Qu’est-ce qu’une discopathie lombaire ?
La discopathie lombaire est une usure progressive des disques intervertébraux. Nous pouvons imaginer « le disque intervertébral comme un pneu de voiture« , explique le Dr Amélie Léglise, chirurgienne orthopédiste à Bordeaux. « C’est un amortisseur entre les vertèbres. Avec le temps, il se dégonfle et se déshydrate, survient alors la discopathie lombaire. Ce n’est pas vraiment une maladie, mais le résultat du vieillissement normal du dos. Chez certaines personnes, la discopathie commence plus tôt, en raison d’une part génétique« . Cette affection est très fréquente, puisqu’elle touche la majeure partie de la population avec l’âge.
Qu’est-ce qu’une discopathie lombaire étagée ?
La discopathie étagée touche plusieurs étages de la colonne vertébrale. L’intérieur de chaque disque intervertébral est constitué d’un gel appelé « nucleus pulposus« . Avec les années, les disques se déshydratent. Cette déshydratation va provoquer une micro-déchirure ou une fissure dans le disque, entraînant un rapprochement des vertèbres. Par conséquent, des lésions et des dysfonctionnements articulaires sur plusieurs étages de la colonne vont se créer.
Qu’est-ce qu’une discopathie lombaire L4-L5 ?
Les vertèbres lombaires sont au nombre de 5 et sont numérotées de L1 à L5. Ces os se trouvent en bas de la colonne vertébrale, en dessous des vertèbres thoraciques, juste au-dessus du pelvis. Solides, elles permettent au corps de faire des mouvements de flexion et d’extension. On parle de discopathie lombaire L4-L5 lorsque la dégénérescence affecte le disque situé entre la vertèbre lombaire L4 et la vertèbre lombaire L5.
Qu’est-ce qu’une discopathie lombaire L5-S1 ?
Lorsque la discopathie touche le dernier disque lombaire L5 et la première vertèbre du sacrum S1, on parle de discopathie L5-S1. Cette zone de la colonne est fréquemment touchée, car « elle a un rôle de charnière. La zone L5-S1 comprend une surface stable et une surface mobile, qui s’use plus rapidement« , précise Marion Glowacz, masseuse-kinésithérapeute libérale.
Quels sont les symptômes d’une discopathie lombaire ?
Le symptôme principal de la discopathie lombaire est la douleur, pouvant être légère à sévère. Un patient peut souffrir de douleur aiguë sans dégâts structurels importants. Dans d’autres cas, l’usure est à un stade plus avancé, alors que le patient ne ressent pas de douleur vive. Lorsqu’un nerf sciatique est pincé, les douleurs peuvent irradier dans la fesse et dans la cuisse. Il arrive que la douleur se propage au niveau des cervicales (cervicalgies) ou dans le haut du dos (dorsalgies).
Comment soulager une discopathie lombaire ?
« Le secret est de bouger« , confesse le Dr Léglise. « Nous ne préconisons plus vraiment le repos. Aujourd’hui, il faut bouger au maximum et s’étirer pour diminuer les pressions sur les vertébrés et les douleurs. Plus les muscles profonds du dos sont renforcés, toniques et réactifs, plus ils absorbent les contraintes mécaniques et plus la dégénérescence est ralentie. Le pilate et le yoga ont un intérêt certain pour freiner la discopathie lombaire« , détaille la chirurgienne orthopédiste. « La chaleur et la détente musculaire soulagent les douleurs de la discopathie lombaire, tout comme certaines postures, comme la posture de l’enfant en yoga ou la posture fœtale, dans laquelle on se positionne sur le côté et on ramène les deux genoux sur la poitrine, en chien de fusil« , complète la kinésithérapeute. « Les articulations des vertèbres peuvent s’apparenter à une roue dentée qui coulisse », illustre le Dr Léglise. « Lorsque le disque se déshydrate, il absorbe moins bien les chocs : les articulations surchauffent en réponse à leur surmenage et c’est à ce moment-là que survient la douleur aiguë« . Il est alors possible de prescrire un traitement anti-inflammatoire, sauf si des contre-indications existent. Quant à l’infiltration en cas de discopathie lombaire, elle intervient « au stade débutant et en phase aiguë, pour lubrifier l’articulation afin de la déverrouiller et de faire en sorte qu’elle coulisse un peu mieux« , explique le Dr Léglise.
Opération d’une discopathie lombaire : indications, principes
Plusieurs stades existent. « Il est important de faire le point avec son médecin, mais aussi de réaliser une IRM pour classer le stade de la discopathie lombaire« , conseille le Dr Léglise. « Lorsqu’elle est à un stade très avancé ou que le patient n’a plus de disque, on imagine qu’on roule sur la jante. Nous envisageons alors une chirurgie arthrodèse, qui consiste à fusionner l’articulation en plaçant une cale remplie d’os synthétiques à la place du disque« , détaille la chirurgienne. « Un autre type de chirurgie existe, plus complexe, dans laquelle nous remplaçons le disque usé par un disque artificiel ».
Quels exercices faire si on a une discopathie lombaire ?
« Les exercices à faire en cas de discopathie lombaire sont des exercices de renforcement musculaire« , précise Marion Glowacz, kinésithérapeute. « Plus le dos est musclé et gainé, plus les articulations sont protégées, ce qui engendre moins de contraintes sur les disques intervertébraux« . Nous privilégions les « postures en extension en cas de hernie discale, pour soulager et décomprimer les disques. Les étirements des muscles des membres inférieurs, des ischio-jambiers, des pyramidaux au niveau des fessiers et des quadriceps aident à soulager les douleurs en cas de discopathie lombaire ».
Quel est le rôle du kiné dans la prise en charge de la discopathie lombaire ?
La place du kinésithérapeute est essentielle, notamment pour ralentir la progression de la discopathie. « Tout le monde devrait se rendre chez son kinésithérapeute, avant même l’apparition des douleurs afin de connaître les bonnes postures pour préserver son dos« , indique le Dr Léglise. En effet, le rôle du kinésithérapeute est de « donner les bons gestes de renforcement musculaire permettant d’éviter les douleurs. Pour réduire les douleurs inflammatoires, la chaleur et les massages sont des techniques efficaces en kinésithérapie« , explique Madame Glowacz. « Idéalement, il est conseillé au patient de faire un sport adapté pour s’entretenir, mais aussi de faire le point une à deux fois par an avec son kinésithérapeute ». Après une chirurgie du dos, « des séances de kinésithérapie aident à la rééducation », ajoute la chirurgienne orthopédiste.
Combien de temps d’arrêt quand on a une discopathie lombaire ?
Le temps d’arrêt après une discopathie lombaire est très variable selon les cas et la profession du patient. « Elle varie de 48 heures à 3 semaines, en fonction des muscles, des capacités de récupération et de la profession du patient », souligne le Dr Léglise. Souvent, la durée de l’arrêt de travail se poursuit jusqu’à la diminution de l’inflammation et de la douleur.
Merci au Docteur Amélie Léglise, chirurgienne orthopédiste à Bordeaux et à Marion Glowacz, masseuse-kinésithérapeute libérale.
Sources :
– Remplacement du disque intervertébral lombaire par prothèse, 12 février 2004, HAS
– Lombalgie ou mal de dos, de quoi parle-t-on ? 20 octobre 2022, Ameli
Source : JDF Santé