Qu’est-ce qu’une diastole ?
« Le fonctionnement du cœur se déroule en deux phases. La première, appelée systole, a lieu lorsque le cœur se contracte et envoie le sang dans les différents organes. La seconde phase, appelée diastole, correspond au relâchement du muscle cardiaque après s’être contracté. C’est durant cette période que le coeur se remplit », explique le Pr Alain Furber, ancien chef du service cardiologie au CHU d’Angers. Trois mécanismes entrent alors en jeu :
► La relaxation des cellules myocardiques ventriculaires (les myocytes) qui se relâchent pour permettre l’entrée du sang;
► Le remplissage passif dont l’efficacité dépend de la rigidité des parois du coeur (un coeur très épais se distend difficilement et entraîne un remplissage moins bon : c’est un trouble de la compliance);
► La fin du remplissage qui a lieu par contraction des oreillettes.
C’est quoi une diastole ventriculaire ?
On parle de diastole ventriculaire lorsque les ventricules se relâchent. Les deux ventricules cardiaques assurent une fonction de pompe. Le ventricule droit reçoit le sang non oxygéné puis le renvoie, pendant la systole, dans l’artère pulmonaire. Le ventricule gauche, quant à lui, reçoit le sang riche en oxygène puis le renvoie vers l’aorte qui le distribue ensuite dans tous les organes.
C’est quoi une diastole auriculaire ?
On parle de diastole auriculaire lorsque les oreillettes se relâchent. Les oreillettes réceptionnent le sang puis se vident dans un espace plus important : les ventricules.
Quelles sont les maladies associées à la diastole ?
La principale maladie associée à un trouble du remplissage diastolique est l’insuffisance cardiaque. « Il s’agit d’une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection normale dite préservée. Cette dysfonction diastolique est due à une altération de la fonction du myocarde entraînant des troubles de la relaxation et de la compliance (distensibilité pendant la diastole). C’est un diagnostic parfois difficile associant un tableau clinique d’insuffisance cardiaque, une augmentation du BNP ou du NT-proBNP (peptides sanguins augmentés en cas d’insuffisance cardiaque) et des signes échocardiographiques spécifiques« , explique Alain Furber. Les causes des troubles de la relaxation et/ou de la compliance du ventricule gauche sont nombreuses :
- L’hypertrophie du ventricule gauche (hypertrophie des myocytes) liée à une HTA, une obésité, un diabète voire un rétrécissement des valves aortiques ;
- L’ischémie myocardique (angine de poitrine, infarctus) ;
- Les cardiomyopathies notamment les cardiopathies hypertrophiques, l’amylose cardiaque, l’hémochromatose, l’hypothyroïdie ;
- L’âge et ainsi l’apparition progressive d’une fibrose myocardique ;
- Certaines pathologies du péricarde comme la péricardite constrictive entraînant un épaississement du péricardique fibreux et/ou calcifié.
« Chez les patients présentant une dysfonction diastolique non compliquée d’épisodes d’insuffisance cardiaque, la survenue d’une fibrillation auriculaire (trouble du rythme auriculaire entraînant une contraction anarchique et inefficace des oreillettes) peut déclencher une insuffisance cardiaque aiguë« , souligne le cardiologue. En effet, la contraction des oreillettes joue un rôle important dans le remplissage du cœur surtout lorsque les deux premières phases du remplissage (relaxation et remplissage passif) sont anormales.
C’est quoi la diastole dans la tension ?
La tension artérielle diastolique est représentée, sur le tensiomètre, par le chiffre du bas. La tension artérielle systolique est donc représentée par le chiffre du haut. Le chiffre indiquant la pression artérielle diastolique correspond donc à la tension artérielle au moment du relâchement du cœur.
Quelle est la norme de la pression artérielle diastolique ?
La pression artérielle systolique varie entre 120 et 129 mmHg (millimètre de mercure) et pour la diastolique entre 80 et 84 mmHg. On parle d’hypertension lorsque les chiffres sont supérieurs à 140 et 90 mmHg. « En cas d’automesure à la maison ou de mesure sur 24 heures (MAPA pour Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle), on baisse la limite à 135 et 85 mmHg« , précise le cardiologue.
Diastole haute : le signe de quoi ?
Une pression artérielle diastolique haute peut être le signe d’une hypertension artérielle. Dans ce cas, il est important de consulter un cardiologue qui mettra en place un traitement adapté contre l’hypertension. Si elle n’est pas traitée, l’hypertension artérielle peut par exemple entraîner une insuffisance cardiaque ou encore un infarctus.
Diastole basse : le signe de quoi ?
L’hypotension, estimée lorsque la pression artérielle systolique est en dessous de 90 mmHg et la pression diastolique en dessous de 60 mmHg, peut être inquiétante (fatigue, étourdissements et risque de chutes, perte de connaissance) et augmente les risques cardiovasculaires. Une différence trop importante entre la pression systolique et la pression diastolique (appelée pression différentielle), associée à une pression artérielle diastolique basse, doit encourager la recherche d’une « fuite » de la valve aortique lors du remplissage du cœur. Une échographie cardiaque est alors effectuée afin de visualiser l’importance de la fuite aortique et d’estimer s’il est nécessaire de remplacer la valve aortique.
Merci au Pr Alain Furber, président de la Fédération française de cardiologie et chef du service de cardiologie du CHU d’Angers.
Source : JDF Santé