La gale est une maladie infectieuse très contagieuse qui provoque des démangeaisons liées à des petits boutons rouges sur la peau. Elle est due à une infection par un parasite, le sarcopte. La durée d’incubation peut aller de 4 à 6 semaines. Les symptômes sont gênants mais la gale n’est pas une pathologie grave. Les traitements sont prescrits chez la personne atteinte et son entourage pour éviter le risque de transmission. Comment on attrape la gale ? Quels sont les premiers signes de la gale ? Quels sont les traitements ? Que faut-il nettoyer ?
Définition : qu’est-ce que la gale ?
La gale (ou scabiose) est une maladie parasitose cutanée bénigne, c’est-à-dire une infestation de la couche superficielle de la peau par un parasite. « Il s’agit d’un ectoparasite qui vit à la surface de la peau, le sarcoptes scabiei. Ce micro-parasite invisible à l’œil nu mesure 0,2 mm » précise le Dr Pascal Del Giudice, dermatologue. Il existe une forme de gale commune et une forme de gale hyperkératosique, également appelée « gale croûteuse généralisée » ou « gale norvégienne ».
Photo de la gale
Qu’est-ce que la gale commune ?
La gale commune touche autant les femmes que les hommes, de tous les âges, tous les milieux sociaux, sur tous les continents. Les facteurs favorisant la transmission sont notamment les contacts physiques rapprochés fréquents (enfants), la vie en collectivité et la précarité sociale.
Qu’est-ce que la gale norvégienne ?
Cette forme de gale touche les personnes fragiles (démence, VIH, cancer…). Elle correspond à une gale qui s’installe dans la chronicité et provoque au bout de plusieurs mois des croûtes et des squames et ainsi que des lésions qui évoquent un eczéma. En France, l’incidence de la gale est mal connue car il n’y a pas de surveillance spécifique de la gale.
Comment on attrape la gale ?
La gale commune est une maladie contagieuse. « Elle se transmet par contact direct avec une personne infectée, explique le Dr Del Giudice. Il faut un contact intime et familial. » « La gale croûteuse, beaucoup plus exceptionnelle, est, elle, très contagieuse » précise le dermatologue. La gale peut être sexuellement transmissible. La transmission s’effectue directement par contact humain, par le toucher, le contact avec les vêtements ou les objets personnels d’une personne atteinte. « Il n’y a en revanche pas de transmission de la gale de l’animal à l’humain. Ce sont des parasites différents » indique le spécialiste.
Quels sont les symptômes de la gale ?
« Le symptôme de la gale commune est un prurit (démangeaisons) généralisé, plus souvent entre les doigts, sur les poignets, les fesses et les organes génitaux« informe le Dr Pascal Del Giudice. Les démangeaisons s’aggravent la nuit. Souvent au niveau des plis quand les enfants portent encore des couches. La femelle sarcopte fore des petits tunnels sous la peau, dans lesquels elle pond ses œufs, ce qui cause les démangeaisons. Il n’y a pas forcément de lésions et si elles sont présentes elles sont discrètes. « C’est l’œil du dermatologue qui va les déceler » indique le Dr Del Giudice. Gale norvégienne : elle se manifeste par des croûtes et des plaques rouges prurigineuses sur la peau (visage, tronc) ainsi que sur le cuir chevelu. La peau est épaissie sur l’ensemble du corps.
Comment reconnaître la gale chez le bébé ?
Le bébé atteint de gale se démange, s’agite et effectue des mouvements dans tous les sens, car il tente de se calmer en se frottant le dos. Les démangeaisons prédominent aux extrémités. Des lésions de grattage s’étendent peu à peu sur tout son corps. Si le visage du bébé est le plus souvent épargné, ce n’est pas le cas du cuir chevelu. Une surinfection des lésions est fréquemment observée : elle aggrave l’éruption et provoque des ganglions.
« Elle se transmet par contact direct avec une personne infectée »
Quelle est la durée de la gale ?
Sous traitement, la gale guérit généralement en 2 à 4 semaines (durée de persistance des démangeaisons).
Quelle est la durée d’incubation de la gale ?
