Congestion pulmonaire : symptômes, causes, mortelle ?

Définition : qu’est-ce qu’une congestion pulmonaire ?

La congestion pulmonaire correspond à une accumulation de liquide dans les alvéoles pulmonaires, provoquée par un afflux sanguin important dans les poumons. Ce phénomène peut être un symptôme d’insuffisance cardiaque, d’une pneumonie, d’un syndrome grippal, d’une inhalation de fumées ou d’une noyade.  Dans la plupart des cas, elle s’accompagne d’autres symptômes tels qu’une toux ou des douleurs thoraciques. Le traitement est médicamenteux. Il inclut le traitement de l’œdème et celui de sa cause : oxygène, diurétiques, antibiotiques. « Le terme de congestion pulmonaire est désuet. En réalité, il regroupe deux entités : les pneumonies et l’œdème pulmonaire. L’œdème pulmonaire se caractérise par la présence de liquide, en général du plasma sanguin, qui traverse depuis les capillaires pulmonaires jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Cette affection constitue une urgence médicale« , commente le Dr Jean-Philippe Santoni, pneumologue référent prévention à la Fondation du Souffle.

Quels sont les symptômes d’un point de congestion pulmonaire ?

La congestion pulmonaire se traduit essentiellement par :

  • Une grande difficulté à respirer qui génère de l’anxiété et de l’agitation
  • Une toux qui s’accompagne souvent de crachats mousseux présentant des traces de sang
  • Des variations de la pression artérielle qui va être ou trop élevée ou trop faible en cas de choc
  • Une augmentation de la fréquence cardiaque.
  • « Dans les œdèmes pulmonaires sévères, on constate souvent une coloration bleutée des lèvres et des extrémités des doigts, associée à une détresse respiratoire« , précise le pneumologue.

Comment pose-t-on le diagnostic ?

Le diagnostic est clinique. Les symptômes évocateurs vont être confirmés par des examens complémentaires :

La radiographie du thorax montre des opacités blanches bilatérales, souvent symétriques et qui prédominent au centre du thorax. 

Un électrocardiogramme pour rechercher un infarctus du myocarde ou un trouble du rythme cardiaque

Une mesure des gaz du sang pour mesurer la saturation en oxygène dans le sang

Un bilan biologique.

« Parfois, les signes cliniques peuvent faire penser à une crise d’asthme, il va donc falloir établir le diagnostic différentiel. À l’auscultation, on peut entendre des râles crépitants tandis que dans la crise d’asthme, on va entendre des râles sibilants, et la radio confirme le diagnostic d’œdème », détaille le spécialiste.

Quelles sont les causes d’une congestion pulmonaire ?

Le plus souvent, l’œdème pulmonaire est lié à un problème cardiaque que l’on appelle l’insuffisance cardiaque gauche. Ce mauvais fonctionnement du cœur peut être dû à :

  • Un infarctus du myocarde
  • Une cardiomyopathie dilatée
  • Un dysfonctionnement des valves cardiaques gauches
  • Un trouble du rythme
  • Une hypertension artérielle sévère et mal contrôlée.

Il en résulte une augmentation de la pression dans les cavités cardiaques qui se transmet dans la circulation sanguine pulmonaire, expliquant le passage de plasma vers les alvéoles. Plus rarement, un œdème pulmonaire lésionnel est lié à une lésion au niveau de la paroi située entre les alvéoles et les capillaires pulmonaires. En cause, une infection pulmonaire sévère faisant suite à un choc septique, une noyade ou des traumatismes thoraciques.

Quel traitement pour soigner une congestion pulmonaire ?

« La congestion pulmonaire doit faire l’objet d’une prise en charge en urgence à l’hôpital, si besoin au sein d’une unité de soins intensifs cardiologiques ou en réanimation. Le traitement est fonction de la sévérité de l’œdème pulmonaire et de son retentissement sur l’organisme« , prévient le pneumologue. Il repose sur l’administration d’oxygène, qui peut aller jusqu’à la ventilation non invasive ou assistée, des diurétiques, des vasodilatateurs et des anticoagulants pour prévenir l’apparition d’un caillot de sang dans les veines et une embolie pulmonaire. Au décours de la phase aiguë, la cause va être traitée : correction du facteur déclenchant comme une hypertension artérielle mal contrôlée, le remplacement d’une valve cardiaque dysfonctionnelle, l’administration d’antiarythmiques en cas de troubles du rythme. Dans les œdèmes lésionnels dus à une infection pulmonaire, une antibiothérapie est recommandée pendant au minimum dix jours. 

Une congestion pulmonaire est-elle mortelle ?

« Lors d’un œdème pulmonaire massif ou d’un œdème lésionnel avec choc, le pronostic vital est engagé et justifie l’urgence du traitement en réanimation. Des complications comme l’embolie pulmonaire peuvent aussi provoquer le décès« , informe le Dr Jean-Philippe Santoni.

Merci au Dr Jean-Philippe Santoni, pneumologue référent prévention à la Fondation du Souffle. Pour en savoir plus : www.lesouffle.org


Source : JDF Santé