La tendinite du tendon d’Achille (aussi appelée tendinite calcanéenne) est une inflammation qui survient sur le tendon d’Achille, le tendon qui supporte le poids du corps. Comment savoir si on a une tendinite au tendon d’Achille ? Comment la soigner ? Combien de temps doit-on se mettre au repos ?
C’est quoi une tendinite du tendon d’Achille ?
La tendinite du tendon d’Achille aussi appelée « tendinite calcanéenne » ou « tendinite achiléenne » est une douleur, le plus souvent liée à une surcharge mécanique, du tendon d’Achille, un tendon qui prend naissance au niveau du muscle du mollet (le triceps sural) et qui se fixe sur l’os du talon (le calcanéus). « C’est le plus gros tendon de l’organisme, très puissant car capable de supporter tout le poids du corps » informe le Pr Paul Ornetti, rhumatologue au CHU de Dijon. La contraction du muscle du mollet exerce une traction sur le tendon, ce qui entraîne la flexion plantaire et la propulsion du pied lors de la marche. « Le tendon d’Achille peut se fissurer avec le temps et finir par se rompre lors d’un mouvement brutal. Il faut tout faire pour éviter cela » prévient le rhumatologue.
Quelles sont les causes d’une tendinite du tendon d’Achille ?
« La tendinite du talon d’Achille est due en général à des micro-traumatismes répétés de ces tendons« explique le Pr Ornetti. Elle concerne particulièrement les personnes ayant une activité importante en pliant le pied, en particulier certains sportifs. Sont particulièrement à risque :
- Les pratiquants de course à pied (longue distance)
- Les personnes âgées
- Les personnes en surpoids (à cause de la surcharge pondérale sur le tendon)
- Les personnes qui prennent certains antibiotiques ou de la cortisone : « Les quinolones ont un effet nocif sur les tendons chez certains patients, en particulier sur le tendon d’Achille. C’est aussi le cas de la cortisone prise au long cours« , explique notre interlocuteur.
Quels sont les symptômes d’une tendinite d’Achille ?
« La tendinopathie du talon d’Achille est caractérisée par une douleur localisée à la contraction, par exemple pour se mettre sur la pointe des pieds, monter des escaliers » décrit le Pr Paul Ornetti. « Si la tendinite dure, le tendon va s’épaissir, de façon localisée, et la personne touchée ou le médecin peuvent alors palper des nodules tendineux au milieu du tendon, souvent douloureux à la palpation » complète le rhumatologue.
Quels examens pour poser le diagnostic d’une tendinite du tendon d’Achille ?
Ce sont l’échographie ou l’IRM qui permettent de confirmer le diagnostic de tendinite du talon d’Achille et d’évaluer sa sévérité (inflammation, fissure).
Quelle est la durée de guérison d’une tendinite du tendon d’Achille ?
« Le retour à la normale est long et progressif car c’est un tendon de taille importante. L’objectif est que le problème soit résolu dans les 6 mois sous réserve de diminuer largement les activités (sport par exemple) » précise le Pr Paul Ornetti.
Comment soigner une tendinite du tendon d’Achille ?
► La rééducation effectuée par les kinésithérapeutes est le traitement principal. « Les manœuvres de Stanish sont des exercices d’étirement à effectuer selon un protocole précis qui permettent au tendon de retrouver son état initial dans la majorité des cas » enseigne le rhumatologue.
► Des anti-douleurs ou anti-inflammatoires sont souvent associés à la kinésithérapie. « Le tendon d’Achille ne peut pas être bloqué complètement avec une attelle comme d’autres tendinites. Il n’est pas non plus recommandé de réaliser des infiltrations car c’est un tendon qui n’a pas de gaine » précise le rhumatologue.
► En revanche, la mise en place d’une talonnette viscoélastique dans la chaussure permet de diminuer la pression sur le tendon et de rendre l’appui moins douloureux.
► « Quand la tendinopathie d’Achille résiste aux traitements anti-douleur et à la rééducation, un nouveau traitement est parfois proposé : l’injection de PRP sous échographie (plasma riche en plaquettes) à l’intérieur du tendon pour favoriser sa cicatrisation. » Cette prise en charge medico-rééducative suffisamment précoce est essentielle pour éviter les complications pouvant conduire parfois à une rupture du tendon par exemple.
Merci au Pr Paul Ornetti, rhumatologue au CHU de Dijon
Source : JDF Santé