La période d’incubation de la gale est relativement longue allant 4 à 6 semaines. Celle-ci correspond au temps mis par le parasite (sarcopte scabiei hominis) qui vient d’être en contact avec son hôte, pour se reproduire, s’enfoncer dans la peau (quelques millimètres par jour) en formant un sillon, y pondre ses œufs et recommencer un cycle de vie. Durant l’incubation, la personne atteinte ne souffre pas de symptômes mais peut être contagieuse. En cas de ré-infestation, cette phase dure moins longtemps.
Quand consulter ?
« Un prurit généralisé doit amener à consulter son médecin traitant. Si celui-ci soupçonne la gale, il renvoie son patient vers un dermatologue pour que celui-ci fasse le diagnostic » informe le dermatologue.
« Le traitement médicamenteux doit absolument s’accompagner du traitement de l’environnement »
Comment est posé le diagnostic de la gale ?
« Le diagnostic de la gale, qui était difficile auparavant, est aujourd’hui facile car nous disposons d’un dermatoscope, sorte de loupe, qui nous permet de voir le parasite dans l’épiderme » explique le Dr Del Giudice.
Quels sont les traitements de la gale ?
En cas de gale, le patient doit être traité, ainsi que les personnes de son entourage proche, même si elles ne présentent aucune manifestation.
► Gale commune : La gale commune peut être traitée par voie locale ou par voie générale avec des anti parasitaires. Voie locale : « Le traitement de la gale commune se fait le plus souvent aujourd’hui par voie topique (de façon locale) » précise le dermatologue. « Nous disposons de deux produits : le Benzoate de benzyl et la Pyréthroïde » indique-t-il. Les protocoles de prise varient selon le produit utilisé. Le Benzoate de benzyl s’utilise en application unique, après avoir pris un bain ou une douche. Se badigeonner le corps, de la tête (cuir chevelu compris) aux pieds, laisser sécher 15 minutes environ puis recommencer. Ne pas se laver pendant 24 heures puis refaire une 3e application. Laisser le produit pendant 24 heures avant de se rincer. Changer ses vêtements à ce moment là. Prendre un bain le 3e jour. Les démangeaisons peuvent persister encore plusieurs jours après le traitement. Traiter tous les membres de la famille. Voie générale ; Le traitement se fait avec des comprimés d’Ivermectine. « Toute la famille de la personne ayant la gale doit être traitée. »
► Gale norvégienne : La gale hyperkératosique conduit à une hospitalisation et à un traitement par voie locale et par voie générale. Des soins kératolytiques peuvent y être associés. En cas de gale hyperkératosique, les personnes du premier cercle, du second cercle (celles vivant ou travaillant dans la même collectivité que la personne atteinte) et, éventuellement, celles du 3e cercle (celles se rendant occasionnellement dans la collectivité où séjourne la personne atteinte ou celles de l’entourage familial des personnes fréquentant régulièrement cette collectivité) doivent être traitées.
Que faut-il nettoyer quand on a la gale ?
« Le traitement médicamenteux doit absolument s’accompagner du traitement de l’environnement avec des insecticides de surface » explique le dermatologue. Ce qu’il faut traiter ? Literie (matelas…), mobiliers, vêtements, linge de lit, chaussures, peluches, tapis de jeux, sièges autos pour enfants. « Les échecs ne sont en général pas liés au traitement. Les personnes se recontaminent avec leur environnement » précise le médecin. En cas de contamination, il est recommandé de laver les vêtements et la literie à 60 degrés et de désinfecter non seulement les vêtements et la literie avec un traitement local antiparasitaire, mais également les chaussures, les matelas, les fauteuils… La literie désinfectée par l’acaricide ne pourra pas être utilisée avant 12 à 24 heures après. Cette désinfection de l’environnement doit se faire le même jour que le traitement médicamenteux.
La gale est-elle le signe d’un manque d’hygiène ?
Il ne s’agit pas d’un manque d’hygiène, mais d’une infection interhumaine qui se produit le plus souvent directement (par contact direct et prolongé entre une personne infectée et une autre, par exemple lors d’un rapport sexuel) ou indirectement par le biais de linges, de literie… infectés.
Quelles sont les particularités chez les personnes immunodéprimées ?
Chez les personnes immunodéprimées ou âgées, l’atteinte peut être disséminée à l’intégralité du corps et les démangeaisons sont moins importantes.
Merci au Dr Pascal Del Giudice, dermatologue spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales et membre de la Société Française de Dermatologie.
Source : JDF Santé