Détox de printemps : aliments, risques, pour vous ou pas ?

Le printemps est là et comme souvent au changement de saison vient l’envie de détoxifier son organisme. La détox de printemps est ainsi plébiscitée chaque année à l’arrivée des beaux jours et l’approche de l’été. Mais attention à ne pas céder trop vite à l’appel de la détox ! « Selon moi, il faut sortir du terme de « détox », très médiatisé et qui n’est pas toujours bénéfique pour la santé au profit d’une prise de conscience permettant d’améliorer nos habitudes alimentaires générales«  prévient d’emblée Nina Cohen-Koubi, médecin nutritionniste. Une détox ne se focalise pas sur l’alimentation, elle doit aussi prendre en considération le sommeil et l’activité physique. Alors, comment faire une détox au printemps efficace et sans risques pour la santé ? Quels sont les bienfaits et les contre-indications ? Quelle cure détox pour le foie ?

Qu’est-ce qu’une détox de printemps ?

Le terme « détox » renvoie au mot « détoxifier » et fait référence au nettoyage de l’organisme visant à éliminer les toxines possiblement accumulées. « Chaque année, les médias et réseaux sociaux nous parlent de détox mais effectuer ce type de « régime » ponctuellement présente des bienfaits limités et peut engendrer des conséquences néfastes pour l’organisme si elle impose trop de restrictions alimentaires par exemple » met en garde notre interlocutrice. Si le printemps « est propice au rééquilibrage des habitudes, le terme « détox » doit être entendu au sens de remise à l’équilibre des prises, choix et comportements alimentaires » défend-elle.

« On ne s’impose pas de détox brutale et trop restrictive »

Pourquoi faire une détox au printemps ?

Une « détox » de printemps peut contribuer à améliorer ce qui ne va pas dans les habitudes alimentaires, seul ou en étant aidé par un professionnel de santé formé pour déterminer les axes d’amélioration. On peut aussi décider de suivre une détox de printemps à la sortie de l’hiver, après une période d’excès (alcool, aliments riches et gras), pour réduire le sucre« Par exemple, pour un patient qui est beaucoup sorti, a bu beaucoup d’alcool, on essaiera de faire une cure détoxifiante d’alcool (zéro consommation) pendant une semaine ou quinze jours » propose la médecin nutritionniste.

Comment faire une cure détox au printemps ?

Il faut explorer les habitudes alimentaires, le rapport à l’alimentation et le profil psychologique. Ensuite, on met en place un « programme » qui concerne différents aspects des habitudes du quotidien de la personne. « On ne s’impose pas de détox brutale et trop restrictive contre-productive et qu’il sera difficile de respecter dans le temps mais on mise plutôt sur un aménagement progressif par pallier. On adopte des règles et des rituels sur la durée. Par exemple, on ne demande pas à quelqu’un qui est sédentaire de marcher des kilomètres du jour au lendemain mais plutôt d’augmenter les pas/la distance un petit peu tous les jours » préconise le Dr Nina Koubi-Cohen.

Aliments. Sur le plan alimentaire, on retire les aliments trop riches, trop gras et ultra transformés. Adopter le régime méditerranéen est fortement conseillé. On privilégie les fruits et légumes de saison midi et soir, on préfère le poisson, les œufs et la viande maigre (dinde, poulet) à la viande rouge et on mise sur les légumineuses (lentilles) associées aux céréales semi-complètes. Si on souffre de troubles digestifs ou de colopathie, cuire les légumes pour casser un peu les fibres. On mise sur des cuissons vapeur ou en papillote. On mange des fruits (pommes, poires etc) plutôt avant le repas. Les algues sont remplies de nutriments et les poissons sont riches en oméga 3 et en vitamine D. Les ferments lactiques enrichissent le microbiote et les défenses immunitaires (yaourt nature à la brebis par exemple).

