Détresse respiratoire : quels signes ? C'est grave ?

Agée de 88 ans, Brigitte Bardot est hospitalisée pour détresse respiratoire depuis le 19 juillet 2023. « Les pompiers sont intervenus ce mercredi matin dans la maison de Brigitte Bardot à Saint-Tropez. Des problèmes de santé a priori moins graves que ceux qu’elle avait connu en début d’année » rapportent nos confrères de France Bleu.

Quels sont les symptômes d’une détresse respiratoire ?

Le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) est une forme sévère d’insuffisance respiratoire et impose une prise en charge thérapeutique immédiate sous peine de décès rapide. Il est caractérisé, chez l’adulte et l’enfant, par la présence de quatre critères diagnostiques :

  • Insuffisance respiratoire depuis une semaine,
  • Oedème pulmonaire qui ne serait pas dû à une défaillance cardiaque,
  • Opacité bilatérales visibles à l’imagerie (radiographie thoracique), 
  • Hypoxémie (baisse de la quantité d’oxygène dans le sang). Selon le niveau d’hypoxémie, le syndrome est considéré comme léger, modéré ou sévère.

Les principaux symptômes du SDRA sont :

  • Les difficultés pour respirer (dyspnée),
  • L’hypotension (tension basse)
  • L’essoufflement, souvent associés à ceux de la pathologie en cause.

Le pronostic du SDRA est variable, selon l’état de santé initial du patient et de la nature de la maladie en cause. Il peut entraîner des séquelles à long terme dans la plupart des cas. 

Causes et facteurs de risque

Le syndrome de détresse respiratoire aiguë est une réaction inflammatoire. « Le SDRA est l’expression d’une agression de la membrane alvéolo-capillaire qui peut être directe (…) ou indirecte », indique le Collège des enseignants de médecine intensive réanimation (source). Aussi, ses causes sont diverses : 

  • Causes fréquentes : pneumonie, inhalation liquide gastrique
  • Causes moins fréquentes : inhalation de gaz toxique ou de fumées d’incendie, contusion pulmonaire, noyade, embolie graisseuse, pancréatite, transfusions de sang multiples

 L’alcoolisme (avéré), le tabagisme, les pathologies pulmonaires chroniques, l’acidose et les prédispositions génétiques font également partie des facteurs de risque associés connus de syndrome de détresse respiratoire aiguë.

Diagnostic

Le diagnostic du syndrome de détresse respiratoire aiguë repose sur l’observation des quatre critères diagnostiques cités plus haut, après avoir écarté la possibilité d’un œdème pulmonaire d’origine cardiaque. La démarche diagnostique inclut également l‘identification de la cause du SDRA ainsi qu’une analyse des antécédents du patient et du contexte de survenue des symptômes.

Traitement

Le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë s’effectue en premier lieu par une oxygénation en réanimation au moyen de techniques de ventilation mécanique. En cas de SDRA sévère, le patient peut être positionné en décubitus ventral (à plat ventre) pendant plusieurs heures par jour pour améliorer les effets de la ventilation. « La prise en charge du SDRA nécessite également le traitement de sa cause (dysfonctions d’organes) pour espérer une guérison. La cortithérapie est recommandée lorsqu’il n’y a pas d’amélioration de la fonction respiratoire au septième jour du SDRA, en l’absence d’un processus infectieux évolutif. L’amélioration du patient est attendue entre le 5ème et le 14ème jour du traitement, indiquent les Docteurs Michèle Génestral et Olivier Anglès, au service de réanimation polyvalente du CHU Purpan à Toulouse. Pendant toute la durée du traitement, on recherche toute infection surajoutée.« 

Merci au Dr Etienne Pigné, pneumologue au Centre de traitement des affections respiratoires à Paris.

Sources :

– Recommandations pour la prise en charge du SDRA, Société Française d’Anesthésie et de Réanimation

– Recommandations pour la prise en charge du SDRA, Docteurs Michèle Génestral et Olivier Anglès, au service de réanimation polyvalente du CHU Purpan à Toulouse.

– Causes inhabituelles de syndrome de détresse respiratoire aiguë, Unité de réanimation, service de pneumologie, université Pierre-et-Marie-Curie


Source : JDF Santé