomalie très fréquente dont l‘incidence augmente avec l’âge. 5 % des personnes âgées de plus de 70 ans sont concernées. La plupart du temps, elle n’est responsable d’aucun symptôme et ne provoque aucun souci de santé spécifique. « Dans de rares cas, elle peut évoluer vers un cancer comme un myélome multiple, une macroglobulinémie, ou un lymphome B. La gammapathie monoclonale peut évoluer dans le temps mais le risque est très faible, cela impose une surveillance avec une électrophorèse des protéines tous les six mois, parfois associée à des tests urinaires« , précise l’onco-hématologue.
Quand et qui consulter ?
En cas de douleurs osseuses, de fatigue persistante, d’engourdissements ou de fourmillements, il est recommandé de consulter son médecin traitant. Si besoin, celui-ci pourra vous orienter vers un hématologue.
Quels examens faire en cas de gammapathie monoclonale ?
La gammapathie monoclonale se traduit par l’existence d’un anticorps en quantités anormales dans le sérum. « Pour identifier l’anticorps produit de manière excessive, on réalise un examen de sang appelé électrophorèse des protéines qui consiste à analyser l’ensemble des protéines présentes dans le sérum. Un bilan est ensuite réalisé pour s’assurer que la gammapathie monoclonale ne dissimule pas une pathologie sous-jacente« , développe le spécialiste. Il comprend un ionogramme sanguin pour évaluer la calcémie qui est impliquée dans la fonction rénale, un bilan osseux, et un myélogramme pour quantifier les cellules dans la moelle osseuse. Un excès de plasmocyte mis en évidence par cet examen identifiant un myélome.
Quel traitement pour soigner une gammapathie monoclonale ?
La plupart du temps, la gammapathie monoclonale est stable et non évolutive, auquel cas elle ne nécessite aucun traitement. Quoi qu’il en soit, la gammapathie monoclonale justifie un suivi comprenant un examen clinique, une électrophorèse des protéines et éventuellement des tests urinaires est mis en place deux fois par an. Cela permet notamment d’éliminer la progression vers un myélome.
Merci au Dr Vincent Ribrag, onco-hématologue à l’Institut Gustave Roussy.
Source : JDF Santé