Hydratation. « Préconiser une hydratation suffisante est primordial. On réduit au maximum l’alcool. On évite de boire pendant le repas mais plutôt avant«  conseille le Dr Nina Koubi-Cohen.

Habitudes de consommation. « La manière de manger doit être adaptée. Manger lentement, mastiquer les aliments, prendre conscience de ce que l’on mange… favorisent la digestion » souligne notre interlocutrice. On peut s’attacher petit à petit à éliminer quelques « mauvaises » habitudes comme se resservir par exemple pour réduire les quantités de nourriture à digérer par notre organisme.

 Sommeil : réapprendre à bien dormir est indispensable. Cela se traduit par une nuit complète et réparatrice. Un mauvais sommeil a des conséquences sur le système hormonal, peut être responsable de prise de poids et provoque une envie de sucre et de gras. 

L’activité physique doit être intégrée à la détox. Entre les professions sédentaires et l’avènement du télétravail, certaines personnes sont assises toute la journée. « La marche dont on augmente un petit peu la durée tous les jours pour ne pas rester enfermé est très bénéfique«  soutient le Dr Nina Koubi-Cohen.

Quels sont les bienfaits d’une détox au printemps ? 

La détox positive a pour objectif un équilibre global entre santé biologique, mentale et hormonale. Elle permet de :

  • mieux dormir
  • retrouver de l’énergie et être moins fatiguée
  • réguler le poids
  • améliorer sa santé cardiovasculaire (plus de poissons)
  • lutter contre la déprime et dépression.
  • améliorer son microbiote via l’alimentation méditerranéenne riche en fibres
  • mieux réguler la sécrétion d’insuline et la glycémie en réduisant la sensation de faim et le travail du foie.

Comment détoxifier son foie ?

Réduire au maximum :

  • l’alcool
  • les viandes grasses
  • la charcuterie
  • le fromage
  • les cuissons « riches » (crème fraîche, cuisson longue et à forte température)
  • les produits industriels et les aliments ultra-transformés (bonbons, apéritifs, gâteaux)
  • les sauces (surtout industrielles)

Certains légumes sont intéressants pour le foie, il s’agit des artichauts et du radis noir. Par ailleurs, on mise sur l’hydratation en prenant par exemple des tisanes à la camomille. « Pour ceux qui font de la rétention d’eau, des compléments à base de queue de cerise peuvent être efficaces » propose l’interlocutrice.

Consulter votre médecin si vous ressentez un mal-être lié à votre rapport à l’alimentation.

Quels sont les risques d’une cure détox au printemps ? 

Une détox au sens de rééquilibrage englobant les habitudes alimentaires, l’activité physique et le sommeil sans imposer de restrictions alimentaires trop frustrantes ne présente a priori pas de risques pour les personnes en bonne santé mentale et physique. Par contre, les détox trop restrictives peuvent :

  • augmenter le risque de développer un trouble du comportement alimentaire comme l’anorexie par exemple
  • aggraver un trouble du comportement alimentaire déjà présent (faim émotionnelle…)
  • favoriser les carences (en vitamines, minéraux…)
  • accroître le phénomène de yoyo avec des variations de poids

Il est conseillé de consulter un médecin en cas de mal-être ou difficulté liée au rapport à l’alimentation. Il faut aussi faire attention aux compléments alimentaires « révolutionnaires », toujours demander l’avis d’un médecin avant d’envisager une cure.

Quelles sont les contre-indications à la détox ?

Attention, tout le monde ne peut pas faire une détox. « La détox est déconseillée aux personnes présentant certaines pathologies comme le diabète ou l’insuffisance rénale, des troubles du comportements tels que les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou les personnes sujettes aux troubles du comportement alimentaire (TCA) » avertit notre experte. Avant d’initier une détox, il est important de consulter un médecin qui décidera selon les profils médicaux et psychologiques de la possibilité d’initier une détox et de ses modalités d’application.

Merci à Nina Cohen-Koubi, médecin nutritionniste à Paris.


Source : JDF Santé